Sons of Mustache
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Les Moustachus de Lich - FFXIV
 
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 Mon histoire

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2 participants
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Ailane




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Date d'inscription : 15/04/2015
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MessageSujet: Mon histoire   Mon histoire EmptyLun 11 Mai - 17:51

-Votre Altesse, le rapport sur l’assassinat du Conseiller Narok du royaume Cirk est arrivé !

 Un jeune Adolk, cette grande race humanoïde aux grandes cornes et aux queues de dragon, s’avança dans la grande salle du trône, où se trouvait au fond un grand trône en forme de crâne de dragon, sur lequel était assis un Adolk de grande taille. Le Prince Ankan était selon les critères de son peuple un beau Adolk, avec ses cornes courbes, ses cheveux noirs et ses yeux couleur sang. En voyant le messager arrivé, le Prince se leva et s’avança pour recevoir le rouleau de parchemin qu’on lui tendit. Son garde du corps, un humain nommé Sire Gualir, un grand homme aux cheveux châtains et aux yeux gris clair et portant une lourde armure blanche, s’avança à son tour et lut alors les lignes parcourant le parchemin que tenait le Prince, tandis que le messager repartait par la grande porte.

-Encore l’œuvre de cet Assassin ?
-Oui, tué de la même façon que les autres : un trait de magie en pleine tête. C’est la 15ème victime de notre homme. Apparemment durant son dernier assassinat il a été blessé, mais ça n’a pas l’air de l’empêcher de continuer, soupira le Prince en parcourant la salle.

 Cela faisait plusieurs mois qu’un mystérieux assassin, entièrement vêtu de noir, sévissait dans le monde entier. Les royaumes Humains et Adolk n’étaient pas épargnés. Les cibles n’avaient au premier abord aucun lien entre elles, si ce n’est que la plupart appartenaient à la noblesse. On ignorait tout de cet Assassin, à l’exception qu’il avait d’étranges yeux pourpres, seul parti de son corps qu’on pouvait apercevoir, et qu’il était un mage très doué. On ne savait même pas s’il était un homme ou une femme, ni à quelle race il appartenait. Aucun Aldok ou Humain n’avait de tels yeux ou sa stature, et il était bien trop grand pour être un elfe, cette petit race de mages forestiers. Certains l’applaudissaient pour ses actions, d’autres le condamnaient. Plusieurs royaumes tentaient de le capturer mais rien n’y faisait, cet assassin se faufilait toujours entre leurs doigts. Une seule fois, des gardes avaient failli l’attraper après un assassinat, mais il s’en était sorti en neutralisant tous les gardes et en disparaissant dans un nuage de fumée. Certains ont déjà tenté d’analyser la magie qu’il utilisait, mais personne ne la pratiquait de la sorte. On savait seulement qu’il pouvait invoquer des armes via des portails magiques et que son puissant arc tirait des traits de magie. Sa maitrise de la magie d’invocation n’avait pas d’équivalents, même chez les elfes.

-Tous les royaumes concernés sont à ses trousses, nous l’attraperons à coup sûr, votre Altesse.
-Pour l’instant, il nous a toujours filé entre les mains et nous ne savons rien de lui, à part qu’il ne semble pas être sous contrat. Un assassin qui travaille seul et pour personne est le pire des ennemis.
-Si vous me le permettez, votre Altesse, parfois il m’arrive de le voir plus comme un allié que comme un ennemi. Rappelez-vous le seigneur Dirtak.
-Comme pourrais-je l’oublier ? Un seigneur loyal à ma famille depuis longtemps, qui d’un coup tente de me tuer et de faire un coup d’état. J’admets que cet assassin m’a sauvé la vie en éliminant Dirtak avant qu’il ne passe à l’action mais j’ai du mal à le voir comme un allié de confiance. Nous ne savons absolument rien de lui, à part que c’est un mage extrêmement doué et qu’il a ses yeux d’un étrange couleur.
-Certains pourraient en dire la même chose à propos de vos yeux, votre Altesse, intervient la voix mature d’une femme.

 Les deux hommes relevèrent la tête pour voir devant eux une elfe blonde aux yeux violets entrés dans la salle, vêtus de vêtements simples de voyage.

-Veuillez me pardonner pour cette intrusion, votre Altesse, dit l’elfe en s’inclinant.
-Non, Yelera, c’est bon je ne t’avais pas entendu entrer. Comment vas-tu ? Cela fait longtemps qu’on ne s’est pas vus.

 La diplomate de la cour royale se redressa avec un sourire.

-Je vais bien Altesse. Le voyage chez la communauté elfique d’Aldora a été long mais gratifiant. Les elfes ont accepté l’accord et sont prêt à nous aider en cas de besoin.
-C’est une bonne nouvelle, tu as fait du bon travail, répondit avec un sourire Sire Gualir.
-Quel est ce rapport, votre Altesse ? demanda Yelera en pointant du doigt le rouleau de parchemin que tenait le Prince Ankan dans sa main.
-De nouveaux exploits de la part de notre Assassin, soupira le Prince en tendant le parchemin à sa diplomate, qui lut le rapport en quelques instants.
-Bien qu’ils ne soient pas concernés, pour l’instant, par cet Assassin, les elfes que j’ai rencontrés étaient très intéressés par celui-ci. Ils étaient entre autres curieux à propos de la magie qu’il pratiquait.
-Avaient-ils un avis à ce propos ?
-Non. Ils m’ont indiquaient qu’eux-mêmes étaient capable de faire ce genre de magie, mais il avoue que la vitesse d’exécution les a impressionné. Chez les miens, seuls les plus expérimentés sont capables de faire une telle magie, si précise et si rapide. Ils ont du mal à imaginer un Humain ou un Aldok réaliser cette prouesse, sans vous offenser votre Altesse.
-Pas d’offense je te rassure. Tant de questions à propos d’une seule personne. Si seulement on en savait plus à son propos. On n’a même aucun indice sur sa potentielle prochaine cible, dit le Prince en reprenant le rapport et en le mettant dans sa tunique bleutée.
-Trop de personnes pourraient être sa cible à travers les royaumes, commenta Sire Gualir.
-Et les prévenir est inutile, renchérit Yelera. L’Assassin atteint toujours sa cible, quel que soit le nombre et la vigilance des gardes.
-C’est un vrai problème ambulant, conclut le Prince.


 Loin au Nord du palais princier du royaume Aldok, dans les forêts denses du royaume Balka, sur un promontoire rocheux, dans les derniers rayons du soleil de la journée, une silhouette vêtue entièrement de noir et encapuchonnée fixait intensément un château aux nombreuses tours pointues qui dépassait la cime des arbres. Sa cible était là dans ce château, l’Assassin le savait. Mais il savait aussi que sa cible l’attendait et qu’il ne serait pas aisé de l’atteindre. Plus il tuait ses cibles, et plus les autres se cloitraient dans leurs châteaux et derrière leurs hommes. Mais peu importe, il les aurait tous, quel qu’en soit le prix. Après une brève inspiration, l’Assassin descendit de son promontoire et se faufila à travers les ombres de la forêt en direction de sa cible, sa cape flottant dans son dos.

 A la nuit tombée, l’Assassin se trouvait au pied des murailles du château, masqué par les arbres de la forêt. Plusieurs gardes patrouillaient sur le chemin de ronde du château, il ne pouvait sortir de la forêt sans risques. Mais là, face à lui, de l’autre côté des douves, il savait qu’il existait un passage secret dans le mur pour pouvoir, originellement, s’enfuir en cas d’attaque. Pour l’Assassin ce sera sa porte d’entrée. Il attendit patiemment qu’une brèche s’ouvre dans les patrouilles des gardes pour passer sans encombre, opportunité qui s’offrit après 1h d’attente lors du changement de gardes. Quelques instants sans gardes furent suffisants à l’Assassin pour traverser d’un puissant bond les douves et atterrir contre le mur du château. Rapidement il se mit à tâter les pierres du mur jusqu’à ce qu’une d’entre elles se mit à s’enfoncer et, après un clic, ouvrit un pan du mur juste suffisamment grand pour permettre à une personne de passer. Avant que les gardes ne soient revenus, l’Assassin s’y était faufilé et avait refermé le passage. Dans le noir total, il fit alors apparaître un cristal teinté de vert au-dessus de son épaule, qui illumina suffisamment autour de son créateur pour qu’il se déplace aisément. L’Assassin se trouvait désormais dans une galerie humide, à peine assez grande pour qu’il se déplace debout sans trop de difficulté. Il commença alors à s’avancer, éclairé par son éclat de magie, jusqu’à arriver, au bout de quelques mètres sur un cul-de-sac. Là, il fit disparaitre son éclat et plaqua sa tête contre le mur face à lui : ses oreilles affutées perçurent alors des éclats de voix, celles de 3 personnes discutant non loin. De minuscules raies de lumières passaient entre les pierres et ces orifices permirent à l’Assassin de voir au-delà du mur : la sortie donnait sur ce qu’il semblait être le cellier du château, donnant lui-même sur la cuisine, d’où provenait les voix. Là encore, l’Assassin attendit patiemment, jusqu’à que les voix disparaissent et que les lumières s’éteignent. Il en profita alors pour sortir de son passage secret sans être vu et se faufila jusqu’à l’entrée du cellier avant de jeter un discret coup d’œil à la grande cuisine du château, qui se révéla bien vide. Quand il s’assura que personne ne le surprendrait, l’Assassin traversa en quelques bonds la cuisine avant d’ausculter d’un discret coup d’œil le large couloir passant devant. Il était à l’heure, personne ne circulait encore dans cette zone, mais les éclats de voix qui parvenaient à ses oreilles lui indiquaient qu’il n’allait pas tarder à avoir de la compagnie. Aussi, d’un pas léger, il s’avança dans le couloir puis, après avoir vérifié que les autres couloirs étaient libres, il s’arrêta devant un des tableaux décorant le couloir, représentant une sombre tour dans un désert de glace et commença à passer délicatement sa main ganté entre le tableau et le mur. Après quelques instants, il trouva ce qu’il cherchait : un symbole gravé dans la pierre, indiquant la présence d’un nouveau passage secret. L’Assassin appuya sur la pierre, qui ouvrit elle aussi un passage dans le mur, derrière le tableau. Le bruit de la pierre fut toutefois assez puissant pour que des éclats de voix commencent à se faire entendre : les gardes avaient entendu le bruit et venaient dans cette direction pour voir de quoi il retournait. Sans attendre, l’Assassin se faufila dans le passage et le referma avant que les gardes n’arrivent sur les lieux. Pour être certain de ne pas se faire entendre, il attendit, immobile, derrière le mur. 5 gardes vinrent devant l’entrée du passage, inspectant le couloir ainsi que la cuisine et les autres salles ouvrant adjacentes. L’Assassin ne fit pas un bruit et attendit que les gardes repartent de là d’où ils venaient avant de se risquer à avancer dans le passage dans lequel il s’était engouffré. Le passage montait progressivement et devenait au fil du temps un peu plus large et haut. Après quelques minutes, le passage secret se termina de nouveau sur un cul-de-sac. Mais là, aucun orifice ne laissait passer la lumière, l’Assassin dû se contenter de la lumière de son éclat magique. Comme avant il colla son oreille au mur afin de percevoir des bruits, mais rien, pas même un murmure. Il savait que ce passage donnait dans les quartiers de sa cible et elle était à l’heure actuelle probablement endormi. En étant un maximum discret, il décida alors d’ouvrir le passage pour entrer dans la chambre mais il rencontra vite un problème : la porte était coincé, visiblement par un lourd meuble posé devant. L’Assassin grinça des dents : ça, il ne l’avait pas prévu. Il fallait qu’il fasse vite afin de pouvoir s’échapper par là où il était rentré sans être vu. Il s’assit un instant contre le mur du passage et réfléchit. Et il trouva une solution quelques minutes plus tard. A l’aide d’une dague mise en bandoulière sur son buste et commença à gratter le ciment entre les pierres. En peu de temps il ouvrit un fin passage à la base du mur qui lui permit de voir de l’autre côté. Lorsqu’il s’assura que l’espace qu’il avait créé était assez grand, L’Assassin s’assit de nouveau contre le mur et se concentra ; un nouveau cristal se forma entre ses mains, mais celui-ci était plus fin et plus grand. L’Assassin soupira une fois son trait crée : d’habitude il s’aidait de son fidèle arc pour tirer ce trait et tuer sa cible mais là, il devait procéder autrement. Une fois assuré de la stabilité de sa création, il se concentra et la fit léviter avant de la faufiler dans l’orifice qu’il avait ouvert dans le mur. Puis il projeta son esprit aux côtés de son trait de magie et commença à se déplacer dans la pièce à la recherche de sa victime, en s’assurant de rester discret en longeant le plafond de la pièce. Il se trouvait dans ce qui semblait être un bureau, au fastueux mobilier et aux innombrables ouvrages qui trônaient dans les immenses bibliothèques. La salle offrait également 2 portes mais l’Assassin savait parfaitement laquelle menait dans la chambre de sa cible. Il fit diriger son éclat à travers la serrure en face du passage secret et se retrouva alors dans une chambre immense, équipé elle aussi de meubles aux bois rares et aux métaux précieux. Mais ce qui intéressait l’Assassin, c’était le lit à baldaquin où dormait un humain joufflu, presque chauve. Il fit placer son éclat pile en face du visage de sa victime, entre les 2 yeux, mais s’assura auparavant que c’était bien sa cible face à son éclat et non un sosie. Faisant appeler à la magie dans son corps, l’Assassin divisa son éclat en 2 et fit poser délicatement une des moitiés sur le front de l’homme endormi. L’éclat se mit alors à luire d’une lueur bleutée puis s’éteignit : l’homme dans le lit était le bon. L’Assassin réunit alors les 2 éclats puis après une seconde d’attente, le fit planter entre les 2 yeux de sa victime, traversant de part en part la tête de l’humain. Un mince filet de sang s’échappa alors des 2 blessures tandis que la tête s’affaissa légèrement. Net, précis et sans un bruit, l’Assassin apprécia. Sans perdre un instant, il rompit le contact avec son éclat et repartit rapidement dans le passage pour sortir. Juste à temps il en ressortit et s’engouffra dans le passage secret du cellier avant que des gardes ne passent dans le couloir. Après s’être assuré que personne ne viendrait examiner le cellier, l’Assassin se dirigea vers la sortie et avant de sortir au niveau des douves il attendit. Les gardes sur la muraille le verraient s’il sortait maintenant, il devait à présent attendre l’aube et la découverte du corps pour que le chambardement éloigne les gardes des murs du château. Il attendit donc patiemment que l’heure vienne pour lui de sortir en méditant sur son plan pour sa prochaine victime. Il avait mis des jours pour cet assassinat, il avait besoin de faire vite pour le prochain. Il fut tiré de sa méditation par le son de cloches, le cri des gardes, le brouhaha du métal quelques heures plus tard : ça y est, il était temps de s’en aller. Il ouvrit le passage donnant sur les douves et après s’être assuré que personne n’était sur les murs, il sauta et disparut dans la forêt. Il avait déjà quitté la région quand les messagers partaient du château pour annoncer la nouvelle à travers le pays.


-Quoi ??

 Le cri du Prince Ankan surprit tout le monde autour de la table de la salle du conseil. Il venait de recevoir de la part d’un messager très pressé un rapport sur un autre assassinat, celui du seigneur humain Knoran, un seigneur très influent des terres humaines au nord. Ce n’est pas que le Prince s’occupait tant que ça des royaumes humains éloignés, mais étant en relative bons termes avec ce peuple, il lui était difficile de pas y prêter attention, surtout qu’il a envoyé à la poursuite de cet assassin une bonne partie de ses propres hommes.

-Tué de la même façon que les autres ? Mais ce n’est pas vrai, cela fait à peine 2 semaines qu’il s’en est pris au conseiller Narok !
-Il va falloir envoyer plus d’hommes à sa poursuite, votre Altesse, lança un des membres du conseil.
Le Prince Ankan jeta un coup d’œil à son garde du corps.
-Tous nos hommes sont déjà sur le terrain, conseiller, répondit Sire Gualir.
-Il y a pourtant ici un grand nombre de soldats disponible, rétorqua le conseiller.
-Depuis la première victime Adolk, ses Majestés le Roi Alid et la Reine Akas ont décrétés que son Altesse le Prince Ankan devait garder dans son domaine un certain nombre d’hommes pour sa propre sécurité.
-Que doit-on faire alors, votre Altesse, demanda un autre conseiller. La prochaine victime pourrait être très bien un des nôtres.
-Yelera travailles sur cette affaire avec l’aide d’amis, pour tenter de prédire son prochain mouvement, répondit le Prince.

 Des murmures s’élevèrent autour de la table tandis que les conseillers se posaient beaucoup de questions à propos de cette affaire. Soupirant, le Prince Ankan abattit son poing sur la table, ce qui fit taire d’un coup toutes les voix.

-Vous pouvez disposer maintenant.

 Les conseillers se levèrent tous et après avoir salué le Prince d’une révérence, quittèrent la salle. Une fois vide, le Prince s’affala sur son siège en soupirant.

-Si on trouve cet assassin, je veux qu’on me le laisse.
-Je ne crois pas qu’il se laissera faire Altesse, répondit Sire Gualir avec un léger sourire.
Le Prince fit la moue puis se leva d’un bond.
-Allons voir comment s’en sort Yelera.

 Les deux hommes quittèrent à leur tour la salle du conseil et s’engouffrèrent dans plusieurs couloirs avant d’arriver devant une grande double porte. Une fois franchie, ils se retrouvèrent alors face à d’immenses étagères remplies de livres, de centaines de livres. Le Prince et son garde du corps avancèrent parmi les ouvrages jusqu’à trouver Yelera. L’elfe s’était placé dans une alcôve avec 3 autres elfes et étudiés plusieurs parchemins, ainsi que de nombreux livres. Un des elfes, un homme aux longs cheveux noirs et aux yeux d’or les remarqua et se leva rapidement avant de faire une courte révérence. Yelera et les 2 autres elfes relevèrent la tête et saluèrent à leur tour le Prince. Celui-ci leva sa main pour indiquer que tout allait bien.

-Je ne vous dérange pas, j’espère.
-Non, votre Altesse, répondit Yelera. Nous allions de toute façon prendre une pause dans nos recherches.
-Où en êtes-vous ?
-Nous avons écumé tous les rapports sur les assassinats commis par l’Assassin. J’ai également mené des recherches sur les victimes et leur famille, plus ou moins éloignées, pour voir s’il y avait un lien.
-Et ?
-Et bien, après y avoir réfléchi, nous avons peut être trouvé quelque chose.
-Nous n’en sommes pas sûr, continua un des elfes, mais toutes ces personnes avaient rencontré, au cours des 2 dernières années une Adolk, Dame Raonink, la 1ere conseillère auprès de ses Majestés vos parents.
-Et vous pensez que cette piste peut être intéressante ?
-C’est le seul lien qu’on a trouvé entre ces 16 personnes, Altesse, répondit Yelera. J’ignore toutefois s’il s’agit d’une réelle piste ou juste d’une coïncidence.

 Le Prince Ankan se perdit quelques instants dans ses pensées : il avait croisé de nombreuses fois Raonink et le moins que l’on puisse dire, c’était qu’elle n’était pas très avenante. Elle était au service du Roi et de la Reine depuis le début mais le Prince ne savait presque rien d’elle, si ce n’est qu’elle était peu amicale avec ceux qui travaillaient pour elle. Il se souvenait que petit, elle l’effrayait beaucoup avec ses yeux bleu glace et ses cheveux blancs.
-Je pense qu’il était temps pour moi de rentrer au Palais, décida le Prince. Gualir, Yelera je compte sur vous pour m’accompagner et tirer cette histoire au clair.

 L’elfe et l’humain s’inclinèrent ensemble.

-Oui, votre Altesse !


-Tssss.

 Ça ne lui plaisait pas. Le palais royal des Adolk était très, trop, bien gardé. S’y infiltrer allait être difficile, s’en prendre à sa cible encore plus. L’Assassin se doutait que cette fois-ci, ça n’allait pas se passer en douceur, au contraire. S’en sortir sans y laisser des plumes allait être compliqué. Il avait passé des jours rien qu’à trouver une entrée discrète et sûre dans la ville, suffisamment près du grand palais. Bien qu’il soit teinté de couleurs telles que le beige ou le rouge ocre, qui lui donnait sa magnificence, ses multiples tours en pointes lui donnaient un air un peu inquiétant. Il reflétait là le peuple Adolk : beau mais intimidant. L’Assassin savait qu’il était assez vieux pour comporter des passages secrets mais ceux-ci étaient bien dissimulés. De sa cachette, hors de la ville, il était plongé dans des dizaines de plans du château, venant de nombreuses bibliothèques et sources. Cela faisait maintenant une semaine qu’il cherchait un moyen de s’infiltrer dans le palais par ces passages secrets mais les seuls qu’il avait trouvé étaient détruits depuis longtemps. L’Assassin savait quand entrer mais pas comment et cela l’agaçait. Il devait réussir à tuer sa cible et au plus vite. Si seulement il maitrisé la magie d’illusion, la tâche serait aisé mais ce n’était pas son domaine de prédiction. L’Assassin chassa ces idées de sa tête et se reconcentra sur sa recherche. Il avait encore le masque dedans lorsque le soleil fut couché. Lorsqu’il leva la tête et vit qu’il faisait nuit, il se leva et s’étira longuement, faisant craquer une bonne partie de ses articulations. 2 nuits qu’il ne dormait pas, il était temps de prendre quelques heures de repos. Il s’affala sur la couverture qui lui servait de lit et s’endormit rapidement, la tête rempli de plans et de stratégies.

 Il se réveilla à l’aube et après quelques étirements et une bouchée de pain engloutie en une seconde, il sortit prudemment de sa cachette et s’enfonça un peu dans les bois qui entourés la capitale des Adolk. Là, il tendit sa main devant soi et au bout de celle-ci apparut un portail magique, d’où sortit un magnifique arc. Le bois, sculpté de manière très complexe, était d’un noir brillant tandis que les sculptures ressortaient avec un bleu océan. L’arc était très grand, à l’image de son propriétaire, et il était difficile d’imaginer un simple humain et encore moins un elfe en train de le manier. Quand l’arme sortit intégralement du portail, l’Assassin l’empoigna d’une main ferme et l’examina quelques instants pour s’assurer de l’état de son arme. Il le banda alors au maximum en direction d’un arbre à quelques dizaines de mètres de sa position et fit apparaitre sur l’arme une flèche en cristal, aux teintes verdâtres. L’Assassin décocha la flèche qui traversa alors l’arbre visé en un jet net et se ficha profondément dans l’arbre suivant. De ses yeux pourpres, il alla examiner les deux arbres frappés de sa flèche et examina les dégâts causés. Il aurait besoin de plus de puissance pour abattre les défenses de sa victime et être de la tuer d’une seule flèche. Si, et seulement si, il aurait l’occasion de l’avoir à distance et ce n’était pas sûr. L’Assassin craignait de devoir engager un long combat au corps à corps et contre la 1ère conseillère royale des Adolk, cela ne le réjouissait pas. Elle était réputée pour être implacable au combat et sa magie était très puissante. L’Assassin préférait ne pas engager le combat contre ce genre de personne, même s’il était tout à fait capable de lui tenir tête mais si le combat s’éternisait, il risquait de perdre l’avantage. Mais avant de penser au combat, il devait trouver un moyen de s’infiltrer dans le palais et il y réfléchit toute la matinée, tandis qu’il s’entrainait avec ses nombreuses armes.

-Cela faisait bien longtemps que je n’étais pas revenu à la capitale, commenta le Prince Ankan en s’étirant sur son Teran, une puissante monture quadrupède aux allures de dragon.
-Cela fait à peine quelques mois, Altesse, répondit avec un sourire Yelera, perché sur son noble cervidé.
-Espérons simplement qu’il n’arrivera rien durant notre séjour ici, soupira Gualir, en tapotant l’encolure de son destrier noir.
-C’est pour ça que nous sommes ici. Si la conseillère Raonink est bien la prochaine cible de notre Assassin, il faut la prévenir, répliqua le Prince en faisant avancer sa monture au travers de la ville, sous les yeux de la foule.

 Le groupe, accompagné d’une dizaine de soldats continuèrent de remonter la grande avenue qui menait directement au grand palais royal. Devant le grand perron, ils mirent pied à terre et pendant que de jeunes Adolk vinrent s’occuper des montures, le groupe entra dans le palais, tandis que les gardes et serviteurs s’inclinèrent devant leur Prince. Ils avancèrent dans le long couloir bordé de nombreuses et lourdes portes de bois avant d’arriver devant une double porte gardée par 4 gardes. Ceux-ci s’inclinèrent à leur tour avant d’ouvrir les portes qui donnèrent alors sur la grande salle du trône, bien plus grande que celle du palais du Prince, dont les murs étaient richement ornés de fresques et de sculptures. Au bout de la salle, se trouvait 2 grands trônes sur lesquels étaient assis le Roi et la Reine des Adolk. Ils étaient grands, tous les deux, et en imposaient par leur prestance. Le Roi avait donné à son fils ses yeux rouges sang qui ressortaient sur sa peau plutôt pâle et ses cheveux argentés. La Reine avait de magnifiques cheveux noirs qui cascadaient le long de son buste et ses yeux, aussi vert que la forêt, étaient compatissant avec ceux qu’elle regardait. Les 2 souverains arboraient une double paire de cornes droites, tournées vers l’arrière, ce que n’avait pas leur fils. A leur côté se trouvait la conseillère Raonink, plongée dans ses parchemins. Derrière la grande Adolk se trouvait un elfe à  la peau mate, qui paraissait minuscule à ses côtés, se cachant derrière de longs cheveux rouge feu. Il releva la tête en même temps que la conseillère à l’entrée du groupe et tous deux s’inclinèrent devant le Prince, tandis qu’un sourire apparut sur le visage de la Reine. Aux pieds des 2 trônes, le Prince Ankan fit une légère révérence tandis que Yelera et Gualir s’inclinèrent le plus possible en guise de respect total. La reine se leva et vint alors serrer son fils dans ses bras qui lui répondit en l’enserrant à son tour.

-C’est bon de vous revoir Mère.
-C’est une joie de vous revoir, mon fils. Votre missive m’a remplie de joie en annonçant votre arrivée.
-J’aurai préféré vous revoir dans d’autres circonstances, Mère.
-La lettre que vous nous avez fait parvenir indiquer en effet un problème important, commenta le Roi.

 La mère et le fils desserrèrent leur étreinte et le Prince se tourna vers son père.

-En effet, Père.
-Votre missive parlait d’un possible danger sur un membre du palais.
-En effet mais je préférais en parler en privé.

 Les souverains se regardèrent puis passèrent tous les deux derrière leurs trônes et la lourde tenture bleue nuit qui masquait alors une pièce dans lequel se trouvait une table simple avec des sièges. Avant d’y pénétrer, le Prince Ankan fit signe à ses compagnons qu’ils pouvaient s’en aller puis se tourna vers la conseillère Raonink qui s’en allait avec l’elfe.

-Cela vous concerne, 1ère conseillère, venez avec nous.
 
 Après un haussement de sourcils, l’Adolk donna les parchemins qu’elle avait en main à l’elfe qui la suivait puis lui fit signe aussi à son tour de s’en aller. Lorsque les 4 Adolk furent installé, le Prince raconta alors toute l’histoire, les assassinats et la possible tentative d’assassinat sur la conseillère. Tous écoutèrent attentivement sans un mot jusqu’au bout et lorsque le Prince termina ses explications, la conseillère pris la parole.

-Alors comme ça, vous suspectez que cet Assassin s’en prenne à moi ?
-Exact. Etant donné que tous ceux qui vous ont rendu visite se sont fait tuer peu de temps après, nous avons de forts soupçons.
-Mais pourquoi s’en prendrait-il à Raonink ? se demanda la Reine Akas.
-Nous n’en savons rien, Mère. Mais étant donné qu’elle est le seul point commun entre toutes ces victimes de l’Assassin, nous nous sommes dits…
-Que je pouvais être la prochaine, finit la conseillère Raonink. Toutefois, il serait fou pour cet Assassin de venir ainsi. Le Palais royal est une vraie forteresse et je ne serais pas une cible si facile.
-En effet Raonink, intervient le Roi Alid de sa voix grave. Mais être trop confiant serait faire le jeu de cet Assassin qui a tué toutes ses cibles. Je vais faire en sorte qu’on renforce la sécurité le temps d’en savoir plus.
-Comme vous voudrez, votre Majesté, acquiesça la conseillère. Je refuse toutefois d’être entourée par une troupe de soldats en permanence. Si cet Assassin se présente face à moi, je n’e ferais qu’une bouchée.
-Soit, mais restez prudente Raonink.

 Alors que la conseillère acquiesçait d’un rapide mouvement de tête, une explosion se fit entendre dehors. Les 4 Adolk levèrent la tête tandis qu’une autre explosion, puis une troisième remplirent le palais d’un vacarme assourdissant. Les souverains et la conseillère sortirent de la salle du trône, tandis que Yelera et Gualir, ainsi que le jeune elfe qui suivait Raonink arrivèrent en courant devant la salle. Tous se dirigèrent alors dehors, dans une petite cour intérieure et levèrent les yeux au ciel, pour voir alors des projectiles par paquets se brisant sur le dôme protecteur qui entouré le Palais.

-Que se passe-t-il ? demanda le Prince en criant pour couvrir le bruit des explosions. On nous attaque ?
-Je l’ignore Altesse, répondit Yelera. Les projectiles viennent de la forêt, mais on n’a détecté aucune armée à l’extérieur de la ville.
-Est que cela peut être une diversion ? demanda Gualir.
-C’est possible mais…

 Avant que le Prince ne finisse sa phrase, une ombre surgit d’un coin de la cour intérieure et une forme encapuchonnée fonça à toute vitesse sur le groupe qui n’eut pas le temps de réagir. L’Assassin apposa sa main sur l’épaule de la conseillère Raonink et tous deux disparurent en un clignement d’œil.

-Aaarrgg.

 La conseillère Raonink grommela. Le choc l’avait fait perdre connaissance quelques  instants. L’Adolk se releva lentement et regarda autour d’elle. Elle se trouvait dans une zone étrange, toute noire mais elle arrivait à se voir parfaitement grâce aux étranges sceaux bleutés qui formaient un dôme au-dessus de sa tête. En continuant d’observer ce qui était autour d’elle la conseillère Adolk vit alors une forme encapuchonnée et masquée qui l’observait : le fameux Assassin. Celui-ci avait les bras croisés tandis que 2 glaives aux lames étranges tournoyaient lentement autour de lui, l’acier du métal réfléchissant la lumière des sceaux au-dessus.

-C’est donc toi qui en veut à ma vie, dit la conseillère d’une voix calme.

 Un silence accueillit ses mots.

-Sais-tu à qui tu as affaire ? Je ne suis pas quelqu’un que tu tueras aisément.

 Une dague siffla aux oreilles de la conseillère et ouvrit une brèche dans son bouclier protecteur, de même nature que le dôme magique protégeant le Palais royal, au niveau de la joue. La conseillère grinça des dents : son bouclier magique qui la protégeait des coups externes n’avait pas été endommagé depuis 1 siècle. Elle fixa l’Assassin d’un regard glacial, qui n’avait pas bougé, et fit apparaître des pics de glace au bout de ses mains. Elle les envoya avec force sur l’Assassin qui les esquiva en quelques bonds, ses glaives flottant à ses côtés.

-Tu bouges bien, je te l’accorde, commenta Raonink avant d’envoyer de nouveaux pics de glace que l’Assassin esquiva également.

 Voyant qu’elle ne le touchait pas, l’Adolk forma alors entre ses mains une lance, très grande, en glace. L’Assassin la fixa un instant puis fit atterrir ses deux glaives dans ses mains et se mit en position. Raonink l’observa un moment, pendant qu’elle se mettait également en position : trop grand pour un elfe, trop agile pour un humain, une magie différente de celle des Adolk, décidément les rumeurs avaient raison. Les deux êtres se jaugèrent puis s’élancèrent l’un vers l’autre, pour un combat à mort.

-Où sont-ils ? hurla presque le Prince Ankan.
-Je n’en sais rien mais je peux dire qu’ils ne sont pas loin, répondit Yelera, les yeux fermés, la main tendue là où se trouvait il y a quelques instants la conseillère. Il est fort possible qu’ils se trouvent dans une autre dimension.
-On ne peut rien faire ? demanda plus calmement la Reine Akas.
-Non votre Majesté. Seul l’Assassin ou sa mort peuvent permettre d’ouvrir l’accès. Nous ne pouvons qu’attendre que la dimension s’ouvre de nouveau pour pouvoir y accéder.

 Après avoir grommeler, le Roi ordonna aux soldats du Palais d’encercler la cour et tous ne purent qu’attendre l’issue du combat.

 Le bruit du métal cognant contre la glace résonna dans la dimension. L’Assassin et la conseillère échangèrent plusieurs violents coups avant de se séparer. Les deux combattants reprirent un instant leur souffle avant de bondir de nouveau l’un sur l’autre pour de nouveaux échanges. La conseillère devait bien le reconnaitre : c’était un adversaire redoutable et il lui tenait tête, même si elle était plus grande que lui. L’Adolk avait perdu entièrement son bouclier et avait reçu de nombreuses estafilades ici et là, tout en ayant donné aussi à l’Assassin des coups, qui saignait à la cuisse et aux deux bras. Son style de combat, différent de celui de Raonink, l’égalait, tout comme l’utilisation de la magie au cours du combat. La conseillère avait essayé de surprendre son opposant en l’attaquant avec des pics de glace aux cours des échanges de coups, mais l’Assassin l’avait contré avec sa propre magie. Elle avait même tenté de l’énerver ou de le déstabiliser mais il était resté de marbre et au final c’était elle qui s’était énervée, gagnant au passage quelques blessures. Raonink tenta de se retirer d’un coup sec du combat avant de charger avec sa lance, mais l’Assassin dévia la pointe de glace de lui et força sa cible à reculer en enchainant plusieurs coups rapidement. La conseillère para ses coups avec le manche de sa lance avant de les dévier à son tour et de relancer une attaque qui toucha une nouvelle fois la cuisse de l’Assassin sur le côté, qui répliqua alors par une profonde lacération dans l’articulation de l’épaule de la conseillère. Les deux opposants se séparèrent encore et se jaugèrent pendant qu’ils reprenaient tous deux leur respiration. Tous deux semblaient être dans le même état mais l’Assassin savait. Savait qu’il devait finir le combat au plus vite. Transporter deux personnes aussi rapidement dans une dimension l’avait vidé d’une grande partie de sa puissance et il était fatigué, trop fatigué pour laisser le combat durer. Ses blessures ne le gênaient pas spécialement mais son état accentuait la douleur. Il ferma un instant les yeux : sa magie était assez revenue pour tenter de finir le combat en un seul instant. Raonink prit une grande inspiration : coincée dans une dimension qui n’était pas la sienne, ses forces s’envolaient plus rapidement qu’à l’ordinaire. Elle commençait à avoir du mal à garder sa lance de glace intact et à la régénérer après chaque coup. Le coup suivant devait être décisif, sinon elle serait trop fatiguée pour se défendre correctement. D’un seul et même mouvement, les deux combattants se relevèrent et se fixèrent. Raonink concentra alors sa magie restante dans sa lance qui devint plus large, et de nouvelles pointes s’ajoutèrent au bout de l’arme de glace. L’Assassin détendit ses muscles et raffermit sa prise sur ses glaives puis ils se jetèrent l’un sur l’autre. L’Adolk chargea l’Assassin sans tenter la moindre feinte et deux des pics de sa lance se plantèrent dans le flanc de l’Assassin tandis qu’il planta à son tour ses armes dans les épaules de la conseillère. Ils restèrent ainsi, leur sang respectif coulant sur l’arme de leur ennemi, puis soudain, Raonink sentit le froid se répandre dans son corps. Quand elle baissa les yeux, elle vit un pieu en cristal de magie sortir de son ventre. Elle se mit alors à tituber, tandis que sa lance se désagrégeait, et fit quelques pas en arrière. L’Assassin, un peu avant la charge finale, avait commencé à accumuler de la magie derrière la conseillère et l’avait transpercé dans le dos d’un pic, dans un dernier effort pour terminer le combat. L’Adolk s’effondra au sol tandis que l’Assassin, pressant sa main contre son flanc ensanglanté, s’approcha d’elle et releva du bout de son glaive la manche de la conseillère, révélant alors une marque gravé dans son bras, représentant une épée brisant un cristal.

-Alors tu sais qui je suis, dit calmement Raonink dans un souffle.

 L’Assassin acquiesça de la tête, tandis que la conseillère fermait les yeux et rendit son dernier souffle. Après un instant, l’être encapuchonné planta un cristal de magie dans la tête de l’Adolk puis mit lourdement un genou à terre, le souffle lourd, la main pressée sur son flanc. Il l’avait eu, finalement, mais il y a laissé quelques plumes. L’Assassin s’assit au sol et examina ses blessures : celle au flanc était sérieuse, les autres non. Il se força à ralentir sa respiration et à calmer les battements de son cœur. Sa main libre plongea dans la petite sacoche qu’il avait, accrochée à sa ceinture, et en sortir une fiole remplie d’un liquide de couleur indéfinissable. Après une bonne inspiration, il retira son masque, révélant une peau mate et des traits fins, et but la solution d’un trait, non sans une mine de dégout. Quand la potion fit son effet, il se releva, non sans difficultés, et tendit la main vers les sceaux au-dessus de sa tête. Ceux-ci changèrent de place et permirent à l’Assassin d’examiner le monde extérieur, autour de l’entrée. 30 soldats Adolk gardaient un œil sur celle-ci, ainsi que le Roi, la Reine, le Prince, 2 elfes et un humain. La sortie s’annonçait compliquée.


Dernière édition par Ailane le Jeu 21 Mai - 15:55, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyLun 11 Mai - 19:22

Nom de Dieu !
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyMar 12 Mai - 8:40

Quoi ? Si désastreux que ça ? ^^'
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyMar 12 Mai - 15:23

Pas du tout c est excellent Smile

Peut etre le gros pavé au milieu, ca manque d aération ^^ j ai eu du mal a suivre, un peu trop serré a mon gout :p mais sinon le texte en lui meme est extra !! Smile
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyMar 12 Mai - 16:13

Ok ok merci beaucoup Very Happy
Après le pavé est plus aéré en format word c'est le forum qui fait que c'est aussi compact, sur document texte j'ai plus d'espace entre les lignes, si tu veux je pourrais te l'envoyer pour que tu sois plus à l'aise Wink
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyMar 12 Mai - 19:14

avec plaisir Smile
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyJeu 21 Mai - 15:55

Update :p
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyVen 10 Juil - 10:26

Une petite update de mon histoire dans un nouveau message parce que sinon ça fait vraiment un très long post Wink Comme toujours ceux qui veulent plus aéré je peux envoyer par mail Very Happy

-Toujours rien ? demanda le Roi, en faisant les quatre cents pas devant l’endroit où avaient disparu l’Assassin et sa Conseillère.
-Non, votre Majesté, répondit Yelera, la main tendue vers l’entrée de la dimension. Il n’y a aucune variation dans les flux de magie qui indiqueraient une ouverture de la porte. Attendez ! La porte s’ouvre, s’écria l’elfe en sentant la magie s’agitée devant elle.

 Toutes les personnes présentes dans la cour se préparèrent alors à une éventuelle attaque et dégainèrent armes et sorts, tandis qu’un portail apparut devant la foule. Toutefois ce qui en sortit ne fut pas à ce quoi on s’attendit. Le corps ensanglanté de la Conseillère Raonink sortit du portail et deux soldats se le prirent de plein fouet. Alors que les personnes dans la cour restèrent quelques secondes sous le choc tandis que les souverains se précipitèrent sur leur Conseillère, une ombre surgit brusquement du portail et profitant de la confusion, se faufila entre la foule et disparut dans les couloirs. Toutefois le Prince Ankan, Sire Gualir et Yelera se mirent rapidement à sa poursuite, suivit de près par le jeune elfe qui suivait la Conseillère. Pendant la course après l’Assassin, le Prince remarqua l’odeur, forte, du sang : non seulement celle de la Conseillère mais surtout celle de l’Assassin, une odeur qu’il ne reconnaissait pas. A ces côtés, Yelera percevait quant à elle les faibles flux de magie qui entouraient celui qu’ils poursuivaient : il avait usé de beaucoup de magie, d’une part pour mener la Conseillère dans une dimension et d’autre part pour la vaincre. Après s’être concertés du regard, les deux amis continuèrent leur poursuite en tentant de ne pas se laisser distancer. Car malgré sa fatigue et ses blessures, l’Assassin était bien décidé à ne pas se faire attraper et tenait ses poursuivants à distance. Il zigzaguait dans les couloirs du palais, esquivant les gardes qui voulaient le frapper et finit par sortir du palais, ses poursuivants et les gardes toujours sur ses talons. Sans tarder, l’Assassin se dirigea vers l’endroit qui lui a permis d’entrer en ville, bousculant plusieurs passants au passage. La tâche ne fut cependant pas aisée puisque le jeune elfe qui le poursuivait semblait vouloir à tout prix l’arrêter et commença à lui lancer des sorts de feu. L’Assassin réussit toutefois à s’engouffrer hors de la ville non sans recevoir une gerbe de flammes dans l’épaule. Tandis que Sire Gualir, l’elfe et Yelera s’engouffraient à leur tour hors de la ville, le Prince Ankan se retourna vers les gardes :

-On s’occupe de lui, retourner au palais.
-Mais, votre Altesse…
-Retourner au palais, c’est un ordre !
-Oui, Altesse !

 Pendant que les gardes rebroussaient chemin, le Prince reprit la poursuite et ne tarda pas à retourner près de ses amis. Alors que l’Assassin arriva près d’un bâtiment abandonné dans la forêt, le jeune elfe fit apparaitre devant lui une langue de flammes devant lui qui prit l’apparence d’un grand cerf. Le feu se jeta sur l’Assassin qui esquiva l’attaque d’un bond sur le côté et pénétra dans le bâtiment. Aussitôt, l’elfe redirigea ses flammes qui formèrent alors une immense tornade de feu autour du bâtiment, si intense que les poursuivants devaient s’éloigner pour atténuer la chaleur :

-Il est fait comme un rat maintenant ! cria l’elfe.

 Voulant s’en assurer, le Prince et Yelera utilisèrent leurs magies et ressentirent effectivement la présence de l’Assassin au milieu du bâtiment et des flammes. Pendant ce temps-là, celui-ci se remettant de son bond, examina rapidement sa situation : le bâtiment commençait à prendre feu et celui-ci se propageait à très grand vitesse. L’Assassin s’agenouilla quelques instants pour reprendre des forces : ses réserves d’énergie étaient basses, tout comme ses réserves de magie. Il fallait qu’il fasse vite sinon il se ferait capturé, aussi il ressortit une autre potion de sa sacoche et l’avala d’un trait, même s’il savait qu’à ses doses là et avec son état, ses potions allaient le mettre en danger. Mais pour l’instant il devait se concentrer sur sa fuite, aussi il se releva sous l’effet de sa potion et ses yeux se mirent à briller étrangement : il perçut alors la présence de ses quatre poursuivants, dont l’humain qui contournait le bâtiment, surement pour prévenir tout fuite. Un craquement au-dessus de sa tête tira l’Assassin de ses observations et le fit bondir de côté pour éviter un morceau du toit de s’effondrer sur lui. Le temps manquait, il devait faire vite ou sinon il brûlerait dans les flammes de ce bâtiment. Et il savait précisément ce qu’il allait faire.
A l’extérieur du bâtiment, le jeune elfe intensifiait toujours plus ses flammes afin de s’assurer que ce qu’ils poursuivaient allait bien brûler, tandis que le Prince, Yelera et Gualir reculaient pour éviter la chaleur phénoménale qui se dégageait des flammes. Alors que les trois amis pensaient que s’en était fini de ce mystérieux Assassin, une explosion se fit entendre, suivit par une colonne de fumée au sommet du bâtiment, qui s’effondra alors. Juste avant, l’Assassin surgit du toit en flammes, son arc bandé et prêt à tirer, sa cape et une partie de ses vêtements en feu. En plein vol, il décocha une flèche au pied du jeune elfe qui se prit alors une explosion de plein fouet. Le jeune mage vola sur quelques mètres et s’écrasa inconscient contre un arbre, tandis que ses flammes, libérées de tout contrôle magique, se dissipèrent peu à peu. Yelera se précipita sur son jeune semblable, tandis que l’Assassin atterrissait dans un roulé boulé au sol, ce qui lui permit d’éteindre ses vêtements qui dévoilaient de la peau brûlée. Il se releva immédiatement, en chancelant légèrement et banda son arc en direction des deux hommes qui lui faisaient face. Aussitôt, Gualir dégaina son épée et son bouclier et se posta devant le Prince Ankan, qui prépara entre ses mains des sortilèges. Un silence pesant tomba entre les quatre personnes présentes, tandis que Yelera, s’étant assuré que l’elfe était seulement assommé, se rendit aux côtés de ses amis. Tous attendaient, attendaient que l’autre camp fasse un mouvement, tandis qu’à leur côté, le vieux bâtiment continuait de s’effondrer sous les flammes. Yelera saisit l’opportunité quand quelques braises volèrent près de l’Assassin et utilisa sa magie pour les diriger vers son visage mais celui-ci les dévia avec un flux de magie. Ankan enchaîna avec des arcs électriques mais il suffit de quelques pas pour que l’Assassin les évitent, et ce même avec la grande vitesse dont bénéficiaient ces attaques. Profitant d’un bon en arrière, l’Assassin décocha plusieurs flèches vers ses poursuivants, mais Gualir les intercepta avec son bouclier contre lequel les projectiles se dissipèrent. Ils ne virent toutefois pas la flèche qui se planta à leurs pieds et qui explosa, déclenchant un brouillard épais. Surpris, le Prince et Yelera mirent quelques instants à utiliser leur magie pour dissiper le brouillard. Et pour s’apercevoir que l’Assassin avait complètement disparu.

-Où est-il ? s’écria Sire Gualir.
-Je ne le perçois plus du tout, s’aperçut Yelera.
-Moi non plus, constata le Prince Ankan. Il nous a échappé.

 Avec une moue de résignation, le groupe finit par faire demi-tour, tandis que le bâtiment finissait de s’effondrer derrière eux.
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyJeu 23 Juil - 18:00

Une nouvelle partie Smile

 Après avoir ramené l’elfe inconscient au château, le groupe avait rejoint un conseil extraordinaire, rassemblé par les souverains des Adolk. L’intrusion dans le palais royal et l’assassinat de la Première Conseillère du royaume était un énorme choc et il fallut plusieurs semaines pour que la situation redevienne plus calme. La Conseillère Raonink fut enterrée quelques jours après sa mort et beaucoup de questions restaient en suspens. La raison des agissements de cet Assassin et mieux encore son arrestation devint une priorité pour le royaume. Le Prince Ankan fut chargé de mener à bien cette mission, étant donné que c’était grâce à Yelera qu’ils avaient déterminés que Raonink était la prochaine cible. La conseillère décida de reprendre ses recherches à zéro en tenant compte de toutes les victimes et de ce qu’ils savaient sur ce mystérieux être. Etre qui ne fit pas entendre parler de lui pendant un long moment. Le groupe princier pensa alors que sa dernière mission l’avait suffisamment épuisé pour nécessiter un temps de repos. Ils décidèrent alors qu’ils devaient tout faire pour comprendre ses plans avant qu’il ne réapparaisse. Mais la tâche était ardue : l’Assassin avait fait de nombreuses victimes dans différents royaumes, qui n’avaient que peu de points communs. Yelera était remontée jusqu’à la Conseillère par l’intermédiaire d’autres personnes tuées par l’Assassin et elle avait espéré que d’autres liens s’établissent. Malheureusement les autres meurtres étaient ceux d’humains et elle n’avait que peu d’informations à leur sujet. Toutefois l’elfe persévéra dans ces recherches et fit appel à ses talents diplomatiques pour obtenir des informations dans plusieurs royaumes humains. Bien que la tâche ne soit pas aisée, elle put compter sur l’envie de vengeance des humains qu’elle côtoya pour obtenir de précieuses informations sur les personnes tuées. Sire Gualir, quant à lui, remaniait totalement les gardes du palais princier et fit de nombreuses recherches sur les passages secrets et souterrains que l’Assassin avait empruntés pour tenter de comprendre d’où il tenait autant de connaissances sur les lieux de ces attaques. Le Prince Ankan quant à lui, utilisait ses ressources pour disperser des hommes au travers des royaumes Adolk pour tenter d’obtenir des informations sur les mouvements de cet Assassin, mais cela resta sans succès.

 Les semaines défilaient, tandis que les parchemins s’amoncelaient sur les bureaux et les étagères du groupe princier. Yelera commença à lier les morts entre eux, et aboutit à quelques conclusions : plusieurs morts se connaissaient entre elles, et ces personnes remontaient ensuite à une personne. L’elfe acquis ainsi 4 « arbres », toutes composées de 3 personnes liées à une 4ème. Au sommet de ces lignées, il y avait ainsi la Conseillère Raonink, le Comte humain Ukod, seigneur du Royaume Durolk, la Grande Prêtresse Chunan, membre important de la cour royale humaine et Tarek Arrin, le frère banni du Comte Agon. Cependant Yelera suspectait un point commun entre ces personnes, mais n’en trouvait aucun. La réponse arriva toutefois lorsque le Prince Ankan arriva avec des documents importants : il avait réussi à obtenir les documents privés de la Conseillère, des rapports et des journaux sur sa vie privée que même le Prince avait eu du mal à avoir accès. Le groupe princier se partagea le travail et ce fut Sire Gualir qui tomba sur un nom étrange, celui d’un mage ermite Adolk du nom de Pirnonak. Un nom qui parlait au garde du corps du Prince Ankan puisqu’il l’avait refoulé quand l’Adolk avait voulu entrer au service de l’héritier du trône Adolk. Sire Gualir avait eu à l’époque un mauvais pressentiment à son égard, d’autant plus que le mage n’était pas réputé pour manipuler une magie très saine. La Conseillère Raonink mentionnait dans ses documents qu’elle avait rencontré ce Pirnonak après la découverte d’un étrange artefact qui ne ressemblait à aucun présent dans les nombreux documents qu’elle avait pu consulter à ce sujet. L’Adolk lui avait certifié avoir de quoi l’aider dans ses recherches, mais étrangement la Conseillère ne mentionne plus rien dans ces rapports après ça. Plus aucune mention de Pirnonak, ni de l’artefact qu’elle a trouvé, plus rien. Ce soudain arrêt de la piste attira l’attention du groupe princier, qui recommença à se poser beaucoup de questions. Mais il se décida sur un point : une visite à Pirnonak était nécessaire pour savoir si lui aussi pourrait être une victime de l’Assassin, ou s’il avait des informations à ce sujet. Le problème était maintenant de trouver ce fameux Pirnonak.

 Les recherches prirent plusieurs jours avant de trouver la trace de cet Adolk ermite. Le Prince Ankan et Sire Gualir s’occupèrent de trouver les personnes ayant été en contact avec Pirnonak, tandis que Yelera continuait à faire des recherches au palais princier sur le personnage. Les deux hommes trouvèrent finalement dans une cité non loin de la résidence du prince plusieurs marchants qui livraient régulièrement des denrées et du matériel à Pirnonak. Ils apprirent aussi que ces temps-ci l’Adolk avait changé ces habitudes et demandait surtout des fournitures alchimiques et des cristaux qu’on pouvait obtenir dans des lieux fortement chargés en magie. Personne ne savait toutefois ce que Pirnonak avait l’intention de faire de tout ce matériel. Le Prince Ankan fit parvenir ces informations à Yelera, qui les rejoignit 2 jours plus tard. Le groupe put alors partir en direction de l’antre de Pirnonak, une vieille demeure située dans les bois. Bien qu’éloignée de la cité, le groupe put l’atteindre en peu de temps grâce à leurs vives montures. Ayant réussi à se faufiler au travers de la forêt, ils arrivèrent devant un château qui accusait les années : les plantes grimpaient le long de la façade et pénétraient même dans l’édifice via les fenêtres brisés des derniers étages. Le parvis n’était plus entretenu depuis très longtemps, comme ce qui était autrefois le jardin.

-Restez sur vos gardes, ça ne me dit rien qui vaille, prévint le Prince.

Sire Gualir et Yelera acquiescèrent tandis qu’ils descendaient de leurs montures et marchaient vers l’entrée du château. Gualir toqua à la porte et tous 3 attendirent quelques instants avant que la porte d’entrée ne s’ouvre sur 2 gardes Adolk, à l’air peu amical. Au début soupçonneux, ils ne tardèrent pas à se raidir lorsqu’ils virent le Prince Ankan qui s’avança alors :

-Je suis le Prince Ankan, héritier du trône Adolk et je désire m’entretenir avec le propriétaire des lieux, Pirnonak.

Les 2 gardes se regardèrent un instant, avant de s’écarter et de laisser entrer le groupe princier.

-Veuillez attendre ici, je vais appeler le maître, s’exprima un des gardes avant de disparaître dans une pièce adjacente, laissant le groupe avec le deuxième garde.

Les 3 amis se contentèrent de se mettre légèrement à l’écart du garde dans l’immense hall en pierre de l’entrée et le Prince s’exprima par télépathie :

-Cet endroit est très étrange. La magie qui l’imprègne n’est pas ordinaire.
-Je le pense également, approuva Yelera. C’est comme si les flux de magie étaient……altérés. Je n’avais jamais ressenti une telle chose. J’ignore ce qui se passe ici, mais ça ne me dit rien qui vaille.
-Préparez-vous à toute éventualité
, prévint Ankan.

Le groupe acquiesça tandis que des bruits de pas se firent entendre. Le premier garde arriva suivit d’un Adolk très grand, plus que le Prince, avec des cornes très épaisses mais brisées. Il s’avança vers le groupe princier et parla d’une voix très grave :

-Votre Altesse, que me vaut votre visite dans ma demeure ?
-Vous êtes Pirnonak ?
-En effet, votre Altesse.
-J’enquête sur l’assassinat de la Première Conseillère Royale Raonink. Ces rapports indiquent qu’elle vous a rencontré à propos d’un étrange artefact qu’elle avait découvert. J’aimerais en savoir plus à ce sujet.

Pirnonak plissa légèrement les yeux :

-Votre Altesse, j’ignore de quoi vous voulez parler. Je n’ai jamais rencontré la Première Conseillère Raonink. Je ne suis qu’un simple ermite.

Le groupe princier fronça les sourcils :

-La Conseillère rapporte bien qu’elle vous a rencontré, rajouta Sire Gualir.
-Nous aimerions savoir si vous aviez des informations sur son assassinat, Pirnonak, finit Yelera.

Pirnonak se mit à se frotter le bras, relevant le bout de sa manche et révélant un tatouage représentant une épée brisant un cristal.

-Je n’ai jamais vu la Conseillère et elle ne m’a jamais parlé d’un artefact étrange, je vous le jure votre Altesse, grogna Pirnonak.
-Expliquez-moi pourquoi alors la Conseillère vous a nommé dans ces rapports ? questionna le Prince Ankan.
-Je l’ignore, Altesse, je l’ignore. Mais je vous assure que je ne l’ai pas rencontré, répliqua Pirnonak d’une voix qui commençait à changer étrangement.

Le groupe princier commença à devenir plus que suspicieux et Sire Gualir plaça sa main sur sa garde d’épée tandis que le Prince et Yelera commençaient à activer leur magie.  Mais ils ne purent faire le moindre mouvement avant qu’un choc magique d’une rare violence les frappent de plein fouet et les fassent sombrer dans l’inconscience.
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyMar 28 Juil - 20:00

Une longue partie Very Happy

-Hum.

Yelera bougea légèrement sa tête en gémissant. Il lui fallut quelques instants pour ouvrir ses yeux et voir où elle se trouvait. Un bruit métallique attira rapidement son intention : des chaînes entourées les poignets et le cou de l’elfe. Yelera vit qu’elle se trouvait dans une sombre et humide cellule en pierre. En se tournant autant qu’elle put, elle vit Gualir à ses côtés, attaché également et inconscient. Son plastron de guerrier lui avait été retiré le laissant en tunique et il n’y avait pas trace ni de son épée, ni de son bouclier. Toutefois, ils n’étaient que 2 et le Prince Ankan. Yelera tenta de se remémorer ce qui s’était passé : la conversation avec Pirnonak et cet impulsion magique très puissante. L’elfe n’avait même pas ressenti que cet Adolk manipulait sa magie pour préparer une attaque. Etant humain, cette impulsion avait dû être un énorme choc pour Gualir et elle espérait qu’il n’avait rien eu de grave. Yelera tenta à son tour de faire appel à sa propre magie pour sortir mais rien ne se passa. Elle aurait dû s’en douter, ça aurait été trop facile. L’elfe s’inquiéta de l’absence du Prince mais pour l’instant elle devait trouver un moyen de s’échapper. Mais ces chaînes, bien que vieilles, résistèrent très bien aux tentatives de Yelera de les briser et elle finit par gagner quelques blessures là où les chaînes la maintenaient. Abandonnant, elle tenta alors de réveiller Gualir en l’appelant mais il resta inconscient. C’est alors que Yelera entendit un bruit de pierre qui bougeait. L’elfe regarda alors devant elle et vit de l’autre côté de la grille de la cellule une dalle du sol qui se mit à bouger. Après quelques instants, la dalle se souleva et une silhouette humanoïde sortit du sol d’un seul bond, restant accroupie quelques instants avant de se redresser. Yelera lâcha un léger cri de surprise, ce qui fit tourner la personne qui venait d’apparaître dans sa direction. Il portait une tenue de cuir sombre renforcé en quelques endroits par des pièces métalliques et son visage était masqué par une capuche noire mais ses yeux pourpres ne laissèrent aucun doute à l’elfe : Yelera avait en face d’elle l’Assassin. Il resta quelques instants à fixer les 2 prisonniers puis fit apparaitre une épée via un portail. D’un geste de son arme, il brisa la serrure de la porte de la cellule et y pénétra. L’Assassin se dirigea vers Gualir et s’agenouilla devant lui, avant de poser sa main libre sur le torse de l’humain.

-Que faîtes-vous ici ? Vous venez tuer Pirnonak ? Que faîtes-vous à Gualir ?

L’Assassin se tourna d’un coup sec sur l’elfe et posa sa main sur sa bouche et tourna ensuite légèrement la tête vers l’extérieur de la cellule. Après quelques instants om elle tenta de se débattre, Yelera perçut des voix provenant de sa gauche : une des voix était celle du garde qui les avait accueilli dans le château. L’elfe s’arrêta immédiatement de se débattre tandis que l’Assassin retirait sa main de sa bouche et se dirigea vers le couloir. Yelera entendit au bout de quelques instants des bruits de combat qui s’éteignirent rapidement. L’elfe vit l’Assassin réapparaitre dans la cellule, le cuir de son armure légèrement couvert de sang, et retourner auprès de Gualir. Un flux de magie passa entre l’Assassin Gualir qui, après quelques instants, papillonna des yeux et commença à bouger. Yelera sourit tandis que l’Assassin se releva et s’écarta de Gualir.

-Yelera ? marmonna le garde du corps. Que s’est-il passé ?
-Comment te sens-tu Gualir ? Pirnonak a utilisé une impulsion magique contre nous et je m’inquiétais pour toi.
-Ça va, juste un peu sonné…Que fait-vous ici, Assassin ??? sursauta Gualir en voyant la silhouette devant lui.

L’intéressé se contenta d’ignorer le garde du corps et d’un geste net et précis de son arme, brisa les chaines qui retenaient Yelera et Gualir prisonniers. De son autre main, il envoya un fin pieu de magie qui brisa le collier de l’elfe, qui ressentie alors son contrôle sur sa magie revenir. Yelera se tourna vers Gualir et l’examina pour s’assurer qu’il n’avait rien, tandis que l’Assassin quittait la pièce. Une fois qu’elle s’était assuré que Gualir n’avait rien de grave, Yelera soigna les écorchures sur son corps puis tous 2 se relevèrent, un peu difficilement, et partirent sur les traces de l’Assassin.

-Yelera, où est le Prince Ankan ?
-Je l’ignore, Gualir. Mais il est ici, je le sais.

Gualir acquiesça et les 2 amis s’avancèrent dans le couloir qui s’offrait à eux. Ils tombèrent sur les corps des 2 gardes qui les avaient accueillis à un croisement. Ils virent l’Assassin disparaitre dans un tournant sur la gauche et décidèrent de le suivre. Après quelques minutes, ils le virent s’arrêter devant une porte métallique. L’Assassin se retourna alors vers eux et pointa la porte de sa main, débarrassée de l’épée. Puis après quelques instants, il reprit son chemin au travers des couloirs. Perplexes, Gualir et Yelera avancèrent jusqu’à la porte métallique et après quelques hésitations décidèrent de l’ouvrir prudemment. Ils tombèrent alors sur ce qu’il semblait une ancienne armurerie, mais qui contenait actuellement leurs équipements. Gualir récupéra son armure, son épée et son bouclier et avec l’aide de Yelera, remit son équipement à sa place. L’elfe récupéra également la dague elfique qu’elle avait offerte au Prince Ankan et qu’il portait en permanence sur lui. Une fois leurs effets récupérés, Gualir et Yelera reprirent leurs chemins et retrouvèrent l’Assassin devant une autre cellule, dont la porte était grande ouverte. Quand ils arrivèrent à sa hauteur, ils tombèrent sur le Prince, que l’Assassin venait de libérer de ses liens.

-Altesse ! crièrent en cœur les 2 amis.
-Gualir, Yelera ! Je m’inquiétais pour vous, répondit le Prince en se précipitant sur ses amis.
-Altesse, vous n’avez rien ? demanda Yelera en l’examinant avec sa magie.
-Non ça va. L’attaque de Pirnonak n’a apparemment fait que nous assommée. Mais je m’interroge plutôt votre présence ici, Assassin, finit le Prince en se tournant vers la silhouette encapuchonnée.

L’intéressé se contenta de sortir de la cellule en faisant disparaître son arme, suivit de près par le groupe :

-Je ne peux que vous remerciez de nous avoir délivré, mais on vous recherche depuis des semaines pour les assassinats que vous avez commis. Je dois vous arrêter, dit le Prince, tandis que le groupe arrivait dans une ancienne salle de réception.

L’Assassin se retourna vers le Prince, mais avant que quoique ce soit se passe entre le groupe, un rayon de magie frappa le sol entre l’Assassin et le groupe princier. Tous se tournèrent vers l’origine de l’attaque et ils virent Pirnonak, de l’autre côté de la salle, une main tendu vers eux. Un autre rayon apparut mais tous l’évitèrent. L’Assassin fit apparaître 2 glaives dans ses mains et sauta en quelques enjambées sur Pirnonak qui esquiva d’un bond en arrière le coup qui lui était porté. Il répliqua par 2 rayons magiques que l’Assassin évita de justesse mais qui ne réussit toutefois pas à dévier une 3ème attaque. L’Assassin se prit un rayon de plein fouet et vola à travers la salle pour s’écraser contre un des murs de la salle. Toutefois l’impact fut amorti par un bouclier qu’il avait placé autour de lui et l’Assassin put se relever rapidement pour éviter une autre attaque. Son adversaire ne fit pas oublier à Pirnonak le groupe princier qui reçut plusieurs attaques, interceptées par Yelera et Ankan qui dressèrent des protections. A leurs tours, les 3 amis affrontèrent l’Adolk, Gualir prenant soin de ne pas se retrouver entre 2 attaques magiques. Les coups fusaient de toutes parts, mais Pirnonak, bien que contre 4 adversaires, menait la danse, étant donné la puissance extraordinaire de ces sorts. Yelera peinait à égaler une telle puissance, alors même qu’elle était une elfe. Du coin de l’œil, elle estimait que l’Assassin déployait des sorts aussi puissants que les siens, bien que sa magie soit différente. Le Prince Ankan, s’étant rendu à l’évidence que sa magie était dominée par rapport aux autres magies, tentait surtout de déstabiliser Pirnonak, pour laisser la voie ouverte aux autres de le frapper. Il surveillait de très près Gualir, qui se faufilait entre les attaques et tentait d’approcher Pirnonak pour l’attaquer au corps à corps. Le garde du corps humain avait l’habitude de se battre au milieu d’un combat de magie et savait qu’il pouvait aussi compter sur le Prince et Yelera pour le soutenir en cas de besoin.

La bataille faisait rage dans la salle de réception et le rare mobilier qui existait encore fut très rapidement détruit sous les nombreuses attaques. L’Assassin faisait preuve de beaucoup de détermination pour toucher Pirnonak et déployer de nombreuses ressources : outre ces sorts, il invoquait plusieurs armes pour attaquer l’Adolk. Mais plus celui-ci était attaqué, plus ces sorts faisaient des dommages. Gualir dû encaisser une puissante attaque et son bouclier se retrouva ébréché, malgré la protection mise en place par le Prince Ankan. Pirnonak s’acharna alors sur le garde du corps, obligeant Ankan et Yelera à dresser de nombreuses protections autour de leur ami. L’Assassin, quant à lui, profita de cet ouverture et arrivant dans le dos de Pirnonak, lui planta 2 dagues dans le dos, au niveau des omoplates. L’Adolk rugit de douleur, mais alors que l’Assassin allait le frapper de nouveau avec une 3ème dague, Pirnonak se retourna brusquement, empoigna l’arme de l’Assassin et avant même que celui-ci ne puisse réagir, l’Adolk lui lacéra violemment le visage avant de lui porter une attaque magique à bout portant au niveau de l’abdomen. L’Assassin fut projeté à plusieurs mètres avant de s’effondrer au sol, inconscient. Le groupe princier resta un instant sous le choc, tandis que Pirnonak retirait les dagues plantées dans son dos. L’Adolk, le visage déformé par la rage, se retourna vers les 3 amis et leur lança les dagues de l’Assassin, que Gualir bloqua de son bouclier. Yelera en profita pour se rendre auprès de l’Assassin, toujours inerte et examina ses blessures : son visage était ensanglanté dû à la coupure qui courait de sa joue au front en passant entre ses 2 yeux. Son abdomen aussi était plein de sang, toutefois Yelera perçut encore les résidus des protections de l’Assassin, qui avaient empêchés l’attaque magique de le transpercer de part en part. L’elfe réussit à ressentir le pouls de l’Assassin mais alors qu’elle s’attendait à le sentir très faible, Yelera le perçut très rapide. Quelques instants plus tard, l’Assassin reprit connaissance et tenta de se relever mais plaqua rapidement une de ses mains contre son ventre tandis que son visage se plissait sous la douleur, faisant couler davantage de sang à travers sa blessure. Ne lui servant plus à rien, l’Assassin retira le tissu qui lui cachait le visage, coupé en 2, et s’en servi pour nettoyer un minimum son visage. Yelera ne put s’empêcher de dévisager un instant l’Assassin mais un cri attira l’attention des 2 personnes qui tournèrent leurs visages vers le milieu de la salle. Ankan et Gualir, qui faisaient toujours face à leur adversaire, venaient d’encaisser une puissante attaque d’un Pirnonak enragé, qui avait également commencé à changer de manière étrange. Les cornes de l’Adolk se mirent à pousser de manière terrifiante, des crocs commencèrent à apparaitre hors de ses lèvres, tandis que sa taille doublait. Il se mit à foncer sur les 2 hommes et écarta Ankan d’un revers de la main, avant d’empoigner Gualir par le cou. Yelera se leva et fit apparaitre du sol d’épaisses racines qui s’enlacèrent autour de Pirnonak et se resserrèrent autour de lui, finissant par lui faire lâcher Gualir, qui tomba au sol en toussant. Après s’être assuré que son ami allait bien, le Prince Ankan déchargea des attaques magiques sur l’Adolk immobilisé, qui rugit alors de plus belle. Se remettant de l’attaque, Gualir se joignit alors et asséna plusieurs coups d’épées à l’Adolk qui se débattit sauvagement, réussissant même à briser les racines qui le maintenaient en place. Ecartant Gualir d’un revers de main, Pirnonak dirigea ses attaques contre Yelera, qui dû rapidement dresser des boucliers pour se protéger. Mais ceux-ci commencèrent à se briser au bout de quelques instants tandis que Yelera diffusait toute sa magie pour tenter de tenir. Ankan et Gualir se précipitèrent pour détourner l’attention de l’adevrsaire de leur amie, mais celui-ci lança une onde de choc magique qui repoussa les 2 hommes et brisa entièrement les défenses de Yelera. Elle vit alors plusieurs attaques magiques se diriger vers elle mais alors qu’elle pensait les recevoir de plein fouet, un portail apparut devant l’elfe et les attaques de Pirnonak s’y engouffrèrent. Yelera se retourna alors pour voir l’Assassin, le bras tendu vers elle, debout malgré ses blessures. De son autre main, il fit alors apparaitre un autre portail derrière Pirnonak, d’où ressortirent les attaques dirigées initialement contre Yelera. L’Adolk se prit de plein fouet ses propres attaques et tomba à terre, tandis que l’Assassin faisait disparaître ses portails et mettait un genou à terre, respirant difficilement. Si l’attaque fut très efficace, Pirnonak resta debout et malgré ses blessures, fonça sur l’Assassin, ignorant ses autres adversaires, et l’empoigna violemment avant de l’envoyer contre un mur. Il lui fit percuter plusieurs fois le mur avant de l’envoyer au sol et d’enfin le relâcher. L’Assassin gisait au sol et ne bougeait plus, son corps couvert d’encore plus de blessures et de sang. Pirnonak s’apprêta à le finir avec une de ses attaques, mais Yelera et Ankan protégèrent l’Assassin avec des boucliers, tandis que Gualir, rassemblant toutes ses forces, fonça tel un bélier sur Pirnonak pour le percuter sur le côté, réussissant même à le déstabiliser assez pour le mettre à terre. Le groupe princier se précipita vers leur adversaire et tandis que Yelera examinait le plus rapidement possible l’Assassin, Gualir se plaça devant lui, le bouclier levé et Ankan prépara ses sorts. Pirnonak se releva devant eux et émis un rugissement bestial, alors que son corps se modifiait de nouveau. L’Adolk devint encore plus grand, faisant désormais 3 fois la taille du Prince Ankan, des cornes supplémentaires apparurent sur son crâne désormais dégarni, une épaisse queue écailleuse grandit dans le bas de son dos. Gualir et Ankan ne purent s’empêcher de reculer d’un pas en assistant à cette métamorphose. Le Prince et Yelera ressentirent une plus grande altération des flux magiques les entourant et ressentirent des vertiges : leur propre magie s’altérait à son tour. Tandis que la créature qu’était devenu Pirnonak leur faisait face, une main ensanglantée se leva faiblement, un cristal de magie apparut lentement mais il s’effrita et finit par disparaître.

-La…tête.

La voix, qui semblait venir d’un être éthéré, résonnait dans la tête de l’elfe.

-Visez…la tête…Vite.

Yelera se tourna un instant vers l’Assassin, dont les yeux étaient à peine ouverts, et acquiesça. L’elfe forma à son tour un pieu de pierre dans sa main et le dirigea droit vers sa cible. Pirnonak l’intercepta avec une de ses mains mais Yelera, suivie de près par Ankan, créa de nombreux projectiles que leur adversaire ne put tous dévier. 2 pieux, provenant des 2 amis atteignirent leur cible et se plantèrent dans la tête de Pirnonak, qui se figea d’un coup. Après quelques instants, la créature tomba à terre, vaincue. Après quelques instants, son corps se mit à bouger étrangement et un flux de magie s’en échappa, laissant Pirnonak reprendre son apparence originelle. Le groupe princier laissa échapper un énorme soupir avant de se laisser écrouler au sol pour reprendre son souffle. Bien que tous blessés, les 3 amis s’en étaient mieux sortis que l’Assassin, qui avait définitivement perdu connaissance. Yelera se tourna vers lui et l’examina : ses nombreuses protections avaient empêché de gros dégâts internes à l’Assassin mais ses blessures externes étaient très importantes.

-Altesse, qu’allons-nous faire de lui ?
-Je n’en sais rien. Mais je crois que nous devrions l’emmener avec nous, il semble qu’il est la réponse à beaucoup de questions. Fais ce que tu peux pour le maintenir en vie, on rentre chez nous. Et je voudrais attendre qu’il nous réponde avant de l’amener à mes parents.
-Vous en êtes sûr, Altesse ? demanda Gualir.
-Absolument. Je m’occupe de sceller et d’emmener le corps de Pirnonak.
-Entendu.

Se relevant difficilement, Gualir prit dans ses bras l’Assassin, tandis que Yelera le soignait du mieux qu’elle le pouvait et que le Prince enfermait le corps de l’Adolk dans un cercueil magique qu’il fit léviter derrière lui. Tous 3 se dirigèrent ensuite à l’extérieur du château et rejoignirent leurs montures avant de rentrer au palais princier.
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Ailane




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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyJeu 27 Aoû - 20:27

Après un mois, une nouvelle partie Very Happy

Dans une salle du palais princier, le Prince Ankan et Sire Gualir tournaient autour d’une table en bois, où était allongé le corps de Pirnonak. Une fois de retour à la demeure du Prince, les amis avaient passé une bonne journée à se remettre de leurs blessures avant que les 2 hommes passent plusieurs heures à examiner le corps de l’Adolk, à l’aide de servants du Prince et d’amis elfiques de Yelera. Outre les nombreuses blessures dues au combat, le corps avait été endommagé par la transformation qu’il avait subie et les brusques flux de magie qui avaient circulés dans le corps. Les muscles de celui-ci étaient en grande partie détruits et la peau était fripée, les veines apparentes. Ankan s’était également posé beaucoup de questions au sujet de l’altération de la magie qu’ils avaient ressentie chez Pirnonak. Les elfes présents avaient passé beaucoup de temps à chercher ce qui avait pu altérer la magie à ce point, en étudiant notamment le corps de Pirnonak, qui en était imprégné. Toutefois ils n’avaient pas trouvé la cause de cette altération, que personne n’avait jamais vu, ni comment l’Adolk avait pu la manipuler aussi aisément. Le Prince Ankan et Yelera avaient indiqués que la seule magie qu’ils avaient pu manier lors de leur combat était la leur, celle qui était présente à ce moment-là dans leur corps. Ils n’avaient pas pu utiliser la magie altérée environnante car trop différente des flux magiques habituels. Pirnonak avait dû être en contact avec cette magie un très long moment afin de l’utiliser de cette manière. La transformation de Pirnonak auquel le groupe princier avait assisté était un autre mystère : si certains elfes étaient capables avec de grosses quantités de magie de se transformer en forme animale l’espace de quelques minutes au maximum, personne ne se transformait de la sorte.

-Nous tournons en rond depuis que nous avons commencé à examiner son corps. C’est évident qu’on ne sait rien sur lui, ni sur la magie qu’il utilisait, soupira le Prince en se frottant les yeux. J’ai de plus en plus l’impression que notre prisonnier est le seul à pouvoir répondre aux questions qu’on se pose. Gualir, est ce qu’il s’est réveillé ?
-Pas encore. Yelera ne m’a pas donné de nouvelles pour l’instant.
-Au moins ils l’ont soigné à temps. Il est désormais notre dernière source de renseignements. Et je compte bien à partir de maintenant avoir toutes les réponses à mes questions. Je vous laisse continuer l’examen, Gualir on va rendre visite à Yelera.
-Entendu, Altesse.

Le Prince et son garde du corps quittèrent alors la pièce pour se rendre à l’étage supérieur, dans une salle gardée par 4 gardes qui s’inclinèrent à l’approche du Prince. A l’intérieur se trouvaient de nouveaux gardes entourant un des nombreux lits de la salle de soins. Le Prince fit signe aux gardes qu’ils pouvaient s’écarter et tandis que Gualir discutait avec ceux-ci, Ankan rejoignit Yelera à côté du lit sur lequel était attaché l’Assassin, inconscient. Son corps était en grande partie recouvert de bandages mais cela n’empêchait de voir à quoi il ressemblait vraiment. A part sa peau mate et son long visage fin, l’Assassin présentait une longue chevelure auburn tirant presque sur le rouge mais surtout une grande paire d’oreilles pointues horizontales, très différentes des oreilles elfiques ou Adolk, qui étaient verticales et semblables aux oreilles des humains. Elles avaient en outre une apparence plus animale qu’humaine. Ses mains et ses pieds se terminaient par de courtes griffes. Son corps, élancé et musclé, arborait de grands tatouages blancs en relief au niveau du dos, des bras et des jambes qui représentaient, entre autres, un cristal entouré d’une paire de mains et d’une paire d’ailes, le tout surmonté d’un œil dans son dos. Les dessins sur ses membres étaient plus abstraits et les symboles qu’ils comportaient étaient inconnus.

-Aucun changement dans son état, Yelera ?
-Pas pour l’instant, Altesse. Nous l’avons soigné du mieux que nous pouvions et ses jours ne sont pas en danger mais il a pris de violents coups qui auraient pu être fatal à beaucoup de personnes. Je pense qu’il va mettre du temps avant de se réveiller. Qu’avez-vous pu trouver avec le corps de Pirnonak ?
-Pas grand-chose. On ignore tout de la magie altérée qui était présent chez lui et de sa transformation. Je dois bien avouer qu’on est dans le noir complet avec Pirnonak. Est-ce que l’examen de l’Assassin a donné quelque chose ? Un indice sur qui il est ?
-Je crains que non, Altesse. Comme nous le soupçonnions, ni un humain, ni un Adolk et encore moins un elfe.
-Est-il possible que son apparence soit due à la magie, une transformation temporaire ou permanente ?
-Non, nous y avions pensé mais il s’est avéré qu’il n’y a aucune magie active sur l’Assassin. Cette apparence est la sienne. J’ai également fait des recherches sur plusieurs ouvrages, mais aucun ne mentionne un tel être, même dans les plus anciens. La situation est identique pour ses tatouages. Toutefois l’analyse de sa magie indique qu’une partie de celle-ci est de même nature que la magie altérée qu’on a ressentie chez Pirnonak. Le reste de ses flux magiques sont totalement différents des nôtres.
-Donc à part le fait qu’une partie de sa magie est cette magie dont on ignore l’origine, on ne sait rien de lui. Comme Pirnonak.
-Exact.

Le Prince Ankan soupira en se passant la main sur le visage :

-Très bien, on doit désormais attendre qu’il se réveille. Tu devrais te reposer un peu Yelera, tu n’as pas cessé de le soigner et de le surveiller.
-Et vous et Gualir n’avez pas cessé d’examiner le corps de Pirnonak. Ne vous en faites pas, Altesse, je suis peut être petite, mais je suis résistante, répondit Yelera avec un grand sourire. Je surveillerai le prisonnier jusqu’à ce qu’il se réveille.
-Comme tu veux mais reste prudente. On ignore comment il va réagir une fois réveillé. Il est à près tout démasqué et prisonnier.
-Entendu.

Le Prince Ankan se retira avec Gualir, laissant Yelera auprès de l’Assassin et entourée de gardes.

Le matin se levait à peine lorsque, dans la faible lumière de la salle, l’Assassin ouvrit ses yeux devenus plus clairs. Yelera, qui finissait de changer le bandage sur la tête du prisonnier, sursauta et recula de quelques pas. Les grandes oreilles de l’Assassin bougèrent légèrement tandis qu’il balayait du regard la salle de ses yeux redevenus pourpres. Yelera se retourna rapidement vers les gardes et s’exclama :

-Allez prévenir immédiatement le Prince Ankan et Sire Gualir ! Le prisonnier s’est réveillé !

2 des gardes s’exécutèrent et sortirent de la salle au pas de course tandis que Yelera fixait l’Assassin qui examinait du regard ses bandages et ses liens. Il se tourna par la suite vers l’elfe qui le regardait et plongea ses yeux dans les siens.

-Je vous reconnais. L’elfe chez Pirnonak, dit-il par télépathie.

Encore cette étrange voix venue d’ailleurs.

-En effet, répondit-elle d’une voix chantante. Nous vous avons ramenés après le combat et vous êtes désormais notre prisonnier.
-Au vu de ses liens, je m’en doutais. Je suppose que vous me préparez un interrogatoire.
-Et bien plus. Vous serez jugé pour les meurtres que vous avez commis envers les Adolk et les humains. Et personne ne voudra vous laisser en vie.

L’Assassin plissa les yeux et ses oreilles s’abaissèrent.

-Il le faudra pourtant.

Avant que Yelera ne réagisse à cette remarque, le Prince Ankan et Gualir pénétrèrent dans la pièce et s’avancèrent vers le prisonnier. Yelera s’inclina légèrement devant le Prince avant que celui-ci ne s’adresse à l’Assassin.

-J’attendais avec impatience votre réveil, Assassin. J’ai énormément de questions à vous poser, et je compte bien avoir des réponses, maintenant que vous êtes ici.

Le prisonnier se contenta de cligner des yeux.

-Qui êtes-vous ?
-Je pense que vous savez qui je suis, Altesse.

Le contact télépathique surpris un instant Ankan et Gualir. L’Assassin leur parlait à tous les 3.

-Au contraire, je ne sais rien de vous. Qui êtes-vous ? Qu’êtes-vous ?

L’Assassin leva les yeux un instant avant de répondre.

- Si vous tenez vraiment à avoir un nom, vous pouvez m’appeler Tarera. Les miens étaient les Andela. Vous ne nous avez jamais connu. Adolk, Humain, Elfe, aucun d’entre vous ne nous a jamais connu jusqu’à aujourd’hui. Sachez simplement que les miens ont côtoyé vos ancêtres, il y a très longtemps.

Le groupe resta quelques secondes décontenancé.

-Impossible. Les elfes existent depuis déjà 550 ans et cela fait presque 1000 ans que les Adolk et les Humains tels qu’ils sont aujourd’hui sont apparus. Si vous avez connus nos ancêtres, vous êtes âgé de bien plus de 1000 ans. Personne ne vit aussi vieux !

L’Assassin ne répondit pas et se contenta d’un mouvement d’oreilles.

-Et pourquoi n’avons jamais vu un des vôtres depuis tout ce temps ?
-Ils sont tous morts.

Le Prince marqua une autre pose.

-Vous êtes…le dernier ?

Tarera se tourna vers lui.

-Je suis la dernière, en effet.

L’étonnement se lut sur le visage du groupe princier. La dernière ?? Tarera sembla comprendre la raison du silence de ses interlocuteurs.

-M’avez-vous prise pour un mâle ?

Le Prince Ankan toussa un coup avant de changer de sujet.

-Tarera, pourquoi tous ces meurtres ? Pourquoi assassiner autant de personnes ?

Cette fois-ci, la prisonnière prit un long moment avant de répondre.

-Parce que ce monde a suffisamment souffert ainsi. Le passé doit rester dans le passé.
-Et pour stopper la souffrance, vous tuez des gens ?
-Je n’attends pas que vous comprenez. Les gens que je tue doivent mourir, rien de plus, rien de moins.

Ces réponses évasives ne satisfaisaient pas le Prince qui s’impatienta.

-Alors expliquez-nous ! Pourquoi ces meurtres ? Pourquoi toutes ces personnes doivent mourir ?
Tarera semblait aussi s’agacer.

-Peut-être auriez-vous préféré que je vous laisse dans votre cellule chez Pirnonak ? Là où personne ne vous aurait retrouvé.

Un blanc se posa entre l’interrogateur et la prisonnière, que Yelera s’empressa de combler.

-Et qui était Pirnonak au juste ? Quelle est la nature de la magie qu’il employait ?
-Il était simplement un homme qui a été attiré du mauvais côté. Quant à sa magie, elle est très ancienne et profondément altérée. C’est tout ce que vous avez besoin de savoir.

Décidément, même si elle n’était pas récalcitrante à parler, leur prisonnière ne répondait pas vraiment à leurs questions, pensa Yelera. Et le reste de l’interrogatoire ne donna pas de meilleurs réponses, Tarera se contentant de réponses évasives ou de se taire. Après une bonne heure de questions sans réponses, Ankan fit cesser l’interrogatoire et ordonna à ce que leur prisonnière soit transférée dans les geôles du palais princier sous bonne surveillance. Gualir et ses hommes s’exécutèrent et emmenèrent Tarera hors de la salle. Le Prince se tourna alors vers Yelera :

-Transmets un message à mes parents et aux souverains humains. L’Assassin sera jugé ici, dans une semaine.

Yelera s’inclina et sortit également de la salle, laissant Ankan seul avec ses pensées. Une personne d’une race ancienne et oubliée qui tue des gens pour un but incertain. Le Prince soupira : le procès n’allait pas être simple.

Pendant ce temps-là, Gualir avait amené Tarera dans sa cellule, dans les sous-sols du palais. La cellule et ses barreaux étaient gravés de symboles magiques, afin d’empêcher les prisonniers d’utiliser leurs pouvoirs. Le garde du corps laissa la prisonnière à l’intérieur, après lui avoir passé des chaînes aux poignets et aux chevilles. Après un dernier regard examinateur, les soldats partirent, laissant Tarera s’asseoir par terre. L’Andela soupira un coup puis retira ses nombreux bandages, qui dévoilèrent une peau intacte. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas été blessée à ce point et qu’elle avait mis autant de temps pour se régénérer. Un léger sourire apparut sur son visage : longtemps, c’était le mot. 2000 ans, avant son long sommeil. Elle releva la tête : ah, elle était maintenant dans le pétrin, enchaînée et prisonnière de ces Adolk. Ses oreilles se plaquèrent contre sa tête : Tarera avait une semaine pour s’évader car elle savait pertinemment qu’elle ne survivrait pas à ce procès. Pour tester les runes de la cellule, elle tenta de manipuler sa magie ; aussitôt les symboles de la cellule s’illuminèrent et sa magie fut réprimée. Tant pis, elle aurait essayé. Tarera s’installa aussi confortablement qu’elle put et médita : une semaine pour s’évader, une semaine.
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyMer 2 Sep - 0:38

Nirrtis j'attends tes critiques sur mes fautes Very Happy

-Mon fils, tu as fait ici un excellent travail, annonça le Roi Alid avec un sourire.
-Merci Père, mais je…
-Pas de mais, fils. Tu as réussi un exploit en capturant cette Tarera, nous permettant ainsi de la juger pour tous ces crimes.
-Sa capture n’a été possible que par son état après notre âpre combat contre Pirnonak.
-Il est bien dommage, en revanche, qu’il ne s’en soit pas sorti vivant, intervient la Reine Akas. Il aurait pu nous en dire davantage.
-Nous ne le saurons jamais, je crains, Mère, répondit le Prince Ankan.

Les souverains Adolk et leur fils discutèrent tandis qu’ils s’avançaient vers la grande salle de réception du palais princier, qui servira pour le procès de Tarera. Pour éviter de lui donner une chance de s’évader, le Roi et la Reine avaient donnés leurs permissions pour qu’exceptionnellement, le procès se déroule directement dans la demeure du Prince. Ankan et Gualir s’étaient coordonnés pendant la semaine qui s’est écoulée afin de renforcer la sécurité et de surveiller tous les coins qui pourraient servir d’échappatoire. Yelera, après avoir contacté tous les royaumes humains et Adolk concernés par l’affaire, avait réunis une grande quantité importante de rapports, témoignages et preuves pour le procès. Elle avait, avec Gualir, en outre rendu plusieurs fois visite à leur prisonnière pendant leurs rares temps disponibles pour tenter d’obtenir de nouvelles réponses et de s’assurer que Tarera ne tentait rien, mais l’Andela les avait ignoré et s’était contentée de rester assise, en silence. Elle n’avait jamais ouvert la bouche, même en présence du Roi et de la Reine, qui s’étaient rendus rapidement à sa cellule. Son apparence avait étonné les souverains, mais ils étaient bien décidés à la juger pour les meurtres, même si le fait de juger la dernière survivante d’une espèce oubliée ne les mettait pas à l’aise.

Le soir avant le procès, alors que tous finissaient les préparatifs pour le lendemain, Tarera, dans sa cellule, prit une longue inspiration avant d’expirer : elle était prête pour son jugement. Malgré les visites qu’elle avait eues au cours de la semaine, elle avait réussi à mettre ses pensées en place. Demain elle allait faire face à une foule en colère à visage découvert. Le procès sera surement stressant mais elle se devait de rester concentrée pour la suite. Pas question que tout s’arrête maintenant, pas après tant de sacrifices. Résolue, l’Andela décida de gagner quelques forces en se reposant avant son procès le lendemain.

Gualir et plusieurs de ses gardes vinrent la chercher le lendemain matin, lorsque le soleil était déjà haut dans le ciel. Tarera se vit enchainée aux pieds, aux mains et au cou avec des menottes gravées des mêmes runes que celles de sa cellule. Après être passé dans plusieurs couloirs, le groupe arriva devant les 2 grandes portes de la salle de réception, d’où se faisaient entendre un brouhaha, gardées par plusieurs autres gardes. Après un discret regard envers Tarera, Gualir fit signe à ces hommes d’ouvrir les portes et ils pénétrèrent dans la salle lumineuse. A l’ouverture des portes, les très nombreux humains et Adolk présents dans la salle remplie, se tournèrent d’un même mouvement et un silence accueilli Tarera et les soldats. Des murmures d’étonnement et de stupéfaction les accueillirent tandis que tous dévisageait le visage de ce mystérieux Assassin. Peu de temps après, ce fut des cris de colère, des menaces et des injures qui accompagnèrent Tarera jusqu’à l’estrade en bois au milieu de la salle. L’Andela se contenta de garder la tête haute en plaquant ses oreilles contre son crâne. Une fois montés sur l’estrade, Gualir attacha solidement au piédestal s’y trouvant Tarera puis se plaça derrière elle, ses soldats se plaçant autour de l’estrade. Tarera fit face alors aux souverains Adolk et humains, assis au fond de la salle et se tint en silence, tandis que les cris autour d’elle s’intensifiaient, les personnes vociférant à son encontre. Après quelques instants, le Roi Alid se leva et la foule se tut progressivement. Le Roi se tourna alors vers son fils le Prince qui se leva à son tour :

-Moi, le Prince Ankan, héritier du trône Adolk, je déclare le procès de l’Assassin Tarera ouvert. Le prisonnier est accusé du meurtre de 17 personnes au sein de royaumes humains et Adolk. Dame Yelera.

Derrière le trône du Prince apparut Yelera qui, avec 2 autres elfes, posa sur la table devant les trônes les nombreux rapports liés aux assassinats.

-Ces rapports relatent toutes les informations sur les meurtres perpétrés par l’accusé. Celui-ci a t-il quelque chose à dire avant que le procès continue ?

Les yeux se tournèrent vers Tarera qui se contenta d’un léger mouvement de tête négatif. Le Prince plissa légèrement les yeux avant de reprendre :

-Très bien. Tous ces meurtres ont été réalisés avec une grande précision et ont tous finis de la même manière : un pieu de magie planté dans la tête de la victime et toutes ces personnes appartenaient aux hauts rangs hiérarchiques de nos sociétés. Nous savons avec certitude que tous ces meurtres ont été l’œuvre d’une seule personne : l’accusé.

La foule émit de nouvelles vociférations, mais une voix sortit rapidement du lot. L’assistance se tourna alors vers un Adolk aux cheveux aussi noirs que la nuit et aux yeux verdoyants. Ses longues cornes torsadées, trahissant un âge proche des 400 ans, suivaient la courbe de son crâne.

-Une question, si vous me le permettez, Altesse, dit-il avec un léger sourire malicieux.
-Allez-y.
-Comment pouvez-vous savoir que l’accusé a bien tué toutes ces personnes ? J’ai entendu parler de l’assassinat de la Première Conseillère Raonink, mais qu’en est-il des autres ? Des cristallisations de magie, beaucoup de personnes sont capables de les réaliser.

Le Prince leva légèrement la tête en dévisageant l’Adolk :

-Nous le savons, parce que les pieux utilisés lors des assassinats sont faits d’une magie qui n’est pas utilisé par les nôtres ou par les elfes. Cette magie ne s’est retrouvée que sur l’accusé.

Sans se départir de son léger sourire, l’Adolk s’inclina :

-Entendu, Altesse. Pardonnez-moi de l’interruption, dit-il en faisant un clin d’œil que seule Tarera fut en mesure de voir.

L’Andela abaissa légèrement ses oreilles tandis que le Prince continua le procès.

-Maintenant que tout a été exposé, est ce que l’accusé a quelque chose à dire pour sa défense ?
Encore une fois, Tarera se contenta d’un signe négatif de la tête. Le Prince Ankan se tourna alors vers les dirigeants Adolk et humains puis la foule :

-Puisque l’accusé ne veut rien ajouter, il est temps de décider de la sentence à appliquer pour les meurtres commis.

Un énorme vacarme retentit alors dans la salle, tandis que les souverains se réunissaient pour débattre. Yelera, ainsi que plusieurs Adolk et humains qui se tenaient derrière les dirigeants se déplacèrent dans la foule réunie en groupe pour recueillir les avis. Telle était la façon de procéder des Adolk : la foule participait aussi au jugement, l’avis majoritaire étant choisi. Gualir et ses hommes se tenaient aux aguets car c’était ici qu’il y avait le plus de probabilités d’attaques envers l’accusé. Surplombant la foule sur l’estrade, Gualir remarqua que pendant quelques brefs instants, Tarera et l’Adolk qui était intervenu dans le procès s’échangèrent des regards, avant que celui-ci ne sorte de la salle. Après une longue heure de débat, les votes cessèrent et après consultation, la sentence fut choisie. Le Prince Ankan leva les bras pour obtenir le silence :

-La sentence a été choisie. Demain à l’aube, l’accusé sera exécuté sur le parvis du palais, par surcharge de magie, entraînant la destruction du corps.

La foule applaudit et rugit de joie, tandis que Gualir et ses gardes détachaient Tarera et l’emmenaient hors de la salle. L’Andela ne dit pas un mot tandis qu’on la remettait dans sa cellule mais une fois seule, ses pensées s’agitèrent : explosion du corps. Elle n’avait pas prévu une telle sentence, car elle était peu commune. Demain au lever du soleil. Elle n’avait plus beaucoup de temps.

Alors que la prisonnière ruminait dans ses pensées et pendant que la foule quittait le palais, le Roi Alid et la Reine Akas se tournèrent vers leur fils qui soupirait :

-La sentence est tombée, demain tout sera finit, dit la Reine.
-En effet, Mère, mais je me dis parfois que ce n’est pas une bonne chose.
-Pourquoi donc, mon fils ? questionna le Roi.
-C’est le seul membre d’une espèce disparue et on ne sait rien à son propos. Ni la raison de son comportement. Une fois qu’elle sera morte, beaucoup de questions resteront sans réponses.
-Mais plus aucun Adolk ou Homme ne mourra de sa main, lui répondit la Reine. Il est vrai qu’il aurait été mieux de la rencontrer dans d’autres circonstances, mais elle a fait un choix de vie que nous ne pouvons tolérer.
-Je sais Mère.
-Tout se terminera demain, fils, conclu le Roi. Après son exécution, tout se terminera.

Tandis que les souverains se retiraient dans leurs quartiers, le Prince Ankan retrouva Yelera et Gualir dans un bureau privé. Aucun n’était satisfait de la situation.

-Je ne peux m’empêcher de dire qu’on ne devrait pas la tuer, dit dans un soupir le Prince.
-Je dois bien avouer que j’aurai aimé la connaître avant sa mort, répondit Yelera. Qui est-elle vraiment, qui étaient les siens, pourquoi tout ça… mais demain matin, toutes ces questions n’auront plus d’importance.
-Si seulement nous en savions plus, nous sommes dans le noir total. Des choses nous échappent, conclu Gualir.

Les 3 amis restèrent en silence quelques instants avant que Gualir relève la tête, une idée en tête.

-En y repensant, l’Adolk qui est intervenu pendant le procès semblait avoir un lien avec Tarera.
-Qu’est ce qu’il peut bien te faire dire ça ?
-Je ne sais pas trop, mais pendant le débat de sentence, ils ont échangé des regards comme s’ils se connaissaient. C’était étrange.
-Cet Adolk ne me disait rien, réfléchit le Prince. Et vous ?

Yelera et Gualir firent signe que non.

-C’est peut-être un peu tard, mais je vais aller interroger les souverains présents à son propos. On ne sait jamais. Yelera pourrais-tu interroger quelques citoyens présents au procès ? Peut-être que quelqu’un le connait. Gualir, vois avec tes gardes.

Ils acquiesçèrent et tous sortirent de la salle en quête de réponses, mais en fin d’après-midi, personne ne connaissait cet Adolk. Quand la nuit tomba, le groupe princier décida d’aller se reposer avant la dure matinée du lendemain.

Au plus noir de la nuit, dans sa cellule, Tarera releva soudainement ses longues oreilles. Un bruit de pierres frottant les unes contre les autres se fit entendre sur sa gauche, au bout du couloir des cachots. Elle vit les gardes s’avancer en direction du bruit et soudain, des bruits de bagarre puis le son lourd de corps tombant au sol se firent entendre. Des bruits de pas qu’elle connaissait bien résonnèrent dans le couloir et après quelques instants, l’Adolk qui était intervenu lors du procès, apparut devant les grilles de la cellule, un trousseau de clés en mains et son sourire malicieux sur le visage :

-Et bien ma chère Tarera, te voilà dans de beaux draps.
-J’ai été imprudente. Fais-moi sortir d’ici, Kirpan.
-Très bien princesse, dit l’Adolk en ouvrant la cellule et en détachant Tarera.

Après un rapide massage de ses poignets, l’Andela et l’Adolk sortirent sur la pointe des pieds des cachots et se dirigèrent vers le fond du couloir. Tout en marchant, Kirpan tendit le sac dans son dos à Tarera :

-Tes affaires, princesse.
-Merci.
-Tu sais, quand j’ai appris les circonstances de ta capture, j’ai cru que tu allais mourir, princesse. De ce que j’ai entendu, tes blessures n’étaient pas légères.
-Pirnonak était plus puissant que ce à quoi je m’attendais.
-Heureusement que ce preux Prince et ses acolytes étaient là.
-Ils n’auraient jamais dû être là-bas. Ils se sont mêlés de ce qui ne les regardait pas.
-Est-ce aussi mal ? Tu vas avoir besoin de monde bientôt.

Tarera ne répondit pas et se contenta de suivre l’Adolk qui les fit s’engouffrer dans un passage secret situé sous une dalle du sol d’une cellule. Une fois sous terre, Kirpan remit la dalle à sa place et tous deux disparurent. Lorsque les gardes se réveillèrent, peu de temps après, ils sonnèrent l’alerte aussitôt, mais lorsque Gualir, Yelera, le Prince Ankan et ses parents rejoignirent la cellule de Tarera, il était trop tard : la prisonnière était parti depuis longtemps. Un autre garde leur apprirent que les effets de Tarera s’étaient volatilisés eux aussi. Encore une fois, elle leur avait échappé.
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyJeu 17 Sep - 21:43

Un très long chapitre ce coup-ci Smile

L’évasion de Tarera fit énormément de bruit les jours qui suivirent. Les souverains humains étaient extrêmement en colère  que les Adolk laissent échapper la prisonnière et le Prince Ankan fut personnellement désigné responsable. La possibilité d’un complice Adolk n’arrangea pas la situation et les tensions au palais furent telles que les diplomates présents durent utiliser tous leurs talents pour éviter une catastrophe. Les différents souverains humains finirent par quitter le palais, en rompant au passage la collaboration avec les Adolk sur l’affaire de l’Assassin, qu’ils voulaient gérer seuls désormais. Le Prince et ses parents restèrent seuls plusieurs heures durant avant de convoquer les autres dirigeants Adolk. Le conseil mit un long moment à débattre de la marche à suivre, suite à l’évasion de la prisonnière et au départ des humains dans l’affaire. De toute évidence, ils devaient la retrouver au plus vite, si possible en se servant de son probable complice. Un complice qui intriguait beaucoup de personnes, puisqu’apparemment, personne ne le connaissait. Les Adolk s’accordèrent sur une enquête couvrant tous leurs territoires afin de découvrir l’identité de cet Adolk. Quant à Tarera, maintenant que son apparence était connue, ils décidèrent de placarder son visage partout dans leurs contrées pour tenter de la ralentir. Des poursuivants avaient été envoyés juste après la découverte de sa fuite, mais pour l’instant sans succès. Quand tous furent d’accord, les Adolk quittèrent un à un la pièce, ne laissant que le Prince Ankan, ses parents, Gualir et Yelera.

-Yelera, j’aurai un service à te demander.
-Bien sûr, Altesse.
-Pourrais-tu porter un message aux anciens de ton peuple ? Je sais bien que les elfes ne se mêlent pas des affaires qui ne les concernent pas mais si, par hasard, ils avaient des indices…
-Je leur porterai le message, Altesse, et leur ferai part de la situation. Vous pouvez compter sur moi.
-Merci Yelera. Gualir, j’aimerai aussi que tu portes ce message de ma part à ta famille. Je sais que les humains ont choisi de ne plus coopérer avec nous mais si tu…
-Ne vous en faites pas, Altesse. Je transmettrai le message.
-Merci à vous deux. Essayons de les retrouver à présent, conclua le Prince alors que le groupe sortit de la salle.

Alors que le Roi Alid et la Reine Akas se retirèrent dans leurs quartiers, le groupe princier se rendit dans le bureau du Prince où il écrivit les lettres destinées à la famille de Gualir et aux anciens des elfes. Yelera et Gualir passèrent la soirée à se préparer pour leurs voyages respectifs avant de partir le lendemain, aux aurores. Juchés sur leurs montures respectives, à la sortie de la ville, les 2 amis adressèrent une dernière salutation aux souverains avant de se lancer chacun de leurs côtés vers leurs destinations.

      Gualir se dirigea vers son royaume d’origine, le Nerak, loin au nord, là où les premiers humains avaient vécus. Il fallut plusieurs jours de voyage à la monture du garde pour l’amener à destination, dans les steppes qui composent les royaumes des humains. Alors que le soleil se couchait, après 6 jours de voyage, Gualir arriva à sa destination, une petite ville de roches claires. Le garde s’arrêta un instant : cela faisait plusieurs années qu’il n’avait pas vu ce paysage, depuis sa dernière visite. Gualir fit avancer finalement sa monture à l’intérieur de la ville, dont les maisons aux étroites fenêtres et même les rues étaient faites de la même roche blanche. Il s’avança jusqu’à atteindre une grande demeure, située un peu à l’écart. A son arrivée devant le petit parvis, un palefrenier dans la force de l’âge qui s’occupait de 2 chevaux, se retourna et ses yeux s’écarquillèrent de surprise.

-Maître Gualir. Cela faisait si longtemps, s’exclama-t-il en accourant vers le garde qui mettait pied à terre.
-Zoltan, cela me fait plaisir de te voir, dit le garde avec un grand sourire. Toujours à t’occuper des chevaux à ce que je vois.
-En effet, Maître. Rien ne pourrait me séparer de ces braves bêtes. La vôtre a d’ailleurs l’air fatiguée, je vais tout de suite m’en occuper.
-Merci Zoltan. Dis-moi, ma sœur est-elle là ?
-Oui, elle vient tout juste de rentrer.

Pour confirmer ces dires, une femme qui semblait avoir le même âge que Gualir, sortit de la maison avec un grand sourire sur le visage, ses yeux gris pétillants de joie.

-Mon frère ! Quel bonheur de te voir après tout ce temps ! dit-elle en se jetant dans ses bras.
-Nirane. Je suis contente de te revoir. C’est vrai que cela fait 5 ans que je n’étais pas revenu.
-Cela fait bien trop longtemps, entrons vite, tu vas tout me raconter, dit Nirane en empoignant le bras de son frère.

Ils rentrèrent tous les 2 dans la maison et traversant le hall, Nirane guida Gualir vers un petit salon où ils s’installèrent sur un petit canapé.

-Dis-moi tout, Gualir, dit Nirane en réajustant ses longs cheveux châtain. Que viens-tu faire ici ? Qu’as-tu fait pendant ces 5 ans ? Comment vont tes amis ? Raconte-moi.
-Ces 5 dernières années ont été relativement calme, tu sais. Je me suis contenté de veiller sur le Prince Ankan chez lui. Les mois qui se sont écoulés ont été plus mouvementés. Je suppose que tu as entendu parler de cet Assassin qui a tué pas mal de monde à travers nos royaumes et ceux des Adolk ?

Nirane acquiesça.

-Le Prince Ankan a été chargé de le retrouver pour le compte des royaumes Adolk. On a finalement réussi à l’attraper mais il y a quelques jours, il s’est évadé juste avant sa mise à mort.
-C’est affreux !
-Oui. De plus, les dirigeants humains ont décidé de couper les ponts avec les Adolk pour trouver cet Assassin par eux-mêmes. Et c’est d’ailleurs pour ça que je suis ici aujourd’hui. Le Prince Ankan a une faveur à te demander.
-Laquelle ?

Gualir sortit la lettre du Prince de sa sacoche et la tendit à sa sœur, qui l’ouvrit. Après quelques instants à la lire, elle se retourna vers son frère :

-Il voudrait que je parle à notre petit frère pour essayer de le convaincre de vous aider ?
-Oui. Il me semble que Darol est toujours proche de sa mère, Notre Reine. Peut-être pourrais-t-il lui parler. Es-tu toujours en contact avec lui ?
-Je le vois fréquemment. Nous avons toujours des relations…privilégiées.
-Merci ma sœur. Comment va-t-il ? Depuis tout ce temps, je n’ai presque plus de nouvelles le concernant.
-Il va bien, sa femme a donné naissance à un autre enfant, une fille. Toutes les 2 vont bien.
-J’ai appris qu’il y avait eu des complications à l’accouchement, je suis heureux que tout ce soit bien passé. Crois-tu que tu pourras lui passer le message ?
-Je lui donnerais aussi rapidement que possible, ne crains rien. En attendant, tu vas bien rester un peu ici ?
-Juste cette nuit, le temps que ma monture se repose. Je dois rentrer rapidement pour reprendre mon poste près du Prince.

Avec un doux sourire, Nirane se blottit contre son frère.

-Ah il a bien de la chance ce Prince de t’avoir à ces côtés. Mais pour l’instant, tu as besoin d’un bon repas avec des plats locaux. Je suis sure que tu en meurs d’envie, cher frère.
-Et comment !
-Il y a des vêtements propres dans ta chambre, va te changer, je vais m’occuper de tout.

Tandis que sa sœur se rendait dans les cuisines pour préparer le repas avec sa cuisinière, Gualir se faufila au fond du hall et entra dans une large pièce, au mobilier simple. Le garde s’installa un instant sur son lit et contempla la pièce faite de pierre et de bois : qu’il était bon d’être, même pour juste une nuit, chez soi. Sa sœur et cette maison lui avaient tant manqué. Même si son poste de garde du corps princier l’occupait beaucoup, le mal du pays le prenait parfois. Les derniers évènements avaient été intenses et retrouver ses racines lui allégeaient les épaules. Après quelques instants dans le silence de sa chambre d’enfance, Gualir se leva et retira son équipement, les échangeant pour des vêtements bien plus simples. Une fois habillé, il ressortit de sa chambre et rejoignit sa sœur dans les cuisines. Elle et la cuisinière était en plein préparatif et Gualir ne put s’empêcher de rester à l’entrée, les regardant s’affairer en humant les délicieuses odeurs qu’il connaissait si bien.

-Cette cuisine m’avait manqué aussi, dit finalement Gualir avec un sourire.

Les 2 femmes se retournèrent et la cuisinière, une petite femme d’environ 80 ans, trottina vers lui :

-Ah Maître Gualir, c’est si bon de vous voir à la maison.
-C’est bon de te voir aussi, Mirle. Tu es toujours aussi splendide.
-Et vous êtes toujours un fringuant jeune homme, Maître. Nous étions en train de faire le repas avec Maitresse Nirane.
-Y a-t-il quoique ce soit que je peux faire pour vous aider ?
-Si tu y tiens tant que ça, mon frère, mets nous les couverts et dit à Zoltan de laisser les chevaux le temps du repas.

Se détachant de Mirle, Gualir se rendit près du palefrenier et installa la table pour un grand repas qui dura tard dans la nuit, chacun racontant ce qui s’était passé durant les années d’absence de Gualir. Après un dernier verre, il était temps pour tous de se reposer, avant le départ du garde du corps, le lendemain matin. Pour la 1ère fois depuis longtemps, Gualir put s’endormir paisiblement et le réveil aux aurores le lendemain matin fut pour une fois dur. Après un copieux petit déjeuner et une fois son équipement remis, Gualir retrouva sur le parvis de la maison sa sœur et les serviteurs qui l’attendaient. Le garde du corps enlaça pendant quelques instants chaque personne, s’attardant un peu plus dans les bras de sa sœur.

-Prend bien soin de toi, ma sœur. Je reviendrai dès que je pourrais.
-Sois prudent, mon frère. Et ne t’en fais pas, je parlerai à notre grand frère, sois tranquille.
-Merci encore, Nirane. Merci à vous tous, dit Gualir avant d’enfourcher sa monture.

Juste avant de partir, Mirle lui tendit un petit sac qu’il prit avec interrogation.

-Quelques biscuits de chez nous, pour le voyage.
-Merci Mirle.

Après une dernière salutation à sa famille, Gualir lança sa monture à travers la ville et repris le voyage vers le palais du Prince Ankan.

Alors que Gualir était parti dans la direction du nord, Yelera, sur son puissant cervidé, filait à grand train vers le sud et vers les immenses et profondes forêts qui abritaient le peuple des elfes. Rapide et infatigable, sa monture l’amena à sa destination en moins d’une semaine, alors que le meilleur cheval ou Teran aurait mis le double de temps. Le soleil était haut dans le ciel lorsque l’elfe arriva à un petit village elfique, Irdenal, à l’orée de la forêt. Ce village était un passage obligé pour tout elfe ou étranger voulant pénétrer leur territoire. A son approche, les portes en bois du village s’ouvrirent et 2 élégants elfes, l’un avec les cheveux roux, l’autre arborant une chevelure argentée, accueillirent Yelera.

-Bienvenue, Yelera, ambassadrice des elfes et des Adolk. Que nous vaut votre visite ? demanda l’elfe roux.
-Je souhaiterai rencontrer nos Sages pour discuter.

Les 2 elfes se tournèrent l’un vers l’autre puis le second elfe répondit.

-Qu’il en soit ainsi. Les Sages se trouvent actuellement à la Cascade de la Lune claire.
-Entendu, merci de votre indication.

Les elfes s’écartèrent pour laisser Yelera passer à travers le village, fait de maisons en bois dont la base était ancrée au sol. Tout était délicatement sculpté, des façades des habitations aux sources lumineuses qui parsemaient les voies. De l’autre côté du village, d’autres gardes elfes lui ouvrirent les portes, donnant sur les denses forêts abritant son peuple. Yelera se lança sur les sentiers, rapidement délimités par les lumières magiques qui éclairaient la voie. Il fallut encore à Yelera plusieurs heures avant d’atteindre sa destination, un campement simple fait de d’une grande tente entourée de plus petites et habité par une dizaine d’elfes, au pied d’un petit étang formé par une grande cascade. A son arrivée, plusieurs elfes se levèrent et allèrent à sa rencontre. Yelera put voir, alors qu’elle posait pied à terre, qu’elle était accueillie par de jeunes elfes en tenue simple, très différente des tenues ordinaires des elfes, plus recherchées. Les apprentis des Sages, ceux qui allaient les succéder sur l’histoire du monde et du peuple elfique. Un des jeunes elfes, une jeune femme aux cheveux et aux yeux noirs entama la conversation.

-Dame Yelera, quel joie de vous voir. Que nous vaut l’honneur de votre visite ?
-Je suis ici pour parler aux Sages. Sont-ils disponibles pour me rencontrer ?
-Nous le sommes, Yelera, dit une forte voix provenant de la grande tente. Viens, approches. Apprentis, reprenez votre apprentissage.

Tandis que les jeunes elfes reprenaient leurs places et les livres qu’ils avaient en main, Yelera se rendit sous la tente des Sages, les plus vieux membres elfiques âgés de 550 ans, qui guidaient leur peuple à travers le temps. Vêtus de vêtements à peine plus travaillés que ceux de leurs apprentis, ils suivirent du regard celle qui s’installait devant eux.

-Bienvenue à toi, jeune Yelera.
-Merci de m’accueillir pendant vos séances d’apprentissages, Sages.
-Il est toujours bon de saluer le retour d’un membre itinérant. De quoi veux-tu discuter avec nous ?
-Je sais, Sages, que notre peuple tend à ne pas se mêler des affaires des autres peuples, mais le Prince Ankan des Adolk aimerait votre aide sur une affaire importante.

Yelera sortir de l’intérieur de sa tunique la lettre du Prince qu’elle tendit au Sage face à elle. Celui-ci l’ouvrit et la lut avant de la tendre aux autres.

-Comme tu l’as dit, Yelera, nous ne nous mêlons presque jamais des affaires des autres. Ton Prince devrait le savoir aussi.
-Nous le savons mais cette affaire nous est importante. J’espérai qu’au moins, vous pourriez nous dire ce que vous savez sur l’être qu’est cette Tarera.
-Que peux-tu nous en dire ? intervient un autre Sage.
-Peu de choses, je le crains. Elle se dit vieille de plus de 1000 ans, appartenant à un peuple appelé les Andela. Elle porte également d’étranges tatouages sur son corps, dont les symboles me sont inconnus. Elle n’a communiqué avec nous que par télépathie. Elle est un vrai mystère pour nous et nous nous demandions si vous saviez quelque chose à son sujet.
-Présentes nous ton esprit et tes souvenirs. Cela nous donnera un aperçu clair.

Yelera acquiesça et laissa ses souvenirs de ses rencontres avec Tarera refaire surface. Les Sages pénétrèrent alors son esprit pour les examiner en détails. Après quelques minutes d’examen mental, ils se retirèrent pour réfléchir à ce qu’ils avaient vus.

-Une bien étrange apparence, en effet. Je n’en ai jamais vu de telle.
-Ce nom qu’elle a donné, Tarera, songea un des Sages.
-Cela vous rappelle quelque chose ?
-C’est très vague, mais il me semble avoir déjà entendu ce mot. Dans ma jeunesse.
-Lorsque l’on a reçu une leçon sur nos ancêtres humains, je me souviens, intervient un 4ème Sage. Nos parents nous enseignaient à l’époque le peu de connaissances sur nos ancêtres que nous possédions, expliqua-t-il devant le regard interrogateur de Yelera. Notamment quelques mots dans la langue originelle humaine. Tarera, Tarera…
-Elue, Lumière. Ce mot a plusieurs traductions mais toujours la même signification. Une notion d’espoir, répondit un autre Sage.
De l’espoir, pensa Yelera. Mais de l’espoir pour qui ou pour quoi ?
-Ce mot viendrait donc de l’ancienne langue des humains, dit-elle. Cela voudrait dire qu’elle n’a pas menti sur son âge et qu’elle a bien connu nos ancêtres. Mais pourquoi personne ne se souvient de son peuple ?
-Peut-être est-il simplement trop vieux, et cette connaissance s’est perdue dans les siècles écoulés.
-Je dois dire que cette mystérieuse Tarera m’intéresse, intervint le dernier Sage. Le dernier membre d’un ancien peuple disparu au moins aussi vieux que nos ancêtres.
-Acceptez-vous de nous aider à en savoir plus ?
-Nous allons y réfléchir. Laisse-nous seuls pour l’instant.
-Entendu, Sages, acquiesça Yelera en se relevant.

L’elfe quitta la tente et rejoignit sa monture, sous les regards des apprentis. Les Sages allaient surement en avoir pour un certain temps, aussi Yelera descella son partenaire de voyage et le laissa partir vagabonder dans la forêt. Installant ses affaires légèrement à l’écart du campement, elle se mit à méditer au pied de la cascade, afin de se reposer et d’attendre la décision des Sages. L’un d’eux ne ressortit de la tente qu’après 2 heures et vint s’installer près de Yelera.

-Nous nous sommes mis d’accord.
-Quel est votre décision, Sage ?
-Nous allons tenter de chercher dans nos archives toute mention de ta mystérieuse Tarera ou de son peuple. Toutefois, nous n’aiderons pas le Prince Ankan par rapport aux meurtres qu’elle a commis.
-Je vous remercie infiniment pour l’aide que vous nous apportez, dit Yelera en s’inclinant.
-Nous te ferons parvenir ce que nous apprendrons par messager. Nous essayerons au mieux d’éclaircir ce mystère.
-Merci de m’avoir accordé une audience, Sage. Je vous laisse désormais avec vos apprentis.

Alors que Yelera se levait pour s’apprêter à partir, le Sage lui murmura :

-Sois prudente sur ce chemin empli de brouillard, Yelera. Ne te précipite pas et analyse bien la situation. De ce que j’aperçois, cette Tarera pourrait être bien plus qu’un simple assassin.
-Merci pour ces conseils, Père. Je saurai être prudente.
-Va maintenant, ma fille. Amène ces nouvelles à ton ami.

Saluant le Sage une dernière fois, Yelera empoigna ses affaires et fit résonner un long sifflement à travers les arbres à destination de sa monture. Celle-ci la rejoignit un peu plus loin d’un pas souple et allongé. Une fois en selle, Yelera repartit en direction d’Irdenal mais à mi-parcours, quelque chose stoppa sa monture, devenue un peu nerveuse. Yelera resta quelques instants à contempler les arbres avant de dire.

-Sortez tout de suite de votre cachette. Je sais que vous êtes là.
-Hé hé c’est finalement vrai qu’il est dur de tromper les habitants de la forêt sur leur territoire, dit malicieusement une voix que Yelera reconnut tout de suite.

Sautant du sommet d’un arbre, Kirpan atterrit devant l’elfe, faisant renâcler sa monture. Tapotant son encolure pour la calmer, Yelera mit pied à terre et fit face à l’Adolk, le regardant d’un œil méfiant. Kirpan, toujours son petit sourire sur ses lèvres, s’installa sur un rocher moussu.

-Comme êtes-vous entré dans cette forêt ? Que me voulez-vous ? Je suppose que ce sont les questions qui trottent dans votre tête, ma chère, n’est-ce pas ?
-A peu de choses près en effet. Alors, que comment avez-vous pénétré dans cette forêt ? Et que me voulez-vous ?
-On ne côtoie pas un être millénaire pendant 150 ans sans apprendre quelques tours. Et ma princesse m’a dit que vous étiez la plus réceptrice à une conversation.
-Princesse ? Vous parlez de Tarera ?
-Je préfère l’appeler princesse. Mais je crois qu’elle n’aime pas trop.
-Alors vous êtes bien son allié. Vous l’avez aidé à s’échapper.
-Je préfère ami. C’est mieux. Et oui, je l’ai aidée à s’enfuir, je n’allai tout de même pas vous laisser la tuer.
-Parce qu’elle est Tarera, un espoir ?
-Mmmhh, je vois que vos Sages ont une réputation qui n’est pas usurpée. Même si elle ne se voit pas comme ça, les anciens humains ont appelé Tarera ainsi parce que c’est ce qu’elle est.
-Et pour quoi ou pour qui elle est un espoir ? Je ne pense pas que ces pauvres victimes ne l’ai vu ainsi.
-Je vous rappelle que sa dernière victime a tenté de vous tuer, vous et vos amis. Ne le plaignez pas trop.
-Si vous l’avez côtoyé depuis longtemps, alors vous devez savoir ce qui se passe.
-Ce qui se passe, c’est qu’elle essaye de sauver ce monde, seule, d’un ton soudainement sec. Un arbre pourri est apparu sur ces terres et avant de l’abattre, elle s’en prend à toutes les racines pour être sûr qu’il ne repousse pas.
-Et ses racines, ce sont les personnes qu’elle a tué ?
-Et il y en a encore beaucoup d’autres à couper avant d’abattre l’arbre.
-Et qui est cet arbre ?
-Tout ce que je sais à son propos, c’est qu’il est le responsable de la disparition de son peuple. Tarera n’a jamais voulu m’en dire plus. Mais ça me suffit amplement comme explication. Quelqu’un capable de détruire un peuple entier et ayant autant de petits sbires dans le monde ne peut qu’être éliminé.

Yelera resta silencieuse quelques instants, réfléchissant sur ce que cet Adolk venait de lui dire.

-Pourquoi me dire tout ça ?
-Parce qu’elle le veuille ou non, ma princesse va avoir besoin de monde à la fin. Je pense que vous avez pu gouter à la puissance de Pirnonak, l’autre jour. S’il n’est qu’une racine, je n’ose imaginer la puissance de l’arbre. Et je refuse qu’elle l’abatte seule.
-Vous souhaitez…qu’on l’aide ?
-Réfléchissez ne serait-ce que quelques instants. Laisseriez-vous un tel danger en vie ? Si vous étiez à la place de Tarera, que feriez-vous ?

Un long silence se posa entre les 2 êtres avant que Kirpan ne le rompe de sa voix malicieuse :

-Enfin, je vous ai délivré ce message et je vous demande juste d’y repenser la prochaine fois que vous voulez tuer ma princesse. Sur ce, madame l’ambassadrice, je vous laisse, conclu-t-il avant de se relever et de commencer à partir.
-Vous savez qu’on vous recherche activement et que je devrais vous emmener avec moi ?
-Allez-vous vraiment le faire ?
-Non, mais en échange d’une réponse à ma question ?
-Qu’elle est-elle ? demanda Kirpan avec un sourire.
-Comment va Tarera ?

La question décontenança Kirpan qui se reprit rapidement.

-Et bien, sa capture et la révélation de son apparence ne lui a pas plu, parce que désormais ses ennemis savent qui elle est. Et elle est fatiguée, vous ne lui facilitez pas vraiment la tâche.

Yelera ne put s’empêcher de détourner un instant le regard mais lorsqu’elle redressa la tête, Kirpan avait disparu. Se maudissant de son relâchement, elle fouilla les alentours de la forêt mais rien, il s’était volatilisé. Finissant par abandonner, elle reprit le chemin d’Irdenal et atteignant le village, demanda aux gardes si un Adolk avait été vu, mais la réponse fut négative. Décidément, son complice était aussi mystérieux que Tarera. Saluant les siens, elle reprit le voyage pour le palais princier d’Ankan, espérant qu’à son arrivée, de meilleures réponses l’attendaient.
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyLun 21 Sep - 22:11

Les jours qui suivirent le retour de Yelera et Gualir furent relativement calmes. L’annonce de l’aide des Sages elfes furent une bonne nouvelle, d’autant que personne ne s’attendait à ce qu’ils acceptent. Un messager elfique vint au palais princier, apportant avec lui des copies d’archives très anciennes. La famille de Gualir contacta également le Prince Ankan, lorsqu’un message provenant du Prince Darol lui-même promit de garder un œil à toute apparition de Tarera ou de son complice. Dans le palais on se répartit les tâches afin de tirer profit de ses alliances un maximum. Yelera plongea une nouvelle fois dans une étude des archives elfiques mais rapidement, ses pensées se détournèrent de ses investigations. Elle n’arrêtait pas de penser à sa discussion avec l’Adolk dans la forêt et à Tarera. Que devaient-ils vraiment faire à son sujet ? Ce que l’Adolk avait dit était-il vrai, combattait-elle vraiment quelque chose qu’ils ne voyaient pas ? La Conseillère Raonink faisait-elle vraiment partie d’un ensemble malveillant ? Toujours tant de questions et la seule personne capable d’y répondre était si loin. Yelera partagea ses doutes et ses questions avec Gualir et Ankan mais le Prince l’avisa qu’ils ne pouvaient agir librement, ils devaient aussi se plier à l’avis commun. A part les elfes, tous voulaient la tête de Tarera, et personne ne lâcherait prise. Toutefois le Prince avoua qu’au vu des nouveaux éléments apportés par les Sages et l’Adolk, il serait curieux de refaire face à Tarera. Mais il conseilla à Yelera de se reconcentrer sur les archives de son peuple, en attendant une nouvelle opportunité de rencontrer Tarera. L’elfe acquiesça et tous retournèrent à leurs tâches respectives.

Mais les jours calmes furent rompus lorsqu’un jour, en pleine journée, les flux magiques s’agitèrent brusquement, troublant la magie dans l’air. Les Adolk, les elfes et même les humains ressentirent cette perturbation. Les animaux eux-mêmes renâclèrent, piaffèrent ou s’envolèrent. Cette agitation fut suivit soudainement par une onde de choc magique qui se ressentit dans toutes les contrées, perturbant encore plus la magie présente dans l’air. Tout Elfe ou Adolk ne put faire le moindre sortilège, et toute magie active s’estompa. Celle contenue dans le corps de tout être vivant, plantes compris, fut brouillée. Adolk, Elfe, Homme, animaux, tous tombèrent à terre, inconscients. Les fleurs se fanèrent, les feuilles des arbres devinrent noires. Un silence de mort tomba sur les terres et ce pendant de longues heures. Les flux magiques ne retrouvèrent leur état normal qu’au cœur de la nuit. Redevenus stables ils purent de nouveau alimentés la vie. Les terres humaines furent les premières à se relever, les humains et les animaux se relevèrent, les plantes refleurirent. Les Adolk furent les suivants à se réveiller. Les elfes et leurs terres mirent plus de temps à se remettre mais à l’aube, tous étaient de nouveau sur pied et les bruits de la vie étaient de retour sur les terres. Toutefois la panique s’installa dans le cœur et la tête de tous, et même les elfes, si calmes et posés d’ordinaire, s’inquiétèrent de ce qui venait de se passer. Des messages pour les autres royaumes ne tardèrent pas à partir et en milieu de journée, une rencontre exceptionnelle entre les différents peuples s’arrangea. Les différents dirigeants décidèrent de se réunir au palais royal des Adolk sous la supervision de leur Roi et Reine quelques jours plus tard. 2 des Sages elfiques, dont le père de Yelera, vinrent, entourés d’une dizaine d’elfes. Le Prince Darol vint accompagner de sa mère la Reine Yltolane et sa garde rapprochée. Gualir, pour se rassurer, avait aussi invitée sa sœur. Si la rencontre fut un peu distante pour les deux frères, le Prince Darol apprécia de voir Nirane, bien que la Reine lançait des regards froids à elle et Gualir. Le Roi Alid et la Reine Akas accueillirent avec soulagement leur fils. Certains dirigeants de royaumes humains et Adolk furent également présents. Lorsque tout le monde fut prêt, le Roi Alid ouvrit la réunion :

-Nous sommes réunis ici extraordinairement pour parler de ce qui s’est passé lors de ce trouble magique sans précédent. Des rapports reçus, nous savons que nous avons tous subis une perte de connaissance pendant plusieurs heures due à la perte de stabilité des flux magiques. Tout est dû à une onde de choc magique d’origine inconnue. Avons-nous des indices concernant cette onde de choc ?
-De ce que nous avons perçus, intervint le père de Yelera, cette onde de choc était composée d’une magie qui n’est pas la nôtre. Sa nature ressemblait davantage à cette magie que nous avons vue dans les souvenirs de Yelera à propos de votre assassin.

Le Roi plissa les yeux :

-Cette assassin, cette Tarera serait à l’origine de cette onde de choc ?
-Je n’ai pas dit cela. Je dis simplement que c’est une magie de même nature. Il y a surement un lien entre eux, mais je ne pense pas qu’elle en soit la cause.
-Qu’est-ce qu’il vous fait dire ça, Sage ? demanda le Prince Darol.
-Perturber les flux magiques à ce point requiert forcément d’énormes quantités de magie, beaucoup trop pour une seule personne. Il est possible qu’une accumulation de magie se soit soudainement libérée.
-Mais nous n’avons jamais réussi à emmagasiner une telle quantité de magie en un seul endroit. La magie s’est toujours dissipée avant, intervint le Prince Ankan.
-C’est exact, Prince Adolk, mais nous faisons face à une magie identique à celle de Tarera. Qui a indiqué faire partie d’un peuple très ancien. On ignore tout d’eux, il est possible qu’ils aient réussi là où nous avons échoué. Mais ce ne sont que des spéculations.
-Et les effets de cette onde ? Que pouvons-nous en dire ? demanda le Prince Ankan.
-Le dépérissement de la vie suite à la perturbation. Nous étions tous inconscients, nous n’avons pu constater les effets qu’après notre réveil, continua le second Sage. Concernant les elfes sur nos territoires, nous nous sommes retrouvés sous un couvert de feuilles mortes, nos sortilèges s’étaient dissipés. Le réveil fut très difficile, tous nos corps étaient engourdis.
-Les effets sont similaires pour nous, répondit la Reine Aldis.
-Je dirai que pour nous les humains, les effets ont été moins violents. Surement lié à notre plus faible niveau en magie, précisa le Prince Darol.
-Si cette perturbation avait duré plus longtemps, nous serions probablement tous morts, dit, inquiet, le Prince Ankan.
-C’est fort probable, Prince Adolk. Il serait prudent de déterminer l’origine de cette onde de choc et de faire en sorte que cela ne se reproduise plus.
-Mais vous n’en aurez pas l’occasion, très chers, dit soudainement une voix rauque.

Les personnes dans la salle n’eurent que le temps de se tourner vers la voix qu’une lumière rouge les aveugla et qu’une onde de choc les mit tous à terre, tandis qu’un assourdissant bruit d’explosion se fit entendre. Un peu à l’écart, Gualir se releva difficilement lorsqu’il reprit ses esprits. Par reflexe, il avait dressé son bouclier devant lui et Nirane, qui se trouvait à ses côtés. Sa vue s’éclaircit au bout de quelques instants et le garde du corps ne vit alors que de la poussière, des décombres et quelques-unes des personnes présentes dans la salle à terre. Il vit en premier Nirane qui reprenait à peine conscience à ses côtés. Alors qu’il se penchait sur sa sœur et que la poussière se dissipait, ce fut une scène d’horreur qui se révéla clairement à ses yeux. Yelera était penchée sur le corps de son père, couvert de sang, tandis que le second Sage avait ses mains en sang contre lui. Le Prince Ankan et la Reine Akas, en larmes, serraient contre eux le Roi Alid, dont les yeux étaient vitreux et sans vie. Son frère, le Prince Darol, était allongé près du corps de la Reine Yltolane, se tenant l’abdomen ensanglanté. Des gardes qui avaient accompagnés leurs dirigeants, seul un Adolk et 2 elfes avaient survécus. Et debout devant eux, un elfe, un sourire sadique aux lèvres, agitait les doigts de ses mains en remettant sa chevelure argenté en place, ses yeux d’or brillant à la vue du massacre. S’assurant que sa sœur allait bien, Gualir, fou de rage et de douleur, se releva et s’avança devant leur agresseur. Rassemblant ses forces, il leva son bouclier et son épée et fit face à l’elfe qui, en le voyant, émit un petit rire.

-Que crois-tu faire, humain ? Tu n’es pas de taille.

Avant que Gualir ne puisse dire quoi que ce soit, une frêle silhouette fila à côté de lui. Yelera se précipita sur l’elfe qui la repoussa d’une attaque, la faisant reculer jusqu’à Gualir. Le garde du corps eut à peine le temps de se pencher vers son amie que leur adversaire leur lança une autre attaque. Gualir s’accroupit devant Yelera, leva son bouclier dans un dernier réflexe et se prépara à l’inévitable. Mais rien ne se produisit, à leurs grandes surprises. Lorsque Gualir retira son bouclier, une silhouette vêtue de noir se tenait devant eux, les mains tendues devant elle, de longs cheveux auburn s’agitant dans tous les sens. L’attaque disparaissait juste devant ses mains, dans le néant. Gualir et Yelera eurent à peine le temps de comprendre ce qui se passait qu’une main les empoignait et les faisait reculer. D’un clignement d’œil, ils se retrouvèrent au milieu des survivants et Kirpan se plaça entre eux et le danger. Nirane se jeta dans les bras de son frère tandis que le Sage se tournait vers Yelera. Tous étaient debout, sous le choc, pleurant les morts, certains se tenant des parties de corps ensanglantées. Kirpan les jugea d’un rapide coup d’œil, puis saisit soudainement les 2 Princes et disparut avec eux. Il revint quelques instants plus tard et emmena la Reine Akas et le Sage avec lui. Pendant ce temps, l’agresseur cessa son attaque et parla à son adversaire :

-J’étais sûr que tu me ferais face, Tarera.

Ce nom attira l’attention de tous sur la concernée.

-Comme si je t’aurai laissé les tuer à ta guise, ses yeux pourpres dardant l’elfe.
-Pourtant, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Tu parais tellement fatiguée, ma chère, tu devrais te reposer.

Tarera ne répondit pas et se contenta d’un rapide coup d’œil derrière elle, scrutant les survivants, comme pour juger de leur état. Yelera remarqua alors qu’elle avait effectivement l’air fatigué, sa peau plus pâle qu’à l’ordinaire, ses traits plus tirés. Kirpan revint juste après et emmena Gualir et Nirane. L’elfe parut s’amuser de ce qui se passait derrière Tarera.

-C’est donc lui ton complice. Tu sais nous le cherchons depuis un moment lui aussi. Je vois qu’il a des capacités très intéressantes.

Tarera resta silencieuse et commença à reculer pour se rapprocher de Yelera et des gardes restants. Son adversaire commença à se rapprocher et soudainement, lança une autre attaque que Tarera engloutit dans une de ses dimensions.

-Ce pouvoir est très embêtant, je dois l’avouer. Mais je me demande combien de temps seras-tu capable d’emmagasiner mes attaques dans tes dimensions.

L’Andela plissa les yeux mais se contenta d’absorber l’attaque de l’elfe, tandis que Kirpan emmenait avec lui les gardes. Voyant tout de même ses victimes s’échappaient, l’elfe augmenta la puissance de son attaque, forçant Tarera et Yelera à reculer. N’arrivant plus à emmagasiner davantage de magie, Tarera finit par refermer sa dimension et, empoignant Yelera, fit un grand bond pour éviter l’impact de l’attaque, qui détruisit un des piliers de la salle. Alors que leur agresseur s’apprêtait à les attaquer de nouveau, les 2 femmes furent empoignées par Kirpan, qui les emmena à leur tour, laissant l’elfe seul dans la salle détruite. Celui-ci attendit quelques instants avant de se retirer un large sourire aux lèvres, après un dernier regard sur les morts qu’il avait causé.

A la suite d’une téléportation qui lui parut duré une éternité, Yelera rouvrit les yeux pour se retrouver dans une grande salle, qui ressemblait beaucoup à l’infirmerie du palais princier. Les survivants du conseil étaient là, installés sur les lits, en train de soigner leurs blessures. Tarera, à ses côtés emmena l’elfe sur un lit à côté du Sage, dont les mains étaient bandées, tandis que Kirpan se rendait près du Prince Darol allongé sur un lit, entouré par Gualir et Nirane. Yelera avait un peu de mal à savoir ce qui se passait vraiment, mais elle se sentait en sécurité et la tension se relâcha. Une vive douleur la parcourue alors au niveau de la jambe et du flanc. Le Sage à ses côtés avait réussi à dresser une protection pour les protéger mais il avait été rapidement dépassé et ils avaient été tous les 2 blessés. Son père n’avait pas eu la même chance. Au souvenir du corps froid dans ses bras, Yelera sentit la peine et le désespoir l’envahir mais une soudaine chaleur au niveau de son flanc se fit sentir et elle sursauta. Tarera, les mains luisantes, les avaient plaqués contre le flanc de l’elfe, et Yelera vit sa chair se ressouder. L’elfe sentit la douleur disparaître alors que sa peau ne portait plus aucune trace du traumatisme qu’elle avait subi. Une fois la plaie guérie, Tarera fit la même chose à la jambe de l’elfe, qui put retrouver des sensations dans sa jambe, qui s’était engourdie. Une fois la chair réparée, Tarera, toujours sans un mot, se tourna vers le Sage et, retirant les bandages, soigna ses mains sous l’œil ébahi des gardes elfiques. L’Andela examina ensuite les gardes, qui n’avaient que des coupures légères.

-Princesse, j’ai besoin de toi ici. Le Prince humain a de sérieuses blessures.

Tarera se retourna vers Kirpan puis se dirigea vers le blessé, laissant les elfes un peu ébahi devant la magie de guérison dont ils venaient de bénéficier. Arrivée au chevet du Prince Darol, Tarera plissa les yeux : les blessures étaient importantes. Se tournant vers Kirpan, elle lui dit :

-Occupes toi des autres blessés. Il va avoir besoin de moi pendant un certain temps.

Kirpan acquiesça et se rendit près de la Reine Akas dont le bras avait grandement souffert de l’attaque. Tarera fit de nouveau luire ses mains et les plaqua sur l’abdomen du Prince Darol, sévèrement touché. Nirane se pencha sur le visage pâle de son frère.

-Va-t-il s’en sortir ? Est-ce que vous allez le sauver ?
-Il vivra, répondit brièvement Tarera.

Nirane et Gualir ne purent retenir un soupir de soulagement. Epuisés, ils finirent par s’installer sur un lit adjacent et observèrent Tarera qui soignait peu à peu les blessures de leur frère. Au bout d’une longue heure de soin, l’Andela finit par se relever, alors que le Prince avait retrouvé des couleurs sur son visage et que son corps était entièrement guéri. Gualir et Nirane, heureux, se précipitèrent au chevet de leur frère, qui ouvrait les yeux. Tarera recula de quelques pas et Kirpan l’a pris par les épaules.

-Tu en as trop fait, princesse. Tu devrais te reposer, toi aussi.
-Ne t’inquiète pas pour moi. Je vais bien. Certains ont encore besoin de moi, occupes-toi de ceux qui vont bien, dit-elle en se dégageant de la prise de l’Adolk.

Tarera se rendit au chevet de la Reine Akas et du Prince Ankan, ainsi que du garde Adolk, qui bien que méfiants, se laissèrent finalement soigner. Lorsque tous furent soignés, un relâchement général se fit ressentir dans la salle, bientôt suivi par une remontée des souvenirs de ce qui s’était passé juste avant. La Reine Akas fut la première à dire ce que tous pensaient :

-Que s’est-il passé ? Qui était cet elfe ? Comment a-t-il pénétré le palais sans que personne ne l’arrête ? Pourquoi nous n’avons pu rien faire ? cria-t-elle à la fin.

Un long silence accueillit ces questions et ce fut Tarera, par son contact télépathique, qui le brisa :

-Ce qui s’est passé, c’est que vous avez eu affaire à Lanme, un elfe qui à l’instar de Pirnonak s’est trouvé un puissant maître. Au vu de sa puissance, il a dut être aisé pour lui de pénétrer votre château sans rencontrer de résistances. Et en ce qui vous concerne, sous la surprise, vous n’auriez rien pu faire. C’est déjà un miracle que certains d’entre vous soient en vie.
-Et vous, demanda Yelera, que faisiez-vous là-bas ?
-Lorsque j’ai appris que vous vous réunissiez, j’ai craint que l’ennemi n’en profite. Mes doutes ont été fondés.
-Quoiqu’il en soit, nous vous sommes redevables mais nous devons repartir au palais, clama le Prince Ankan. Les corps de nos familles et amis sont encore là-bas. On doit s’en occuper.
-Ce serait dangereux, répondit Kirpan. On ignore si Lanme est encore là-bas et vous devez vous reposer. Vos blessures sont peut-être guéries mais vous n’êtes pas en forme. En cas de nouveau combat, vous serez tous tués. Et j’ai transporté trop de personnes pour le refaire avant un certain temps. Je vais m’y rendre et si la voie est libre, je ferais en sorte qu’on s’occupe des morts et j’indiquerai votre survie. Je vous ramènerai dès que je pourrais et une fois que vous aurez récupérer vos forces. Mais pour l’instant, vous devez rester ici.

Personne ne trouva la force de contester, mais la Reine Akas retira une des bagues qu’elle portait à la main et la tendit à Kirpan.

-Prenez au moins ceci. On vous croira si vous montrez cette bague.

Après une salutation, Kirpan empoigna la bague et repartit, laissant le groupe seul avec Tarera. Après un nouveau long silence, le Sage se tourna vers l’Andela :

-Si je puis me permettre une question..
-Allez-y.
-Tout ceci est arrivé suite à cette onde de choc mystérieuse qui nous a tous frappé. Sauriez-vous d’où provenait-elle ?
-Je sais d’où elle provient. Toutefois je ne connaissais pas sa puissance.
-Et qu’elle est son origine ?

A cette question, Tarera ne répondit pas, malgré l’insistance du Sage. Yelera changea alors de questions.

-Et risquons-nous d’avoir de nouvelles ondes comme celle-ci ?
-Oui, il y en aura d’autres, mais la puissance ne devrait pas être aussi importante. Je ne sais rien de plus.
-Avez-vous était affecté, vous aussi ? demanda Nirane.
-Pas…de la même manière que vous. Je ne suis pas tombée dans le coma comme vous mais mes sortilèges ont été bouleversés.
-Nous avons estimé que cette onde de choc était faite de magie de la même nature que la vôtre, reprit le Sage.
-C’est exact. Et pour vous éviter d’inévitables questions, si je connais l’origine de cette onde, je n’en suis pas la responsable.
-Nous savons déjà que vous n’êtes pas la responsable. Et vous avez pris beaucoup de risques en venant à notre secours. Maintenant que nous sommes guéris, vous semblez être la plus mal en point.

Il est vrai que Tarera semblait fatiguée, ses jambes semblant avoir du mal à la porter, ses mains qui tremblaient. Ses oreilles se plaquèrent un instant contre sa tête.

-Vous devriez vous reposer en attendant que vous puissiez repartir, dit-elle en quittant la pièce.

Laisser ensemble, la plupart s’allongèrent sur leur lit, mais le Prince Ankan et Gualir décidèrent, eux, de visiter la maison de leurs hôtes. D’une salle d’infirmerie, ils passèrent dans un petit couloir qui mena à plusieurs salles de vie, notamment une salle à manger de grande taille ouverte sur une cuisine et une grande bibliothèque littéralement submergée par des livres. Plusieurs des portes étaient fermées, dont ce qui semblait être la porte d’entrée. Impossible de l’ouvrir même à la magie. L’étage ne fut qu’une succession de portes fermées à part une qui donnait sur une salle d’eau. La maison en elle-même était suffisamment grande pour être celle d’un noble Adolk mais cela ne leur donnait pas d’indices quant à leur position. Ils ne croisèrent pas Tarera qui devait se trouver dans une des pièces inaccessibles. Les 2 hommes se décidèrent à retourner dans l’infirmerie et à prendre eux aussi du repos. Mais le repos fut dur, car seuls dans leurs pensées, tous ne pensaient qu’à une chose : ceux qu’ils avaient perdus. Les larmes revinrent dans les yeux, les proches se tenaient les uns les autres. Un sentiment d’amertume prirent les survivants qui ne désiraient qu’une chose, être près des leurs et retrouver ce Lanme. Ces pensées pleines de peine et de rage furent interrompues quelques temps plus tard par le retour de leur hôte Adolk. Tous se relevèrent et se dirigèrent vers Kirpan qui tendit la bague de la Reine Akas à sa propriétaire.

-Il n’y a plus de danger au palais. Lanme a tué pas mal de monde sur son chemin mais il y a des survivants et j’ai pu les informer de ce qui s’était produit. Je leur ai aussi indiqué que vous aviez survécu et grâce à votre bague, Majesté, ils m’ont cru. Je leur ai dit que dès que possible, vous rentriez tous et j’ai demandé à ce que des messagers soient envoyés chez les humains et les elfes. Ils s’occupent en ce moment des morts et attendront votre retour pour les rapatriements et les cérémonies.

Un soupir de soulagement général se fit entendre dans la salle, tandis que la Reine Akas s’avançait :

-Et quand pourrons nous rentrer ?
-J’ai besoin d’un peu de temps, Majesté, pour pouvoir de nouveau me déplacer avec vous. Le soleil est actuellement haut dans le ciel, je pense qu’à la tombée de la nuit, vous serez tous dans le palais royal.
-C’est le plus tôt possible ?
-Je suis navré, Majesté, mais si se déplacer seul nécessite peu de forces, se déplacer en groupe en demande beaucoup plus. J’ai besoin de temps avant de vous ramener chez vous.
-Je comprends. Malgré ce que l’on a tenté contre vous et Tarera, vous êtes venus nous sauver et je vous en remercie pour cela.
-Inutile de nous remercier, Majesté. Pour l’instant, reposez-vous, je vais vous apporter quelque chose à manger. Et ce soir, vous pourrez rentrer.

Tandis que ses invités retournaient sur leurs lits respectifs, Kirpan leur prépara un rapide plat à manger et il lui fallut plusieurs allers retours avant de réussir à servir tout le monde. L’après-midi fut longue et chacun essaya de se trouver une occupation pour ne pas rester seul avec ses pensées. Certains réussirent à trouver le sommeil, tandis que d’autres, avec la permission de Kirpan, se plongeaient dans les nombreux ouvrages de sa bibliothèque. La Reine Akas, elle, parla de longues heures avec leur hôte. Lorsque le soleil se coucha, le groupe se réunit dans la salle de soin et sous l’œil de Tarera, ils repartirent avec Kirpan 2 par 2. Avant de repartir, Yelera se plaça devant Tarera et s’inclina en disant :

-Merci pour tout, maintenant pour moi aussi, tu es une Lumière.

Les oreilles de Tarera se mirent à frémir alors que Yelera posait sa main sur l’épaule de Kirpan, aux côtés du Sage, et que tous 3 disparurent, laissant l’Andela seule dans la pièce.
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Ailane




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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyJeu 1 Oct - 15:20

Le retour au palais royal fut extrêmement dur, pour tout le monde. Kirpan les avait tous ramenés dans la salle du conseil, là où Lanme les avait attaqué. Les corps de leurs proches n’étaient plus là, les débris avaient été retirés et le sang avait été nettoyé. Seuls les fractures et impacts sur le sol et les colonnes de la salle indiquaient maintenant qu’un évènement grave s’était déroulé ici. Une fois tous arrivés, le groupe fut accueilli par les gardes et les quelques conseillers présents encore au palais. Ils les emmenèrent auprès des morts qui avaient été transportés là où on s’en occupait. Une fois dans la salle aux morts, chacun se tourna vers ceux qu’ils avaient perdus. Yelera ne put retenir ses larmes devant le corps de son père, sous le regard meurtri du Sage et des gardes elfiques. Le Prince Ankan et la Reine Akas gardaient une posture droite mais leurs visages abattus disaient tout sur leurs sentiments. Le Prince Darol, dans les bras de Nirane, maudit l’elfe qui lui avait pris sa mère, tandis que Gualir et le garde humain tenaient leurs têtes basses, les mains croisées. Après quelques minutes à laisser les vivants pleurer leurs morts, les conseillers Adolk se tournèrent vers leur Reine :

-Majesté, nous devons parler de ce qui s’est passé et de ce qui va se passer. Nous n’avons eu que peu de détails de la part de l’Adolk dont vous étiez garante.

La Reine Akas acquiesça légèrement de la tête, et avec le Prince Ankan, quitta la salle pour suivre les conseillers. Se réunissant dans le bureau du Roi, les conseillers demandèrent davantage d’explications sur ce qu’il s’était passé. Avec difficulté, la Reine finit par expliquer l’attaque de Lanme, le massacre qui en résulta, l’arrivée salvatrice de Tarera et de son ami, le repos chez eux et leur retour. Les conseillers eurent du mal à comprendre que personne ne captura l’Assassin mais la Reine leur fit bien comprendre qu’ils lui devaient tous la vie, qu’elle avait pris énormément de risques à s’interposer ainsi. Il était là hors de questions de la capturer surtout qu’il y avait maintenant d’autres priorités. Le Roi Aldis était mort, comme la Reine Yltolane, et les elfes avaient perdus un de leur Sage, sans compter les nombreux gardes. Il fallait enterrer le souverain, et rendre aux humains et aux elfes leurs morts. Ensuite la Reine Akas fit bien comprendre que la seconde priorité était de retrouver Lanme et de lui faire payer ce massacre. La colère montante de la Reine eut raison de ses conseillers qui s’inclinèrent et partirent donner les instructions aux personnes concernées. La Reine et le Prince retournèrent près de leurs amis et expliquèrent ce qui allait se passer désormais. Le Prince Darol clama que tout aide de la part des humains pour la traque de Lanme leur était accordé. Le Sage elfe répondit que les siens allaient faire de nombreuses recherches pour trouver tout ce qu’ils pouvaient sur Lanme et sur la magie qu’il employait. La Reine Akas les remercia tous et indiqua qu’elle allait faire en sorte que tous puisse ramener leurs morts chez eux. Ce qui fut fait à l’aube, lorsque des transports funéraires furent mit à disposition des humains et des elfes pour transporter les corps dans leurs pays. Après de courtes salutations, les elfes se dirigèrent vers le sud et leurs forêts, tandis que les humains partirent vers le nord, au royaume de Karya, là où se trouvai le palais royal. La Reine Akas et le Prince Ankan regardèrent pendant de longues minutes les convois partirent vers leurs destinations. Puis, avec un long soupir, ils rentrèrent pour enterrer eux aussi leurs morts.

La cérémonie d’enterrement du Roi Aldis et des soldats Adolk mort pour leurs défenses eut lieu le lendemain et dura toute la journée. Des centaines de personnes vinrent pour saluer une dernière fois leur Roi. Après une cérémonie où la Reine Akas prononça un discours pour dire adieu à son mari, le corps du Roi, élégamment vêtu, fut transporté sur la grande place de la capitale, sous un chant mortuaire chanté par la foule. Là il fut déposé sur un grand bûcher funéraire au crépuscule et ce fut le Prince Ankan qui mit le feu à l’amas de bois. Puis, en silence, le peuple Adolk regarda son Roi brûler sous les étoiles.

Chez les elfes, les corps furent rendus à leurs familles qui les enterrèrent selon leurs propres choix. Fille unique de son père, ce fut à Yelera de choisir comment l’enterrer. Après une longue réflexion et un dernier adieu, elle l’enterra près de sa femme, la mère de Yelera, sous l’arbre où ils s’étaient rencontrés. Elle déposa dans la tombe quelques effets personnels ayant appartenu à son père avant de combler la tombe et de le laisser reposer en paix. La jeune elfe resta quelques instants devant les tombes avant de le quitter et de rejoindre sa maison d’enfance, afin de s’occuper des affaires qui étaient désormais à sa charge.

L’enterrement de la Reine Yltolane fut relativement sobre, et la cérémonie se déroula en privée. Les seuls présents furent le Prince Darol, ainsi que sa femme la Princesse Ilen. Exceptionnellement, et sous demande du Prince, Gualir et Nirane furent également présent. Ils n’étaient peut être plus considérés comme membres de la famille royale, mais ils n’en restaient pas moins les frère et sœur ainés du Prince. S’ajoutaient encore quelques conseillers, les plus proches de la Reine Yltolane. Après un bref discours et une longue minute de silence, le Prince, la Princesse, Gualir et Nirane transportèrent le corps de la Reine dans son cercueil de bois et l’emmenèrent dans le caveau royal, sous le château, et la déposèrent près de l’ancien Roi, décédé il y a quelques années. Après l’avoir déposée, ils restèrent tous quelques instants puis partirent un à un. Nirane et Gualir restèrent quelques instants de plus, car cela faisait également longtemps qu’ils n’avaient pu visiter la tombe de leur père. Au-dessus de la désormais tombe de la Reine Yltolane, il y avait une autre tombe que Gualir effleura du bout des doigts.

-Mère, Père, cela faisait longtemps. Désolés de ne pas être venus plus tôt.

Après une rapide salutation, le frère et la sœur se retirèrent, laissant les morts reposer en paix.

Suite aux enterrements de leurs souverains respectifs, elfes, humains et Adolk s’engagèrent dans de nombreuses discussions et réunions afin de faire front commun à cette menace qu’est Lanme. L’elfe était apparu récemment à la frontière Adolk-Homme, massacrant les malheureux qui l’avaient croisé. Lancée sur ses traces, une patrouille Adolk était même tombée par hasard sur Kirpan, qui avait partagé quelques informations avec eux. Lui et Tarera étaient devenus de précieux alliés, pour les souverains, malgré la réticence du reste de la population. Le fait d’avoir sauvé la vie des dirigeants leur avaient valu une amnistie, au moins jusqu’à la fin de l’histoire. Kirpan apparut d’ailleurs souvent les jours qui suivirent, généralement auprès de Yelera ou de la Reine Akas lorsqu’elles étaient seules. Il leur transmettait les informations qu’il avait sur Lanme ou ses agissements, parfois discutait quelques minutes avant de disparaitre lorsqu’elles le quittaient des yeux. Ses manières étaient un peu légères mais les informations qu’il apportait étaient très utiles. Et dans le contexte sombre dans lequel ils se trouvaient, la Reine Akas admettait parfois que l’attitude de Kirpan apportait un peu de fraicheur. Si Kirpan se montrait assez volontiers, Tarera n’était pas apparue depuis qu’elle les avait sauvé. Et l’Adolk restait toujours évasif sur ce qu’elle faisait lorsqu’on lui posait la question.
Toutefois l’Andela donna quelques nouvelles lors d’une rencontre entre la Reine Akas, le Prince Ankan, Yelera et un messager elfique au palais princier. Tarera entra dans la salle de réunion, habillée d’une tenue de voyage usée et salie. Trainant des pieds, boitant légèrement, elle s’avança vers le groupe, retirant la capuche recouvrant sa tête. Libérées, ses longues oreilles plaquées contre son crâne s’abaissèrent en s’agitant. Sans un mot, elle déposa une cape déchirée et en sang sur la table de réunion portant l’emblème de la ville Adolk de Kryal. Les yeux de 2 Adolk dans la salle se plissèrent de rage :

-Que s’est-il passé là-bas ? grinça le Prince Ankan.
-Lanme. Il est passé dans la ville de Kryal. Elle est maintenant détruite. Une vingtaine de survivants, pas plus. Ils se sont réfugiés dans la ville la plus proche. J’ai veillé à ce qu’ils arrivent sain et sauf.

Le Prince Ankan frappa du poing la table.

-C’est pas vrai. Cet elfe se déplace où il veut malgré nos patrouilles et détruit tout sur son passage. N’y a-t-il vraiment rien que nous puissions faire ?
-Il n’y a rien à faire, tant qu’il n’est pas retrouvé.
-Et vous n’avez aucune piste ?
-Pas pour l’instant. Je ne peux que suivre sa trace ensanglantée. Tant qu’on ne sait pas ce qu’il cherche à faire, on ne saura jamais où le trouver.
-La question, c’est est qu’il veut vraiment quelque chose. Ne veut-il pas simplement faire régner la mort sur son passage ? supposa Kirpan.
-Rien de ce qu’il fait n’est dû au hasard. Vous pouvez en être surs.

Un silence accueilli les dires de Tarera, le groupe plongé dans ses réflexions. Ce fut à ce moment-là que Yelera, juste à côté de Tarera, remarqua que l’Andela s’appuyait discrètement sur la table, sa jambe gauche relevée. Jambe qui présentait une méchante entaille sur le côté.

-Vous êtes blessée. Il faut vous soigner.
-Ce n’est que superficiel. Rien d’important.
-A chaque fois que tu dis ça, c’est pour des blessures importantes, princesse. Il vaut mieux te faire soigner avant de repartir, sinon tu traineras tes plaies pendant un long moment. Majesté, y a-t-il possibilité d’utiliser votre salle de soins ?
-Bien sûr. Prenez votre temps pour vous soigner. Il serait dangereux de retourner dehors avec une telle blessure.
-Je vais l’accompagner, dit Yelera.

L’elfe se tourna vers Tarera, qui après un coup d’œil à Kirpan, suivit Yelera vers l’infirmerie. L’Andela s’assit difficilement sur un lit tandis que Yelera examinait sa blessure. Kirpan avait eu raison, ce n’était pas une simple entaille, mais une plaie profonde qui avait entaillé le muscle. En examinant davantage, Yelera remarqua que ce fut toute la jambe qui avait été blessé, mais qu’une bonne partie avait toutefois commencé à cicatriser. Le don de régénération de Tarera avait commencé de soigner la blessure. Yelera ne put s’empêcher de s’étonner, même si elle avait pu voir ce don à l’œuvre après le combat contre Pirnonak alors qu’elle commençait à lancer un sort de soin dessus. Tarera frissonna légèrement au contact de la magie de l’elfe.

-Cette blessure est impressionnante. Que vous est-il arrivé ?

Il fallut plusieurs secondes avant que Tarera daigne répondre.

-Dans le village de Kryal. Je tentais de retrouver la trace de Lanme quand un bâtiment s’est effondré à côté de moi. Une grosse pointe de bois m’a percuté avant que je ne puisse l’éviter.
-Vous avez dû fournir de gros efforts pour revenir ici. Kryal est une ville éloignée.
-J’ai connu pire comme blessures.
-Comme contre Pirnonak, dit Yelera presque dans un murmure.

Tarera examina un instant Yelera et sa magie.

-Je suppose que c’est vous qui m’avez soigné à ce moment-là. Votre magie n’est pas étrangère à mon corps.
-En effet. Mais je dois avouer que j’ai eu beaucoup de mal à vous maintenir en vie, malgré vos indéniables capacités de régénération. Vos blessures étaient graves à ce moment-là.
-Assurément, acquiesça Tarera en recoiffant ces longs cheveux.
-Mais celle-ci est beaucoup moins grave, conclu Yelera en se relevant.

Tarera fit pivoter sa jambe pour voir sa chaire reconstituée pendant que Yelera soupirait :

-Je suppose que malgré votre appartenance à un autre peuple, vous êtes comme nous : il vous est impossible d’utiliser vos sorts de soin sur vous-même. C’est dommage, cela vous aurait évité de souffrir.

Le regard de Tarera s’assombrit :

-Oui, c’est bien dommage, dit-elle en se dirigeant vers la sortie.

Yelera, la voyant partir, tendit la main vers elle :

-Attendez.

L’Andela s’arrêta et se retourna vers l’elfe.

-Je me disais que…
-Oui ?
-Nous n’avons pas eu l’occasion de discuter réellement. Vous êtes pour nous tout aussi mystérieuse qu’au début, et peut être…enfin…peut être pourrions parler un peu ?
-De quoi exactement ?
-Je ne sais pas vraiment. De vous, des vôtres. Vous semblez savoir tant de choses par rapport à nous.

Un rare et léger sourire apparut sur les lèvres de Tarera.

-Décidément, les elfes sont toujours aussi curieux. Vous êtes bien les descendants de vos ancêtres.

Avec un sourire gêné, Yelera raccompagna Tarera dans la salle de réunion où le groupe avait commencé à discuter de ce que les elfes avaient découverts sur Lanme. Elfe ayant toujours était curieux du monde hors de la forêt des elfes, Lanme avait beaucoup voyagé pour acquérir de nouvelles connaissances, parfois en disparaissant pendant plusieurs semaines. Ce fut au cours d’un de ses voyages qu’il revint, changé, il y a quelques mois. Ses proches eurent du mal à le reconnaitre, car ses cheveux étaient autrefois noirs et ses yeux beaucoup plus foncés. Il commença à inquiéter son entourage et même les elfes autour de lui quand des tendances sadiques apparurent, alors qu’il était décrit avant comme plutôt calme. Nul ne sait où il était allé dans ce voyage qui l’avait métamorphosé. Tout ce que ses proches avaient réussi à savoir, c’était qu’il était partit dans l’est, dans un coin très profond de la forêt des elfes. A la mention de cette information, Tarera serra ses poings : il l’avait découvert et était entré en contact. Elle le craignait et elle avait eu raison. Tarera se renfrogna : parfois elle aurait aimé avoir tort. Elle émergea de ses pensées pour écouter le reste des informations sur Lanme mais une partie de son esprit était bien loin, à ruminer d’anciennes et sombres pensées. Les autres informations sur Lanme n’étaient guère plus que des suppositions après son départ du territoire des elfes. Jusqu’à la réunion où il fit un massacre, il n’avait pas été vu des siens depuis qu’il les avait quittés. Après ces rares informations personnelles, la réunion tourna vers l’incroyable puissance dont avait fait preuve Lanme. Les elfes étaient connus pour leur grande puissance magique due à leur environnement, mais :

-Mais il a eu accès à une puissance, telle que celle de Pirnonak et ses capacités elfiques les ont amplifiés, finit Tarera. Il ne sera pas aisé de le vaincre.
-Vous avez quelque chose à proposer ?
-Il faudra être plusieurs, c’est la seule solution. De bons guerriers et une bonne stratégie. Il faut le surprendre, et non se faire surprendre.
-Encore faut-il le trouver. Le coincer dans un endroit et s’assurer qu’il y reste assez longtemps pour qu’on puisse s’organiser, s’inquiéta Kirpan.
-Je vais tenter de déterminer où il peut se rendre. Je vous laisse vous organiser avec les personnes pour combattre Lanme, dit Tarera en remettant sa capuche et en quittant la salle.

Le groupe regarda l’Andela partir, avant de se concentrer sur leur tâche. Le Prince Ankan se désigna pour être dans le groupe de ceux qui allaient combattre Lanme. Yelera le suivit de près ainsi que Kirpan. Même la Reine Akas voulut affronter cet adversaire mais son fils réussit à l’en dissuader car les Adolk allaient avoir besoin d’elle en cas d’échec. A sa place, le Prince choisit plusieurs guerriers Adolk les plus compétents dans sa garde. Yelera se tourna vers le messager elfique et lui adressa quelques notes qu’il devait retourner au plus vite aux Sages, afin d’apporter une aide magique. Gualir, revenu sur l’instant de son royaume, se proposa lui et d’autres guerriers humains capables de faire face à la magie pour combattre Lanme. Après l’accord du Prince Ankan et de la Reine Akas, le garde du corps envoya des messages aux combattants qu’il avait choisis pour leur demander de les aider. Il fallut attendre quelques jours supplémentaires pour voir arriver les renforts des autres royaumes. 5 soldats humains se présentèrent à Gualir à leur arrivée, 3 femmes et 2 hommes, tous connaissant le dur combat contre les mages. Yelera accueillit quant à elle 3 elfes d’élite, dont un des premiers apprentis des Sages. La Reine Akas et le Prince Ankan passèrent en revue les 4 Adolk que le Prince avait choisis pour le combat. Avec Kirpan et Tarera, ils étaient au total 17 personnes à devoir se coordonner pour pouvoir attaquer sans dommages Lanme. Kirpan assura qu’il allait rester surtout en arrière car il était bien plus efficace en distance. Les elfes le rejoignent tandis que les humains iront au corps à corps. Les Adolk eux se placeront entre les différents groupes, afin de soutenir les humains et de défendre ceux en arrière. Quant à Tarera, Kirpan assura qu’elle se coordonnerait avec le reste du groupe sans problème. Une fois les différents rôles attribués, les soldats durent imaginer tous les scénarios et tous les lieux possibles pour le combat, d’un vaste espace ouvert à un espace confiné. La discussion dura longuement et ce ne fut qu’après quelques heures que tous furent d’accord sur les stratégies envisagées. Il ne manquait désormais qu’une chose et Tarera était en train de la traquer.
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Ailane




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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyJeu 8 Oct - 19:40

Il ne fallut pas plus que quelques jours pour que l’Andela revienne au palais princier avec l’information que tous attendaient. Lanme se trouvait dans la région est du territoire elfique, la même région dans laquelle il avait voyagé et dont il était revenu changé. Il semblait y chercher intensément quelque chose car il se trouvait dans la zone depuis un certain temps. Une fois que Tarera est confirmée la position de Lanme, le groupe se mit en marche en direction de leur cible. Tarera et Kirpan partirent en éclaireurs pour s’assurer de la présence de Lanme, tandis que les autres soldats avançaient aussi vite que possible pour les rejoindre. Ils retrouvèrent l’Andela et l’Adolk quelques jours plus tard à la limite est du territoire elfique, là où commençait les territoires sauvages de la forêt. Les sentiers étant à peine visible, tous laissèrent leurs montures sur place avant de suivre Tarera qui s’enfonçait déjà au cœur des arbres. Le groupe marcha encore quelques heures avant que leur guide ne leur fasse signe de s’arrêter. Tarera montra alors de la main, une sorte de temple en bois, recouvert depuis longtemps par la végétation et à peine visible. Le bâtiment semblait très grand mais son toit était à moitié éventré par un arbre imposant. Le plus discrètement possible, le groupe s’avança, les humains en premiers, vers le temple. Encerclant l’entrée et après un rapide coup d’œil, Gualir suivit des siens entrèrent dans un coup de vent dans le temple, suivit du reste du groupe. Une fois à l’intérieur, tous se dispersèrent selon leur stratégie et scrutèrent les environs. Mais pas la moindre trace de Lanme. Juste de la végétation qui courait sur le sol, les murs et le toit. L’arbre au centre semblait avoir poussé sur une sorte d’autel et percé le toit de l’intérieur.

-Où est-il ? demanda doucement Ankan.
-Il est entré dans ce bâtiment et n’en ai pas sorti, assura Kirpan. Il doit être là.
-Pas ici. En bas, dit Tarera en se dirigeant derrière l’arbre.

En la suivant, le groupe constata que l’arbre n’avait pas poussé sur l’autel, mais venait d’en dessous, ses racines provenant d’une cavité sous l’autel. Après un regard vers les personnes l’entourant, Tarera sauta, suivit de près par les autres. L’endroit était bien éclairé grâce des flammes volantes çà et là. Le groupe avait atterrit dans des galeries de pierres apparemment très anciennes au vu de leurs états. La plupart des pierres étaient gravés de symboles étranges dont une longue série non loin de l’entrée. Alors qu’une grande partie du groupe commençait à avancer, Tarera s’avança devant la série de symboles, les dégageant de la végétation. Quand ses yeux confirmaient ce qu’elle pensait avoir vu, ils s’écarquillèrent de surprise et Tarera resta figée devant. Kirpan, ayant vu que quelque chose n’allait pas, se tourna vers l’Andela et ce qu’il vit sur son visage le laissa sans voix. Il ne put que poser une main sur l’épaule de Tarera et restèrent tous 2 quelques instants avant que le Prince Ankan ne se tournent vers eux :

-Venez, ne nous attardons pas.

Prenant une grande inspiration, Tarera se retourna pour suivre le groupe, accompagné de Kirpan. Le groupe s’avança parmi les galeries, suivant instinctivement les flammes magiques. Les galeries étaient bordées de nombreuses petites pièces, vides. Ils finirent par arriver dans une très grande salle bordée de piliers. Les murs et le plafond étaient décorés de fresques aux couleurs vivaces, représentant ce qui semblait être des scènes de vie avec d’étranges êtres, dont certains ressemblaient à Tarera avec de grandes oreilles. D’autres portaient de nombreuses cornes de petite taille sur la tête. La pièce comportait de nombreux meubles en bois comme des tables ou des bancs, qui semblaient sur le point de s’effondrer au moindre toucher, ainsi qu’un grand autel en pierre devant lequel se trouvait une petite silhouette aux cheveux d’argent. A peine entrés dans la pièce, Tarera parla à l’intégralité du groupe :

-A partir d’ici, Kirpan ne peut plus se téléporter à cause de la rune qui se trouve au plafond, dit–elle en désignant un symbole doré au-dessus d’eux.
-Comment ça ? murmura le concerné.
-La rune au plafond empêche les téléportations au sein de la salle, tu ne pourras plus te déplacer à ta guise, la vigilance sera de mise.

Le groupe se jeta un regard légèrement inquiet mais leurs possibles pensées furent interrompus par Lanme qui se retourna vers eux, une étrange boite blanche finement ciselée dans la main.

-Ah, vous êtes là. Vous en avez mis du temps.

Avec précaution et vigilance, le groupe se plaça autour de leur cible selon la stratégie qu’ils avaient choisie. Kirpan se tint relativement à l’écart, ne pouvant plus se téléporter. Tarera se plaça quant à elle près de Yelera, son arc noir sortant de sa dimension. Observant toutes ces personnes lui faisant face, Lanme eut un léger sourire :

-Mmhh, tout ça pour moi. Oh vous m’accordez bien trop d’importance. Mais si vous tenez à tous m’affronter, je vais vous faire danser.

Rangeant la petite boite dans une sacoche à sa ceinture, Lanme leur lança une de ses puissantes attaques, que Gualir et les autres humains encaissèrent grâce aux protections des Adolk et des elfes. Sans attendre, Tarera sortit d’un bond des rangs et adressa 2 traits magiques à l’elfe qui les détruisit d’une autre attaque. Les humains chargèrent une fois l’attaque dissipée, suivit des Adolk. Les elfes, quant à eux lancèrent des sorts destinés à distraire Lanme. Avec un sourire amusé, celui-ci évita les attaques et commença à virevolter dans la salle, lançant ses attaques sur ceux qui s’approchaient trop de lui. Gualir et ses soldats tentaient de le coincer dans un coin mais l’elfe les repoussait de ses attaques. Les Adolk faisaient leurs possibles pour les empêcher d’être blesser mais la puissance de Lanme était difficile à gérer. Yelera et les autres elfes tentaient de le capturer à l’aide des plantes qu’ils faisaient sortir d’entre les blocs de pierre. Tarera, quant à elle, se déplaçait entre les combattants, décochant toujours en direction de Lanme, ses traits magiques. Kirpan, lui, restait discrètement en arrière, tentant d’analyser la situation et prodiguant des conseils à Tarera qui relayait l’information aux autres. L’Adolk attaquait aussi de loin en envoyant des dagues cachées sous ses vêtements mais son esprit d’analyse était là sa véritable arme.

Le combat fut rude pour tous et le mobilier en bois avait été très vite détruit dès le début. Lanme se déplaçait sans cesse, envoyant des attaques toujours aussi puissantes. Le groupe commença à instaurer des roulements sous l’injonction de Kirpan, pour que chacun puisse retrouver un peu de forces. Très endurants, Gualir et ses hommes restaient toutefois des humains et malgré les protections de leurs compagnons, ils commencèrent à avoir du mal à encaisser les attaques. Une des femmes soldats se prit un méchant coup au bras en dégageant le Prince Ankan, distrait à ce moment-là, de la trajectoire d’une attaque de Lanme. Gualir arborait une blessure au-dessus de son œil droit qui l’obligeait à le garder fermé. Malgré les protections des Adolk et des elfes, l’ancien apprenti des Sages avait encaissé une attaque de plein fouet et son torse présentait une importante brûlure. 2 des Adolk avaient quant à eux subis des brûlures aux mains en dressant un bouclier pour parer une autre attaque. Yelera avait eu du mal à limiter les blessures au milieu du combat. Même Tarera commençait à ralentir le rythme sur ses déplacements, car bon nombre des attaques de Lanme était dirigée sur elle. Mais elle continuait vaillamment à l’attaquer, comme tout le reste de l’équipe.

Les yeux perçants de Kirpan commencèrent finalement à percevoir des signes de faiblesse chez l’elfe : des attaques très puissantes mais moins fréquentes, des déplacements légèrement plus lents. Le groupe réussissait à garder ses forces en continuant le roulement. Tarera s’était aussi reposée en se contentant d’attaquer à distance, protégée par le reste du groupe. Mais elle reprit vite sa place au cœur du combat, car Lanme ne l’avait pas laissé en paix et le groupe avait dû encaisser plusieurs attaques qui étaient destinées à l’Andela. Après une autre attaque, les elfes tentèrent d’emprisonner Lanme avec un nombre impressionnant de racines qu’ils avaient fait ressortir du sol. Mais avec un sourire malsain, l’elfe produisit une onde de choc qui repoussa tous ceux près de lui et leva la main vers les plantes qui venaient droit sur lui. Elles s’arrêtèrent nettes et Yelera et son groupe sentirent progressivement leur contrôle sur les plantes disparaître. Toujours le sourire aux lèvres, Lanme tendit violemment sa main vers Tarera qui se tenait sur ses gardes, et les plantes foncèrent à toute vitesse sur elle. Tarera n’eut pas le temps de réagir et les plantes la plaquèrent contre un pilier et l’enserrèrent. L’Andela lâcha un grincement de douleur tandis que les végétaux l’étouffaient. Aussitôt, plusieurs se précipitèrent sur les plantes pour libérer Tarera tandis que d’autres se jetaient sur Lanme pour rompre son emprise. Mais sous son contrôle, les plantes se divisèrent et repoussèrent les assaillants, tandis qu’elles englobaient entièrement Tarera. Prisonnière des plantes, sans armes, l’Andela suffoquait, tandis que le groupe faisait tout pour la libérer. Mais les secondes passaient et personne n’arrivait à faire lâcher prise aux végétaux. Sous les couches de plantes, au bord de l’asphyxie, les yeux de Tarera se mirent soudainement à luire et de violents courants magiques sortirent de son corps et repoussèrent de quelques centimètres les plantes. Ce fut suffisant pour qu’elle fasse apparaitre une lame et qu’elle tranche en quelques instants les plantes qui la maintenaient prisonnière. A bout de souffle, Tarera trouva quelques forces pour s’extirper des plantes avant qu’elles ne se referment sur elle. Kirpan et Yelera l’interceptèrent et l’emmenèrent à l’écart, tandis que Lanme, apparemment déçu, libéra les plantes qui tombèrent toutes au sol, inertes. Alors que tous reformaient les rangs, Tarera tentait de reprendre son souffle, les membres tremblants. Ejecter de telles quantités de magie par le corps était stressant et épuisant, surtout à une si courte distance. Tandis qu’elle reprenait des forces, le groupe relança une offensive sur Lanme et finalement, plusieurs attaques réussirent à le toucher au niveau des jambes. L’elfe lâcha un grognement de douleur tandis que Gualir sauta sur l’occasion pour lui placer un large coup d’épée. Lanme, dans un saut fait de justesse, évita un coup fatal, mais Gualir lui laissa une large entaille sur l’abdomen. Constatant cette blessure, l’elfe perdit en un instant tout son sarcasme et brula de rage. L’air autour de lui se mit à frémir, à tel point que la pièce entière semblait tremblée. Sa peau se mit à se mouvoir, comme si quelque chose semblait courir en dessous. Ses cheveux commencèrent à tomber par poignées au sol, ses yeux devinrent blancs. Par instinct, le groupe commença à reculer devant cette métamorphose qui rappelait à certains la transformation de Pirnonak. De violents souffles de magie sortirent soudainement du corps de Lanme. Yelera et 2 humains sur le trajet furent projetés en arrière contre la pierre froide et s’effondrèrent au sol. Alors que certains se plaçaient devant eux pour les protéger, le Prince Ankan, Kirpan et quelques autres se précipitaient sur eux pour s’assurer qu’ils allaient bien. Tarera, se relevant avec quelques difficultés, reprit en main son arc tombé pendant sa capture et le banda de nouveau avec un trait magique.

-Avant qu’il ne finisse de muter. Attaquez-le !

Sous son impulsion, le groupe lança une attaque coordonnée. Lanme continuait de se transformer en relâchant d’énormes quantités de magie qui repoussaient Gualir et ses soldats. A un point culminant des relâchements magiques, personne n’arriva à se placer au corps à corps et ce fut une attaque conjointe des elfes et des Adolk qui réussirent à mettre à terre Lanme. L’elfe, ou plutôt ce qu’il était devenu, lâcha un long râle, tandis qu’il cessait d’émettre des flux magiques. Tarera décochât alors son trait et celui-ci vint se planter dans la tête de Lanme. Poussant un dernier soupir, Lanme s’effondra au sol, tandis que son corps reprit lentement son apparence d’origine. Un des soldats de Gualir vint s’assurer que leur adversaire était bien mort, tandis que les 3 inconscients reprirent lentement connaissance. Tarera s’occupa de soigner les blessés puis se mit à fouiller la petite sacoche de Lanme et récupéra la boite blanche qu’il possédait, relevant au passage le tatouage présent sur le flanc de l’elfe. Le tatouage présent aussi sur Raonink, Pirnonak et tous les autres qu’elle avait tué. Tandis que tous se remettaient de l’affrontement, l’Andela s’assit contre l’autel et tourna la boite entre ses doigts. Elle ne cessait de l’examiner dans tous les sens, l’époussetant délicatement. Kirpan vint s’asseoir auprès de Tarera alors qu’un sourire apparut sur son visage :

-Qu’est-ce que c’est, princesse ?

Tarera ne répondit pas sur le coup et continuait d’examiner la boite avec son sourire, qui ne cessait d’élargir.

-Princesse ?
-Mmmhh ?
-Qu’est-ce que c’est, cette boite ?
-C’est un souvenir, un très vieux souvenir.
-Rien de plus ?
-Ce n’est pas le bon moment de l’ouvrir. Plus tard, dit-elle en se relevant.

Elle mit la boite dans les plis de ses vêtements puis retourna près du corps de Lanme. Le corps de l’elfe était désormais dans un étrange état. Après un dernier regard, Tarera ouvrit une dimension et prenant Lanme par le col, le plaça à l’intérieur et referma le portail.

-Qu’allez-vous en faire ? demanda le Prince Ankan.
-L’isoler. Il a dans son corps plus de magie que Pirnonak. Il y a des risques pour…

Tarera ne finit pas sa phrase. Une onde de choc magique agita la salle, semblable à celle qui avait secoué le monde il y a peu de temps. Le groupe vacilla devant l’onde mais personne ne s’évanouit, malgré une légère perturbation de leurs magies. Cette fois-ci, le groupe s’en tira avec un vertige. Tarera, elle, sentit à nouveau un liquide couler sur son visage. Se prenant le nez, elle retira ses doigts plein de sang devant le regard inquiet de Kirpan. Son bras droit se contracta violement, la forçant à le tenir. Kirpan se rapprocha et releva la manche de l’Andela, révélant qu’un de ses tatouages, celui aux nombreux symboles, rougeoyait. Après quelques instants, une partie des symboles se détachèrent de la peau de Tarera et disparurent en fumée. Yelera, qui avait aperçu ce qui s’était passé, s’avança vers les 2 amis.

-Que se passe-t-il ?
-Rien…du tout, répondit Tarera en remettant sa manche et en essuyant le sang de son visage. Je réagis simplement différemment à l’onde.
-Ça a l’air grave, s’inquiéta l’elfe en tendant sa main vers le bras de Tarera qui le retira aussitôt.
-Je vais bien, coupa Tarera en se dirigeant vers la sortie. Nous ferions mieux de partir. Nous risquons d’inquiéter les vôtres, à force.

Circonspect, le groupe finit par sortir, laissant à l’arrière Kirpan et Yelera, un peu perturbée.

-Ne vous en faites pas, la rassura Kirpan.
-Son état semblait préoccupant.
-Il l’était bien plus après la première onde de choc. Mais elle s’en remettra.
-J’ai l’impression de l’avoir mise en colère, dit Yelera en allant vers la sortie.
-Elle n’aime pas qu’on s’inquiète pour elle. Mais n’ayez crainte. Elle n’est pas en colère après vous.
-Parce qu’elle ne vous en a jamais voulu. Même après toutes les poursuites envers elle, dit Kirpan avec un doux sourire.

Yelera resta quelques instants surprise, avant de rejoindre Kirpan qui avait avancé. Ils rejoignirent quelques mètres plus loin le groupe qui ressortit grâce aux elfes qui modelèrent une échelle dans les racines de l’arbre. Quand tous furent sortis, Tarera se tourna vers les elfes :

-Pouvez-vous boucher l’entrée ?
-Oui, en effet.
-Faites-le. Je souhaite que ces souterrains restent fermés, pour toujours.

Les elfes se consultèrent rapidement, puis bouchèrent le trou, en recouvrant l’entrée de racines. Lorsque ce fut fait, Tarera acquiesça de la tête puis se rapprocha de Kirpan.

-Princesse, tu ne vas pas regretter ? demanda Kirpan en se tournant vers les racines de l’arbre. Tu aurais pu y retourner plus tard.
-Le fait de savoir que cet endroit existe et a résisté à la disparition des miens me va parfaitement. Je ne peux pas m’arrêter ici et les regretter toute ma vie.

Kirpan abaissa légèrement la tête puis tous 2 suivirent le reste du groupe. Ils reprirent le chemin du retour sur lequel ils retrouvèrent leurs montures. Pour se remettre du combat éprouvant, ils choisirent de s’arrêter dans la ville elfe la plus proche afin de se reposer. Pour aller plus vite, Tarera et Kirpan furent inviter sur les montures de Yelera et Gualir. L’Andela s’assit négligemment sur le cervidé de Yelera tandis que Kirpan essaya de s’installer correctement sur le destrier de Gualir. Ils arrivèrent dans la nuit noire à Lunya, un petit village elfique, qui les accueillit gracieusement. Malgré leur nombre, tous eurent droit à un lit. Tandis que le Prince Ankan et l’ancien apprenti des Sages discutaient avec les habitants, les autres s’installèrent dans leurs chambres à lits multiples. Tarera, Kirpan et Yelera se retrouvèrent ensembles, le Prince Ankan dormit avec Gualir et un de ses soldats. Les elfes avaient une chambre à part et les soldats Adolk et humain se mélangèrent dans 3 autres chambres. Dans leur chambre, Tarera s’installa sur le bord de la fenêtre de bois, la tête appuyée contre la vitre teintée. Après quelques instants, elle sortit de ses vêtements la petite boite blanche qu’elle avait récupérée :

-Elle semble importante cette boite, dit Yelera en la voyant. Elle appartient aux vôtres ?
-Elle appartenait aux miens, oui.
-Elle semble contenir de la magie. Est-ce qu’elle fait quelque chose en particulier ?

Tarera regarda quelques instants Yelera, puis ouvrit délicatement la boite. 2 petites silhouettes identiques à celles sur les fresques dans les souterrains apparurent, flottant au-dessus de la boite. La plus petite portait une robe assez simple, mais portant des motifs complexes. L’Andela avait aussi quelques bijoux, mais l’ensemble restait humble. La seconde silhouette, plus grande, portait une tunique et un pantalon qui s’accordaient avec la tenue de sa compagne. Ses nombreuses cornes sur le crâne étaient décorées d’anneaux argentés. Les 2 silhouettes s’inclinèrent un instant avant d’entonner un chant. Un chant dans une langue inconnue mais qui résonnait dans la pièce. Un chant doux et fort, calme et puissant. Yelera et Kirpan s’installèrent sur le sol, tandis que Tarera déposait la boite devant elle. Après quelques instants, elle commença à chanter en chœur, avec sa véritable voix, celle que personne n’avait entendue, pas même Kirpan. Sa voix était douce, à l’instar du couple chanteur, mais il y avait quelque chose de triste, quelque chose de brisé. Yelera et Kirpan écoutèrent le trio pendant de longues minutes et se sentirent en paix. Yelera repensa à son père, à ses moments ensemble, mais ce fut des souvenirs heureux. La colère et la peine avaient disparus au son du chant mystique. Kirpan repensa à ce moment où il avait croisé le chemin de Tarera et les moments de joie qu’ils avaient pu avoir entre 2 périodes sombres. Le chant finit par se terminer, les 2 silhouettes s’inclinant de nouveau avant de disparaitre à la fermeture de la boite. Tarera reprit délicatement la boite et la replaça dans ses vêtements, tandis que les 2 spectateurs semblaient revenir du fond de leurs pensées.

-C’était…beau, dit Yelera après quelques instants de silence.
-C’était paisible, confirma Kirpan.
-Ces boites étaient utilisées en temps de chagrin ou de grande peur. Pour…amener la paix. Aux esprits tourmentés, expliqua Tarera en essuyant la larme sur sa joue.
-Que pouvait faire cette boite dans ces souterrains perdus ? se demanda Kirpan.
-Nous avons combattu dans un endroit qui a…servi à beaucoup de choses. Refuge, lieu de recueillement. Cette boite était à sa place, tout simplement.

Un long silence conclu cette phrase, avant que Tarera ne descende et se dirige vers son lit pour se reposer. Yelera et Kirpan ne tardèrent pas à se coucher, tandis qu’à l’extérieur, les lumières elfiques s’éteignaient une à une.
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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyJeu 22 Oct - 14:32

Yelera fut réveillée le lendemain par les chants matinaux des elfes qui annonçaient l’arrivée de la lumière du soleil dans leur forêt. Elle eut du mal à se réveiller entièrement, encore un peu engourdi par le combat de la veille. Yelera resta quelques instants assise sur son lit : ces chants lui avaient manqués. L’elfe se rendit compte peu de temps après qu’elle était seule dans la pièce, Tarera et Kirpan n’étaient plus là. Yelera se leva et s’habilla en vitesse avant de quitter sa chambre. Une légère peur s’installa dans son esprit, mais celle-ci disparut au pas de la porte de la maison où elle se trouvait. Le Prince Ankan, Gualir, l’apprenti des Sages, Tarera et Kirpan s’y trouvaient, discutant avec le mentor du village. Le groupe se retourna vers l’elfe qui arrivait :

-Ah Yelera. Approche, nous étions en train de discuter.
-De quoi parliez-vous ? s’enquit l’elfe.
-Nous étions en train de discuter de ce qui s’est passé hier soir, répondit le Prince Ankan. Ce qui s’est passé avec Lanme.
-Nous avons compris qu’il n’y avait pas le choix, acquiesça le mentor du village. Nous étions en train de voir avec votre amie Tarera pour récupérer au moins que son corps. Criminel ou non, maintenant qu’il est mort, nous voudrions au moins l’enterrer à notre manière, rajouta-t-il en se tournant vers Tarera.

L’Andela agita ses oreilles, un peu nerveusement :

-Je pense qu’avec le temps qu’il s’est écoulé je peux vous le rendre. Mais il vous faudra être prudents, avertit Tarera avant d’ouvrir sa dimension dont elle extrayait le corps de Lanme.

Le corps de l’elfe avait beaucoup souffert de la magie qui s’était évaporée de son corps  désormais méconnaissable. Les elfes eurent un regard lourd et douloureux à la vue du corps d’un des leurs qui avait répandu tant de mort.

-Au nom des elfes, nous aimerions vous présenter nos plus humbles excuses, dit le mentor en se tournant vers le groupe. L’un des nôtres a causé des dommages irréparables et a répandu la mort et la tristesse.
-Vous avez également été touché par la tragédie, répondit le Prince Ankan. Nul besoin d’excuses. Vous n’êtes pas responsables des agissements d’un de vos membres.

L’elfe inclina la tête en guise de remerciements, puis un groupe d’elfes vint porter le corps de Lanme et l’emmenèrent dans la forêt. Le groupe resta quelques instants et finirent de discuter avec le mentor du village puis ils furent inviter au repas du matin, avant de reprendre la route. Ils s’installèrent tous à une longue table au milieu du village, abrités par une spacieuse tonnelle en bois, aussi finement sculptée que le reste des constructions elfiques. Le repas était simple mais efficace, principalement composé de viande cuite et de quelques fruits et baies en accompagnement. Les Adolk et les humains n’étaient pas habitués aux repas des elfes qui mangeaient énormément de viandes. Tarera ne semblait pas gênée, mais mangeait peu. Yelera, installée à ses côtés, l’observait du coin de l’œil. L’Andela semblait picorer dans son assiette, mangeant davantage les baies que la viande. Après ce repas, le groupe se prépara à repartir pour le royaume Adolk pour répandre la nouvelle. Leurs montures furent apportées à leurs propriétaires par les elfes qui en avaient pris soin. La main posée sur l’encolure de son cerf, Yelera se tourna vers Tarera et Kirpan :

-Venez-vous avec nous ?
-Je ne suis pas sûr que notre présence soit souhaitable au sein de vos territoires. Les vôtres haïssent Tarera pour les meurtres qu’elle a commis et je suis considéré comme un traître, répondit Kirpan avec un rictus.
-Vous nous avez sauvés la vie 2 fois déjà et surement plus encore. Les fois où nous avons été côte à côté, vous avez pris beaucoup de risques. Je pense que si vous aviez vraiment voulu, nous serions morts depuis longtemps, clama Gualir.
-Je ne dis pas cela efface les vies que vous avez prises mais si vous pouviez donner davantage d’explications… renchérit le Prince Ankan.
-Même si je vous donne plus d’explications, vous n’y croirez pas un mot, répliqua en soupirant Tarera.
-Je vous crois assez pour ne pas vous arrêter, répondit le Prince Ankan. Essayer.
-Une fois de retour dans votre palais, soupira Tarera. Ce sera mieux, je ne compte pas répéter à votre mère et au Prince humain.

Le Prince fit un léger mouvement de tête puis tous enfourchèrent leurs montures respectives. Comme auparavant, Tarera s’installa derrière Yelera alors que Kirpan se plaça sur un des Teran des Adolk. Après avoir salué les elfes, le groupe repartit, laissant les elfes qui étaient venus en renforts chez eux. Les soldats humains bifurquèrent pour se rendre dans leur royaume et rapporté la nouvelle de la mort de Lanme peu de temps après. Plus tard, ce fut un long sifflement dans les airs qui se fit entendre. Le groupe s’arrêta tandis que le sifflement se rapprochait. Tarera descendit du cerf et leva la tête au ciel. Une petite silhouette volante apparut au bout de quelques instants, descendant rapidement sur le groupe. L’Andela tendit sa main alors que la créature approchait et ce fut finalement une petite créature bipède couverte de poils qui atterrit sur son bras, repliant ses longues ailes de plumes. Sa fourrure et ses plumes étaient d’un beau bleu profond avec le contour violet. Ses yeux dorés se tournèrent vers Tarera tandis que son museau remuait :

-Je te trouves enfin, dit la créature en faisant sursauter tout le monde.
-Que fais-tu ici ? Je t’avais dit de rester là-bas pour le surveiller.
-Je m’inquiétais pour toi. Ses ondes étaient violentes et j’ai craint pour ta vie.
-Je vais bien, tu n’aurais pas dû venir.

-Qu’est-ce que c’est que cette créature ? demanda Yelera.

Tarera et la petite créature se tournèrent vers l’elfe.

-Nare. Un être que les miens ont créé et animé par notre magie. Elle est…un autre souvenir des miens.
-Je ne l’ai jamais rencontré, s’amusa Kirpan.
-Nare devait rester là où je lui avais demandé de rester.
-Comme elle ne s’inquiète pas beaucoup pour sa santé, je m’en inquiète pour elle.
-Es-tu vraiment venue juste parce que tu t’inquiétais ?
-Ses ondes vont devenir de plus en plus fréquentes, les sceaux sont en train de lâcher. Tu dois te hâter.
-Cela fait 150 ans que je me hâte, mais lui, ça fait 2000 ans qu’il étend son influence
, s’énerva Tarera.
-Inutile de le dire, je suis avec toi depuis le début. J’ai beau être une vie artificielle, j’ai vu de mes yeux toute l’histoire.

Tarera soupira avant de se calmer :

-Je sais mais j’ai besoin de toi pour continuer à le surveiller. Je ne veux pas le laisser davantage sans surveillance.
-Entendu mais reste prudente. Il n’a pas plus de racines mais il les renforce. Il sait que tu les traques.
-Sois prudente à ton tour. Va désormais.


Après un salut de la tête, Nare s’ébroua les ailes et s’envola, laissant Tarera remonter sur la monture de Yelera.

-Princesse, tu m’as caché que tu avais une compagne, dit Kirpan alors que le groupe repartait.
-Nare est une survivante, comme moi. Je ne voulais pas que quelqu’un apprenne son existence, pour éviter des menaces. Elle est intelligente, mais sans défense.
-En tout cas, je la trouve mignonne, dit dans un sourire Yelera.
-Elle semble avoir également votre caractère, réfléchit Gualir.
-Nare a été créé pour moi, une tradition chez les miens.

Cette discussion fut la dernière de la journée. Les jours de voyage furent calmes et le groupe arriva sans encombre au palais royal des Adolk. Par sécurité, Tarera et Kirpan se téléportèrent dans le palais directement. Le groupe arriva quelques temps plus tard et tous furent accueillis par la Reine Akas qui se précipita sur son fils pour l’étreindre et le Prince Darol qui serra la main de son demi-frère Gualir. Les soldats Adolk saluèrent leurs souverains avant de se retirer, laissant le petit groupe s’installait pour discuter de ce qui s’était passé. L’onde de choc fut également évoquée mais tous n’avaient eu que de légers vertiges, rien d’aussi grave que la première onde. Tarera resta silencieuse quand on s’inquiéta de sa santé suite à sa violente réaction. Elle se contenta d’affirmer qu’elle allait bien et qu’il ne fallait pas s’inquiéter pour elle. La discussion finit sur les évènements contre Lanme et un long silence tomba sur le groupe. Ce fut la Reine Akas qui prit de nouveau la parole :

-Tarera, je ne peux oublier que je vous dois la vie mais…
-J’ai tué beaucoup de personnes, certaines proches de vous, et vous voulez que je m’explique.
-Je… en effet, je pense que tous ici, nous aimerions des explications.

L’Andela se passa la main sur le visage :

-Il y a des choses…dont je ne veux pas parler. Et rien ne me fera changer d’avis, vous êtes prévenus.

Le groupe acquiesça :

-Les miens sont morts il y a très longtemps, presque 2000 ans. Nous avons été attaqués par une créature à laquelle nous ne nous attendions pas. Beaucoup des nôtres se sont révélés être de son côté, et rapidement, nos terres se sont gorgés de sang. Il a fallu 1 très long siècle de souffrances avant qu’on ne réussisse à éliminer ses sbires et à emprisonner notre agresseur. Mais le prix que nous avons payé était trop lourd. Nous n’étions plus qu’une poignée à la fin. Il  a donc été décidé que je sois placé dans un long sommeil pour qu’un des nôtres soit présent s’il venait à se libérer. C’est ainsi que j’ai survécu tout ce temps et que je suis apparue sur vos terres, quand l’heure de me réveiller est venue. Nare a été placé avec moi pour que quelque chose des miens soit avec moi lorsque je me réveillerai seule.
-Vous dites que vous avez emprisonné le responsable. Pourquoi ne pas l’avoir tué plutôt ?
-Nous avons tenté, nous avons failli le tuer. Mais comme Kirpan vous l’a expliqué, il était tel un arbre qui déploie des racines pour survivre. Tous les miens qui combattaient à ses côtés étaient tous des racines qu’il aurait fallu abattre pour tuer l’arbre. Mais certains ont survécu à la bataille et se sont enfuis. Lorsque notre agresseur est tombé, nous avons deviné que ce n’était que temporaire, que tant que les racines vivaient, l’arbre ne mourrait pas. Les miens ont finis par mourir, mais au cours des siècles, avec la magie qu’il possédait encore, l’arbre a déployé de nouvelles racines dans le corps de ceux qui étaient venus à sa portée. Et à ce jour, il reste encore de nombreuses que je dois abattre avant de pouvoir tuer définitivement le responsable de la disparition de mon peuple. S’il venait à se libérer, vous subiriez tous le même sort que les miens. Et je ne le permettrais pas.
-Donc, vous nous dites que toutes les personnes que vous avez tuées étaient de nouveaux sbires de cette personne que vous devez tuer.
-En effet. Je n’attends pas à ce que vous compreniez ou même me croyiez. J’ai une mission à remplir et je la remplirais, quel que soit l’opinion que vous avez de moi.
-Si le responsable du massacre des vôtres est aussi sombre que vous le dites, pourquoi n’avons vu aucun changement chez les personnes qu’il a « infecté » ?
-C’est la question que les miens se sont posés lorsqu’ils ont vus leurs amis se tourner contre eux. Nous n’avons jamais su vraiment pourquoi. Chez les miens, rien ne permettait de savoir s’ils étaient avec ou contre nous. Mais chez les vôtres, il y a un indice.
-Le tatouage, n’est-ce pas ? indiqua le Prince Ankan. Le tatouage qu’on a retrouvé sur Pirnonak, Lanme…
-Et tous les autres en effet. Il représente l’envie de l’arbre de sortir de sa prison.
-S’ils sont aussi nombreux, pourquoi leur chef n’est pas libre depuis tout ce temps ? questionna Gualir.
-Lorsqu’il a été emprisonné, il n‘était plus que l’ombre de lui-même, à peine assez de magie pour maintenir un semblant de forme. Il a mis longtemps avant de récupérer des forces. De plus, les miens ont placé d’innombrables sceaux pour le retenir. Il n’avait pas la force nécessaire avant pour les briser alors il s’est constitué une nouvelle armée. Mais maintenant…
-Et où se trouve-t-il, actuellement ?
-Ça, je ne peux prendre le risque de vous le dire. Moins il y a de personnes au courant, moins il y a de risques que ses sbires l’apprennent.
-C’est compréhensible, mais si un de nos peuples possèdent sur ses terres un ennemi aussi dangereux, je pense qu’il a le droit de savoir.
-Je suis d’accord avec vous, Prince Darol. Mais les ondes de choc ont créé suffisamment la panique chez nos peuples. S’ils apprennent qu’un être surpuissant se trouve chez eux, ce serait une catastrophe.
-En parlant des ondes de choc, serait-ce lui le responsable ? demanda Yelera.
-En effet, lâcha Tarera après quelques secondes. Ils annoncent…la destruction des sceaux qui le retiennent prisonnier. Pour se libérer, il amasse une grande quantité d’énergie pour détruire les sceaux et cette magie se libère ensuite violemment. C’est l’origine des ondes de choc que vous avez ressenti.

Le groupe eut un mouvement de recul à l’annonce de cette nouvelle :

-Une destruction de sceaux ? s’inquiéta le Prince Darol.
-Au vu de la nature de la magie qui nous a frappés..., réfléchit le Prince Ankan.
-C’est plausible. On sait déjà que la nature de la magie était similaire à celle de Tarera, confirma Yelera.
-J’ai déjà assisté à la destruction de sceaux de force, et la réaction qui suivait était violente, acquiesça la Reine Akas. Je suppose qu’avec plus de magie, une onde de choc est tout à fait réalisable. Mais les sceaux sont censés durer jusqu’à ce que leur fonction soit remplie. Pourquoi lâcheraient-ils ?
-Mon peuple était puissant, mais à la fin de la guerre, il était trop affaibli pour apposer des sceaux définitifs. Les créateurs des sceaux ont fait des sacrifices pour qu’ils durent le plus longtemps possible. Mais ils savaient qu’ils ne duraient pas et c’est pour ça que j’ai été placé en sommeil pour le suivre. Désormais il se réveille et c’est pour ça que je traque ses sbires. C’est pour ça aussi que je ne peux rester avec vous plus longtemps. Le temps presse et j’ai beaucoup à faire, conclu Tarera en se levant.

Une main fine attrapa son bras et Tarera se retrouva devant le regard déterminé de Yelera.

-Si cette histoire est vrai, si cet être est en train de se libérer et nous menace tous, laissez nous vous aider.
-Votre histoire est incroyable mais j’ai vu la folie de Pirnonak et Lanme. Si de telles personnes sont au cœur de nos terres, il faut les éliminer avant que d’autres malheurs n’arrivent, renchérit le Prince Ankan.
-La difficulté, c’est d’identifier les racines, expliqua Kirpan. Cela nous prend toujours beaucoup de temps avant d’être sûr qu’on a affaire à la bonne personne.
-Comment déterminez-vous dans ce cas-là que la personne soit un ennemi ?
-C’est difficile à expliquer, mais il émane d’eux de légers flux magiques altérés, très difficiles à remarquer. Je peux les repérer parce que les mêmes émanaient des miens. Pour confirmer, nous faisons des recherches sur les déplacements de la personne en question ou ses rencontres. L’influence de l’arbre peut se transmettre entre les racines. Vous avez dû le remarquer, car je suppose que c’est ainsi que vous êtes remontés jusqu’à Pirnonak.
-C’est vrai, c’est en faisant des rapprochements entre les victimes et Raonink que nous sommes remontés jusqu’à lui, acquiesça le Prince Ankan.
-Pirnonak a été le premier à être infecté. Il a ensuite rencontré Raonink puis les autres. C’est ainsi que l’arbre répand ses racines. C’est pourquoi nous traquons les personnes ayant rencontré notre cible pour savoir si elles sont aussi à éliminer.
-En 2000 ans, il doit avoir une armée près à le servir.
-Je ne compte plus le nombre de personnes que j’ai dû tuer. Et il y en a encore beaucoup d’autres, dit Tarera d’un air épuisé.
-Je me demande, comment les personnes vivent avec cette « infection » ? Comment se passe-t-elle ?
-Quand il entre en contact avec quelqu’un, il explore les recoins les plus sombres de son esprit et les exploitent. Les personnes acceptent en général le contact quand il leur promet d’accomplir leurs plus sombres désirs : vengeance, pouvoir, cupidité…tout ce dont ils peuvent rêver. S’ils acceptent, ne serait-ce qu’une seconde, c’est terminé, ils se retrouvent entre ses griffes. Et la personne lui obéit jusqu’à la mort.
-C’est comme ça que les vôtres se sont retournés contre vous ?

Tarera soupira :

-En effet. J’ignore ce qu’ils pouvaient désirer, mais cela les a menés à se retourner contre leurs familles et leurs amis.
-Et pourquoi la tête ? Contre Pirnonak, contre Raonink, contre Lanme, vous avez toujours visé la tête.
-C’est là que se cumule la présence sombre de l’arbre. En la visant, je lui permets de s’évaporer et de se détruire, et que le corps de la personne soit saine de toute présence sombre. Je suis sûre qu’ainsi il ne reste pas la moindre présence qui pourrait servir à l’arbre pour renaitre.
-Si nous vous aidons, dites-nous quoi et comment chercher. Nous pouvons certainement vous aider.
-Tant que je ne décèle pas de présence, je ne peux rien faire. Si je trouve quelqu’un de suspect, vous pourrez m’aider en cherchant des informations sur lui et ses fréquentations. Mais d’ici là, il n’y a rien à faire à part attendre.
-Alors nous attendrons. Venez nous voir dès que quelqu’un vous paraîtra suspect. Avec notre aide, vous pourrez l’affronter sans être une criminelle.

Kirpan posa sa main sur l’épaule de Tarera avec un sourire. L’Andela le fixa quelques instants avant d’incliner sa tête en signe de salutations. Puis tous 2 disparurent dans un clignement d’œil, laissant les souverains et leurs amis réfléchir à cette nouvelle et dangereuse situation.
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Ailane




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MessageSujet: Re: Mon histoire   Mon histoire EmptyMar 10 Nov - 22:10

Un autre chapitre plus court le manque d'inspiration est passé par là ^^'

Le mois qui suivit permit de mettre en place cette nouvelle alliance particulière. Les souverains préférèrent garder celle-ci secrète car pour le reste de leurs peuples, Tarera restait une assassin recherchée. Et cela permettait aussi d’éviter que leurs ennemis ne soient au courant. Durant ces quelques semaines, l’Andela put éliminer 2 nouvelles menaces dans le peuple Adolk. Si l’un, un mage Adolk, avait été relativement facile à tuer, le second, un petit seigneur, avait été plus compliqué à abattre mais l’intervention du Prince Ankan permit de simplifier la situation et de reporter le combat dans un endroit plus privé. Les souverains Adolk avaient insisté pour examiner les corps, qui présentaient également le fameux tatouage. Yelera, grâce à sa grande affinité magique et avec l’aide de Tarera, avait réussi à ressentir quelques instants les fameux flux magiques altérés sur les corps. D’ailleurs, l’elfe essayait de passer beaucoup de temps avec Tarera quand elle était présente mais l’Andela ne se reposait que quelques heures avant et après un combat. La situation faisait toutefois rire Kirpan qui regardait la petite elfe et la grande Andela ensembles.

A la suite de l’élimination du seigneur Adolk et en l’absence de Tarera et Kirpan, le Prince Ankan donna quelques jours de repos à ses acolytes. Si Yelera préféra rester au palais pour étudier des documents retrouvés chez le seigneur Adolk, Gualir en profita pour se rendre dans une petite ville humaine pour rencontrer quelques amis de longue date. Le garde du corps put se détendre pendant sa pause et partager avec ses amis leurs anecdotes respectives. Alors qu’en fin de journée, Gualir déambula seul dans les rues encore remplies de passants, il décida de s’arrêter dans une auberge pour la fin de journée. Dans la salle, peu de monde, à part l’aubergiste, un groupe de jeunes gens habillés de tuniques et pantalons légers et salis de travailleurs, et une femme solitaire au fond de la salle, habillée d’un pantalon ample noir et d’une tunique blanche enserrée dans un corset. Gualir s’installa dans un autre coin de la salle où il mangea tranquillement son repas. Alors que la nuit était tombée, il repartit, en même temps que la femme. Le lendemain, après un dernier au revoir à ses amis, le garde du corps reprit la route pour retourner à ses fonctions.

Au palais princier, ils eurent de nouveau la visite de Kirpan et Tarera quelques jours plus tard. Alors que l’Adolk partait salué la Reine Akas, Tarera fut accueilli comme à son habitude par Yelera. Ils se rendirent par la suite dans la salle de réunion où se trouvaient le Prince Ankan et Gualir, en train de discuter. A son entrée dans la salle, Tarera s’immobilisa et ses yeux se plissèrent. Yelera qui le remarqua se tourna vers elle :

-Quelque chose ne va pas ?
-Rien…rien du tout.

Yelera trouva la réaction de Tarera étrange mais n’insista pas. Pendant la réunion au sujet d’un humain qui semblait être une autre cible, l’elfe remarqua que l’Andela ne cessait d’avoir les yeux plissés en direction de Gualir, et ses oreilles étaient rétractées en arrière. Quand la réunion se termina, Tarera se tourna vers Kirpan et sembla lui transmettre quelques mots, l’Adolk acquiesçant de la tête, avant de se retirer. Yelera rédigea quelques documents à l’intention du Roi Darol, qui avait été intronisé, afin de demander son aide pour cette nouvelle affaire. Un peu réticent à l’idée d’arrêter un des siens, le Roi accepta toutefois de les aider et fit conduire Yelera jusque dans les archives du palais, où se trouvaient les registres de la population. Avec l’aide des gardiens des archives, ils les épluchèrent pour obtenir des informations sur l’homme que Tarera suspectait. Ce ne fut pas facile, mais ils trouvèrent assez pour que Yelera puisse rentrer avec suffisamment d’informations intéressantes pour Tarera. Toutefois, son retour au palais princier fut beaucoup plus mouvementé. Un brouhaha et une agitation inhabituels régnaient dans le palais. A peine entré dans celui-ci, Yelera vit la Reine Akas, Kirpan et Tarera se dirigeaient vers elle :

-Yelera, enfin te revoilà, cria la Reine.
-Majesté, que se passe-t-il ?
-Le Prince Ankan et Gualir ont disparus tous les 2, hier, expliqua Kirpan.
-Quoi ? s’horrifia l’elfe. Comment ça disparus ?
-Ils se sont réunis tous les 2 dans la salle de réunion et quand je suis venue les chercher, il n’y avait plus personne, expliqua la Reine Akas. Nous avons cherché dans tout le palais, sans succès. Nous ignorons où ils sont.
-Quelqu’un a-t-il pénétré le palais ? Ont-ils été enlevés ?
-Aucune trace d’intrus, intervint Tarera. Et leurs montures ne sont plus à leur place.
-Le Prince et Gualir seraient-ils partis de leur plein gré ?
-Mais pour aller où ? Mon fils ne serait pas parti ainsi, sans prévenir qui que ce soit.
-Je vais tenter de les retrouver, dit Tarera en se dirigeant vers la sortie.
-Je viens avec vous, décida Yelera. Je pourrais certainement vous aider.
-De notre côté, nous allons essayer de savoir ce qui s’est passé, dit la Reine Akas. Je vais contacter le Roi Darol pour lui expliquer la situation. Peut-être qu’il aura entendu parler de quelque chose en rapport. Si vous retrouvez mon fils, s’il vous plait, ramenez le moi sain et sauf.

Tarera et Yelera acquiescèrent de la tête avant de sortir. L’elfe siffla sa monture, partie se détendre puis les 2 femmes s’en allèrent au galop, recherchant les 2 disparus. Elles se guidèrent à leurs sens magiques pour suivre la trace du Prince Ankan, qui se dirigeait au Nord. Sur le chemin, Yelera se retourna vers sa passagère :

-Est-ce que la disparition du Prince et de Gualir aurait un rapport avec votre étrange attitude lors de la réunion avant mon départ ?
-Ce n’était que des soupçons. Votre ami Gualir semblait…étrange. J’ignore si tout ceci est lié.
-J’espère que tous les 2 vont bien.
-Nous le saurons quand nous les aurons retrouvés.

A grande vitesse, elles continuèrent de suivre la piste encore fraîche des 2 disparus. En quelques jours, elles atteignirent le royaume humain Kreno, au Nord-est. Peu de temps après avoir traversé sa frontière, Tarera et Yelera s’arrêtèrent près de l’entrée d’une grotte, cachée dans un bosquet, où elles rencontrèrent les montures du Prince et de Gualir. Il y avait également plusieurs chevaux et un autre Teran. Prudemment, elles descendirent du cervidé de Yelera et tandis que l’elfe examinait les montures de ses amis, Tarera examina l’entrée de la grotte, les oreilles en arrière.

-Je n’aime pas ça.
-Je sens de la magie altérée. Est-ce la cachette d’un ennemi ?
-Je le crains. Restez derrière moi, dit-elle en s’engouffrant lentement dans la grotte.

A pas de loup, les 2 femmes avancèrent dans le goulot. Au bout de quelques pas, elles commencèrent à entendre des voix et s’arrêtèrent un instant pour écouter. Mais l’écho de la grotte rendait les voix indiscernables. En s’avançant, elles finirent par approcher d’une salle assez vaste. Tarera et Yelera s’arrêtèrent dans la pénombre du goulot pour observer ce qui s’y passer. La salle était décorée de mobiliers richement sculptés, de coussins et de tentures couleur sang. Il y avait beaucoup de personnes, des hommes, humains ou Adolk. Elles estimèrent qu’il y avait une quinzaine de personnes présentes. Toutes étaient au pied d’un trône sur lequel se trouvait une femme, une humaine, vêtue d’un pantalon ample et d’une chemise serrée par un corset. La femme jouait avec sa chevelure noire de jais, tandis que les hommes murmuraient des louanges. Parcourant la salle des yeux, Yelera finit par trouver ce qu’elle cherchait : le Prince Ankan et Gualir étaient là, parmi les hommes, au pied de l’humaine. L’elfe ne put se retenir :

-Prince Ankan ! Gualir !

Tarera n’eut pas le temps de la retenir que l’elfe pénétrait dans la salle, tandis que les hommes se tournaient vers elle. Les 2 femmes firent irruption alors qu’un léger sourire apparut sur le visage de l’humaine qui leur faisait face. Tarera retenait Yelera par les épaules, alors que les hommes dans la pièce s’étaient placés face à elles. Les 2 femmes purent voir leurs yeux vitreux, regardant dans le vide. L’humaine leva la main, arrêtant les hommes, et descendit de son trône pour se diriger vers les 2 femmes :

-Mais qu’avons-nous là ? demanda-t-elle d’une voix suave. Une elfe et, ooooh, notre mystérieux assassin. Mon maître m’avait dit que tu viendrais, mais je te voyais, mmmhhh différent, continua-t-elle en se dirigeant lentement vers les 2 femmes.

-Qu’avez-vous fait au Prince et à Gualir ? cria Yelera.
-Mais rien du tout. Je leur fais simplement voir des possibilités de beauté et d’amour inimaginables.
-Relâchez votre emprise sur eux.

L’humaine s’approcha de Tarera et posa sa main sur son torse.

-Le Maitre m’a dit beaucoup de choses, mais pas que tu étais d’une telle beauté, mon cher. Que penses-tu de venir avec moi ? Je pourrais te faire voir tout ce dont tu rêves.

Un rictus apparut sur le visage de Tarera :

-Même si j’étais un homme, je ne te suivrai pas, dit-elle avant de sortir une dague et de donner un coup devant elle.

L’humaine esquiva de peu le coup, mais gagna tout de même une éraflure au niveau du ventre, où fut tranché son corset. Poussant un cri de rage, elle cria :

-Tuez-les pour votre maitresse ! Tuez-les !

Les hommes de la salle se mirent à charger ensemble. Tarera rangea sa dague et se tourna vers Yelera :

-Ils seront libres une fois qu’on aura tué l’humaine. Emprisonnez-les ou mettez les inconscients.

Yelera acquiesça et plongea sa main dans une petite sacoche à sa ceinture. Elle en ressortit une poignée de graines qu’elle projeta en l’air. De ses grains sortirent des lianes que l’elfe projeta contre ses opposants. A ses côtés, Tarera combattait à mains nues les hommes qui arrivaient sur elle. L’Andela assommait rapidement les humains à sa portée ou les envoyaient dans les plantes de Yelera. Les 3 Adolk présents dans la salle furent plus coriaces et les 2 femmes durent combiner leurs forces pour les éliminer un à un. Reprenant leurs souffles, Tarera et Yelera soignèrent mutuellement leurs blessures, toutes légères, et firent face au Prince Ankan et Gualir. Yelera fit reculer ses plantes et s’adressa à ses amis :

-Prince Ankan, Gualir, vous m’entendez ?
-Laisse tomber, petite elfe. Ils sont sous mon contrôle désormais, dit l’humaine qui s’était mise à l’écart.

Comme pour confirmer ses dires, Gualir dégaina son épée et son bouclier, alors que le Prince faisait naitre dans ses mains des arcs électriques. Un regard douloureux sur son visage, Yelera redressa ses plantes, tandis que Tarera sortait 2 courtes épées. Les 2 parties se jaugèrent un instant avant que le Prince et Gualir ne se jettent sur Tarera et Yelera. Les 2 femmes furent rapidement séparées par leurs opposants, l’Andela devant faire face au Prince, l’elfe se battant contre Gualir. Yelera eut du mal à se battre contre son ami, mais elle dut rapidement se reprendre, car Gualir savait bien se battre contre des mages et ne lui laissait aucun moment de répit. Elle tentait de l’immobiliser dans ses plantes mais le garde tranchait de sa puissante épée les lianes et l’elfe devait reculer régulièrement pour ne pas prendre un mauvais coup. Yelera réussit toutefois, d’un violent coup avec ses plantes, à retirer le bouclier de Gualir. De son côté, Tarera avait fort à faire avec le Prince Ankan. L’Adolk déployait de violents sorts électriques que l’Andela avait bien du mal à éviter. Il lui fallut plusieurs fois absorber les attaques avec ses dimensions pour éviter à elle ou aux autres d’encaisser un sort. Tarera avait par contre des difficultés pour trouver un moyen de mettre hors service le Prince sans le tuer. Yelera devra s’en occuper, si elle arrivait déjà à s’en sortir contre Gualir.

Le combat fut tendu mais au bout de longues minutes, Yelera avait réussi à enserrer Gualir dans ses plantes et à l’empêcher de les attaquer. L’elfe était allée prêter main forte à Tarera par la suite contre le Prince Ankan, qui présentait une plus grande résistance. Mais il finit par s’épuiser à combattre 2 mages, et ce fut après un habile manège que Yelera emprisonna à son tour l’Adolk aux côtés de Gualir. Les 2 femmes mirent un genou à terre, épuisées d’un combat aussi intense. Tarera soigna la plaie sur la tête de Yelera, qui lui laissée une coulée de sang sur le côté droit de son visage. L’elfe, quant à elle, appliqua sa main sur le flanc de l’Andela, ensanglanté par une attaque du Prince qu’elle avait encaissé pour protéger Yelera. Une fois sur leurs pieds, elles se tournèrent vers l’humaine, dont le visage était déformée par la colère :

-Vous…vous avez fait du mal à mes hommes ! Vous allez le payer ! cria t-elle de manière hystérique tandis qu’une ombre apparut derrière elle.

Instinctivement, Yelera et Tarera reculèrent tandis que l’ombre que produisait l’humaine grandissait, grandissait jusqu’à assombrir toute la pièce. Soudainement, l’ombre se changea en pieu et se jeta sur les 2 femmes. Tarera empoigna Yelera avant de se jeter de côté, juste avant que l’ombre ne se plante dans le sol là où elles se trouvaient. L’ombre se jetait rapidement et férocement sur les 2 femmes qui avaient bien du mal à l’éviter. Yelera tenta plusieurs sorts mais qui n’avaient aucun effet sur ce qui les agressait. Il en était de même pour les dimensions de Tarera qui n’arrivaient pas à l’avaler. L’elfe et l’Andela tentèrent alors de s’approcher de l’humaine pour la mettre hors d’état de nuire mais son ombre devenait de plus en plus violente. Alors que Yelera déployait des plantes pour tenter une attaque frontale, elle fut surprise par l’humaine qui divisa son ombre. Celle-ci se changea en plusieurs pieux et avant que Tarera ne puisse faire quoi que ce soit, l’elfe fut transpercée au niveau du flanc et s’effondra au sol en même temps que ses plantes. Yelera vit sa vision se brouillait tandis qu’elle tentait de contenir le sang qui s’échappait de sa blessure et la dernière chose qu’elle vit fut Tarera se précipitant sur l’humaine.
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